theo lem - poèmeshttps://theo-lem.org/2023-10-10T00:00:00+02:00le goût des jours perlés2023-10-10T00:00:00+02:002023-10-10T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-10-10:/le-gout-des-jours-perles.html<p>je veux trouver le passage</p> <p>je sais qu'il n'y a pas de mot juste</p> <p>je respire en puisant la brume</p> <p>le temps est court</p> <p>je longe la tendre idée de m'offrir entier.</p> <p>***</p> <p>le contexte est chaud et pesant</p> <p>les moustiques fusent</p> <p>au loin la lumière décline dans le sombre</p> <p>on …</p><p>je veux trouver le passage</p> <p>je sais qu'il n'y a pas de mot juste</p> <p>je respire en puisant la brume</p> <p>le temps est court</p> <p>je longe la tendre idée de m'offrir entier.</p> <p>***</p> <p>le contexte est chaud et pesant</p> <p>les moustiques fusent</p> <p>au loin la lumière décline dans le sombre</p> <p>on ne fait pas grand chose à l'heure où la peste s'envole</p> <p>dans les odeurs de sueur</p> <p>Petit regarde dans le vide</p> <p>et son temps intérieur tourne à l'envers</p> <p>il est une singulière représentation d'absence.</p> <p>Il a lu et il pense avoir compris que</p> <p>l'étrangeté insidieuse renferme ce qui libère</p> <p>les mots soudains ont une valeur</p> <p>qu'on aime ce qu'on copie.</p> <p>Dans ses yeux transparaît une vague cendrée.</p> <p>Ses jours sont poudreux en ce moment et s'échappent par grappes</p> <p>Petit boit trop et il s'accroche à ce qu'il a</p> <p>il se dirait balloté par ce fleuve mais il sait qu'il s'y abreuve</p> <p>ses jours sont courts et peu semble lui survivre.</p>jézed2023-10-08T00:00:00+02:002023-10-08T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-10-08:/jezed.html<p>l'autre fois sur scène</p> <p>il y avait des gens comme moi</p> <p>mais qui gueulaient gueulaient gueulaient</p> <p>et devant un public de trente à l'affût</p> <p>parure sur la peau tendue</p> <p>la dalle puait cette sueur qu'on déverse</p> <p>et les sons étaient difformes</p> <p>je me faisais chier entre les sets</p> <p>dans la …</p><p>l'autre fois sur scène</p> <p>il y avait des gens comme moi</p> <p>mais qui gueulaient gueulaient gueulaient</p> <p>et devant un public de trente à l'affût</p> <p>parure sur la peau tendue</p> <p>la dalle puait cette sueur qu'on déverse</p> <p>et les sons étaient difformes</p> <p>je me faisais chier entre les sets</p> <p>dans la nuit</p> <p>les lumières de la terrasse étaient crues</p> <p>tout le monde fumait</p> <p>quelq' ¦ gueulait et on rentrait</p> <p>ça hurlait ça s'agitait ça sautait</p> <p>ça secouait mes idées et mes structures</p> <p>et la musique c'est là pour ça</p> <p>pour être traitée comme une énigme</p> <p>quand c'est un propos ça se calcifie</p> <p>chiant comme un unisson de silence</p> <p>je suis rentré à vélo mes oreilles au froid</p> <p>ça tournait dans ma tête</p> <p>habill ¦ s de sons parlant en images</p> <p>c'était comme une grande rature sous laquelle on entrevoit des lettres</p> <p>de ¦ à moi</p> <p>le son ne s'échappait pas</p> <p>ça restait pesant sur nos têtes</p> <p>le fracas et les questions.</p>sens2023-10-06T00:00:00+02:002023-10-06T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-10-06:/sens.html<p>un grondement de fond de gorge répond à la fragilité sans fin.</p> <p><br></p> <p>un jour sans fin répond aux effréné⋅es d'hier</p> <p><br></p> <p>un empilement de sons complexes répond au silence distrait</p> <p><br></p> <p>un silence rogné répond aux quelques phrases qu'on a su écrire.</p> <p><br></p> <p>c'est les échos de ma vingtaine égarée qui répondent …</p><p>un grondement de fond de gorge répond à la fragilité sans fin.</p> <p><br></p> <p>un jour sans fin répond aux effréné⋅es d'hier</p> <p><br></p> <p>un empilement de sons complexes répond au silence distrait</p> <p><br></p> <p>un silence rogné répond aux quelques phrases qu'on a su écrire.</p> <p><br></p> <p>c'est les échos de ma vingtaine égarée qui répondent aux grands arbres</p> <p>le chlore odorant qui répond à la rue qui hurle</p> <p>quand je bois c'est le séisme des larmes qui répond à la moindre photo</p> <p>la vanité qui réponnd à l'affirmation</p> <p>c'est la sueur qui répond à l'été</p> <p>la question qui répond à l'épiphanie</p> <p>mon corps qui répond à une main</p> <p>ce qui émane répond à ce qui bout</p> <p><br></p> <p>mes mots qui répondent au vide de mots.</p>sous ma nuit2023-09-22T00:00:00+02:002023-09-22T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-09-22:/sous-ma-nuit.html<p>envahissent mes nuits</p> <p>les enchevètrements de morceaux de corps pas clairs</p> <p>l'image et le son</p> <p>je rêve de gens qui me perforent seul sous ma nuit.</p> <p><br></p> <p>je livre mon cul et mon torse pour des mains nerveuses.</p> <p><br></p> <p>iels sont cent au moins et je les aime toustes à en crever …</p><p>envahissent mes nuits</p> <p>les enchevètrements de morceaux de corps pas clairs</p> <p>l'image et le son</p> <p>je rêve de gens qui me perforent seul sous ma nuit.</p> <p><br></p> <p>je livre mon cul et mon torse pour des mains nerveuses.</p> <p><br></p> <p>iels sont cent au moins et je les aime toustes à en crever.</p> <p><br></p> <p>je vois la vapeur envahir la pièce</p> <p>comme si les nuages et la brume venaient aussi me joindre.</p> <p><br></p> <p>jour</p> <p><br></p> <p>le jour est dur et le soleil mourant</p> <p>sous ma nuit je volais dans des infinités sexuelles</p> <p>le jour est dur</p> <p>je suis seul et il n'y a que les nuages.</p>on se perd2023-09-18T00:00:00+02:002023-09-18T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-09-18:/on-se-perd.html<p>il y a tellement peu de textes qui parlent de doute.</p> <p><br></p> <p>le silence interne est paralysant pour l'esprit cotonneux</p> <p>lire des brochures et se convaincre que c'est le dehors qui assène</p> <p>ce vide</p> <p>que c'est la pénétration de la ville violente sous la peau</p> <p><br></p> <p>j'ai perdu le sortilège qui me …</p><p>il y a tellement peu de textes qui parlent de doute.</p> <p><br></p> <p>le silence interne est paralysant pour l'esprit cotonneux</p> <p>lire des brochures et se convaincre que c'est le dehors qui assène</p> <p>ce vide</p> <p>que c'est la pénétration de la ville violente sous la peau</p> <p><br></p> <p>j'ai perdu le sortilège qui me faisait dévaler les pentes</p> <p>moteur câlé</p> <p>le paysage frappe ma rétine</p> <p>les montagnes se tiennent à une distance respectueuse</p> <p>perdues dans leurs propres monologues.</p> <p><br></p> <p>sont rompus les liens qui ne contraignent pas</p> <p>je ne plois plus le cou ou rarement</p> <p>on m'a vidé de tout ce qui me tailladait les trippes</p> <p><br></p> <p>à distance reviennent les pensées grandes</p> <p>quitté par les géants</p> <p>dans la nuit qui précédait l'émeute.</p>Totocauste2023-09-18T00:00:00+02:002023-09-18T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-09-18:/totocauste.html<p>tu verras</p> <p>on sera toustes poête⋅sses au milieu des météores</p> <p>on en aura plus rien à foutre en on en pleurera.</p> <p>il y aura celleux qui marmonneront tout bas et même les dernières brûlures n'entendront pas ce qu'iels avaient à la bouche dans leur dernier cri</p> <p>mais le reste …</p><p>tu verras</p> <p>on sera toustes poête⋅sses au milieu des météores</p> <p>on en aura plus rien à foutre en on en pleurera.</p> <p>il y aura celleux qui marmonneront tout bas et même les dernières brûlures n'entendront pas ce qu'iels avaient à la bouche dans leur dernier cri</p> <p>mais le reste saura enfin gueuler.</p> <p><br></p> <p>alors que la chaleur vaporisera les villes</p> <p>et que le vent projettera les nuages</p> <p>et que les nuages geindront sous le poids du ciel</p> <p>nouvellement alourdi</p> <p>nous excréterons tout ce qu'il restera à râcler dans le fond de notre être</p> <p>là où les mots sédimentent sous des couches de fluides</p> <p>ça inondera nos corps pour quelques radiations lumineuses</p> <p>et on s'enroulera</p> <p>s'enroulera</p> <p>s'enroulera</p> <hr> <p>brève la nuit</p> <p>bref le jour</p> <p>vois comme les mots sonnent</p> <p>sens comme les sons fuient</p> <p>bref le jour</p> <p>brève la nuit</p>émerger2023-09-12T00:00:00+02:002020-09-12T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-09-12:/emerger.html<p>hier</p> <p>nuit</p> <p>tu as élevé ton corps</p> <p>et je t'ai retrouvé⋅e.</p> <hr> <p>le ciel enfin s'assombrit</p> <p>la pluie va tomber.</p> <p>elle me dit : "regarde comme</p> <p>tout finit par se figer</p> <p>et tout dégouline."</p> <hr> <p>je traverse la perdition</p> <p>mais je me souviens de toustes</p> <p>infiniment beau⋅elles</p> <p>au sommet de l'existence …</p><p>hier</p> <p>nuit</p> <p>tu as élevé ton corps</p> <p>et je t'ai retrouvé⋅e.</p> <hr> <p>le ciel enfin s'assombrit</p> <p>la pluie va tomber.</p> <p>elle me dit : "regarde comme</p> <p>tout finit par se figer</p> <p>et tout dégouline."</p> <hr> <p>je traverse la perdition</p> <p>mais je me souviens de toustes</p> <p>infiniment beau⋅elles</p> <p>au sommet de l'existence.</p> <hr> <p>la mer est descendue tirée par la lune</p> <p>je reviens à moi</p> <p>j'inhale.</p> <hr> <p>mon corps mon sexe la sueur mon envie ma rage et la pensée infime d'une vie possible</p> <p>enfin resynchronisés.</p>Dans ce qu'il y a d'âcre2023-08-30T00:00:00+02:002023-08-30T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-08-30:/dans-ce-quil-y-a-dacre.html<p>je fume en attendant que tu répondes</p> <p>dans ce qu'il y a d'âcre je trouve une consistance</p> <p>dans mes yeux tu pourrais voir comme ça me pique que la nuit soit déjà là.</p> <p><br></p> <p>hier soir j'ai écris sûr</p> <p>pas une hésitation dans les traits que j'ai tracé.</p> <p>Ça disait le …</p><p>je fume en attendant que tu répondes</p> <p>dans ce qu'il y a d'âcre je trouve une consistance</p> <p>dans mes yeux tu pourrais voir comme ça me pique que la nuit soit déjà là.</p> <p><br></p> <p>hier soir j'ai écris sûr</p> <p>pas une hésitation dans les traits que j'ai tracé.</p> <p>Ça disait le vacarme quand ta simple vue faisait péter les entourages</p> <p>et ta bouche vrillée de ratures édentées.</p> <p><br></p> <p>la fumée fait son chemin vers mon nez et m'éclate trois vaisseaux</p> <p>si le sang passe encore par là à l'heure qu'il est il doit être chargé de ces toxines qui donnent des prises à la vie.</p> <p>je sens se générer en moi une envie d'englober ce qu'il y a à englober et de dérober le reste</p> <p>se génère en moi toute l'ivresse sale de nos soirées humides à déverser nos signes sur l'extérieur - l'intérieur est comme la cahute qui contient l'orage</p> <p><br></p> <p>et c'est dans la cahute que s'éteint la dernière lumière du soir</p> <p>toute clope éteinte, toute détresse bue</p> <p>laissant à la nuit la fumée et les toxines.</p>Les vagues2023-08-29T00:00:00+02:002023-08-29T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-08-29:/les-vagues.html<p>l'eau se mouvoit</p> <p>les vagues claquent irrémédiablement.</p> <p><br></p> <p>tout commence dans le ventre</p> <p>cette sensation de café trop fort qui joue avec les ficelles de l'esprit.</p> <p>Je regarde de biais la bouche entrouverte car l'air est trop fine entre mes lèvres.</p> <p>Je ressens le liquide dans ma bouche, dans mes doigts …</p><p>l'eau se mouvoit</p> <p>les vagues claquent irrémédiablement.</p> <p><br></p> <p>tout commence dans le ventre</p> <p>cette sensation de café trop fort qui joue avec les ficelles de l'esprit.</p> <p>Je regarde de biais la bouche entrouverte car l'air est trop fine entre mes lèvres.</p> <p>Je ressens le liquide dans ma bouche, dans mes doigts, dans ma queue.</p> <p><br></p> <p>sors marcher</p> <p>cherche l'accalmie, quand les nuages percent tu comprendras peut-être</p> <p><br></p> <p>les espaces clos se referment une deuxième fois</p> <p>et le rythme du jour qui passe griffe au passage</p> <p>écris puisque c'est ce que tu as de mieux à faire</p> <p>peut-être qu'un jour en écrivant tu figeras toutes les vagues de la mer</p> <p><br></p> <p>mais je remet un coup de nageoire</p> <p>qui devient courant qui devient vague</p> <p>ici pas de pause</p> <p>à chaque heure du jour comme de la nuit tu pourras venir entendre</p> <p>le bruit des vagues</p> <p>les embruns calment et attisent d'une même main</p> <p><br></p> <p>pas de pause jusqu'à ce que tout ne cesse.</p>Armand2023-08-23T00:00:00+02:002023-08-23T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-08-23:/armand.html<p>Armand ce que tu ne sais pas</p> <p>je vais le hurler à tes oreilles et j'en profiterai pour glisser mon numéro dans ta poche</p> <p>la nuit s'enveloppera chaude autour de nous et peut-être que notre au-revoir aura le même goût de vieux sel pour toi que pour moi.</p> <p>Armand mon …</p><p>Armand ce que tu ne sais pas</p> <p>je vais le hurler à tes oreilles et j'en profiterai pour glisser mon numéro dans ta poche</p> <p>la nuit s'enveloppera chaude autour de nous et peut-être que notre au-revoir aura le même goût de vieux sel pour toi que pour moi.</p> <p>Armand mon hurlement il est né une après-midi d'août qui pique la peau. J'ai tendu l'oreille en brassant des bras puis les sons sont retombés comme un magnétophone cassé. Je ne savais pas quoi foutre de moi alors j'ai écrit.</p> <p>Quand on écrit on s'enroule sur soi-même et à l'instant où notre nuque se brise on s'ouvre le ventre et quand on émerge les emmerdes ont fait un pas de côté.</p> <p>Mon hurlement naît sous un stylo noir au fur et à mesure que je tire ce serpent entortillé dans mon corps.</p> <p>je l'ai avalé il y a quelques années sans trop savoir</p> <p>maintenant il bouge mes doigts et il attire ma langue vers tout ce qui palpite et qui dégouline.</p> <p><br></p> <p>Je reprends.</p> <p>Dans une semaine viendra l'heure encore et je réécrirais et encore une fois mes mains finiront contre ma cuisse</p> <p>je m'imaginerais te coulant sur moi avec l'été comme seul témoin</p> <p>et j'imaginerais d'autres mots pour te dire comme je t'ai attendu.</p> <p><br></p> <p>Viens et graille moi comme la moiteur graille ma joie.</p>Après2023-04-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-04-05:/apres.html<p>on m'a regardé avec le sourire du banquier qui te broie la main. <br><br> à la sortie</p> <p>c'est dans les feuilles que j'ai senti</p> <p>comment vibraient les fondements de la terre. <br><br> je les emmerde</p> <p>telluriquement.</p>Avant2023-04-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2023-04-05:/avant.html<p>tout ça c'est très con mais je ne sais rien faire d'autre <br> <br></p> <p>autre que me submerger dans des questions fractales</p> <p>j'ai les yeux grands ouverts pour respirer cet air où tant de paroles ont volé</p> <p>mais l'orage est sombre</p> <p>et les vents sont cruels</p> <p>mon cœur bat et mon torse …</p><p>tout ça c'est très con mais je ne sais rien faire d'autre <br> <br></p> <p>autre que me submerger dans des questions fractales</p> <p>j'ai les yeux grands ouverts pour respirer cet air où tant de paroles ont volé</p> <p>mais l'orage est sombre</p> <p>et les vents sont cruels</p> <p>mon cœur bat et mon torse vibre des excitants que la rage sécrète. <br><br></p> <p>autre que suivre les longues traditions humaines</p> <p>comme on tire sur les clopes des autres</p> <p>sans question</p> <p>quand l'esprit est trop voilé</p> <p>une fois la tempête calmée. <br><br></p> <p>autre qu'errer</p> <p>mais une fois on m'a glissé un autre mot</p> <p>qui voulait dire se débattre dans le flot des choses tout en patientant que fleurissent les pensées</p> <p>qu'est-ce que ça pouvait bien être ?</p>il est des histoires2023-03-23T00:00:00+01:002023-03-23T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2023-03-23:/il-est-des-histoires.html<p>il est des histoires</p> <p>qu'on ne raconte qu'en chuchotant.</p> <p><br></p> <p>celle qui m'habite</p> <p>c'est celle des heures</p> <p>à façonner ce que la douceur fait de mieux,</p> <p><br></p> <p>écouter comme on dit qu'on aime</p> <p>dans le flottement</p> <p>dans ce qui bruisse.</p>rien ne sera jamais plus en place si ce n'est maintenant2022-10-29T00:00:00+02:002022-10-29T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2022-10-29:/rien-ne-sera-jamais-plus-en-place-si-ce-nest-maintenant.html<p>Ses cheveux dans le vent</p> <p>comme le ressac</p> <p>comme le vent quand il rechigne</p> <p>--</p> <p>Il avait fui alors qu'elle hurlait en silence</p> <p>quand rien ne pouvait plus murer ses angoisses</p> <p>alors il avait fui.</p> <p>Depuis lors il n'avait pas su passer un jour</p> <p>sans qu'une écaille ne lui grève l'oreille …</p><p>Ses cheveux dans le vent</p> <p>comme le ressac</p> <p>comme le vent quand il rechigne</p> <p>--</p> <p>Il avait fui alors qu'elle hurlait en silence</p> <p>quand rien ne pouvait plus murer ses angoisses</p> <p>alors il avait fui.</p> <p>Depuis lors il n'avait pas su passer un jour</p> <p>sans qu'une écaille ne lui grève l'oreille.</p> <p>--</p> <p>Ses cheveux comme l'hiver qui toquait à la porte.</p> <p>Quand les forces qui le tiraient au sol</p> <p>soudain parurent vaines</p> <p>quand soudain</p> <p>--</p> <p>Sans un bruit il ferma la porte</p> <p>et les sens et la montagne l'enveloppèrent.</p> <p>Sans l'alcool</p> <p>il n'aurait jamais su s'échapper.</p> <p>Pourtant le pôle magnétique de la nuit l'attirait</p> <p>alors que le son se dissipait</p> <p>quai de l'Isère.</p> <p>--</p> <p>Quai du Rhône</p> <p>Jeûne mon amour car aucun sacrifice,</p> <p>que tu sévisses en des lieux lointain</p> <p>ou qu'à domicile tu pourrisses,</p> <p>jeûne ou bien subit ma tristesse.</p> <p>--</p> <p>Sans un son j'ai vécu en ton souvenir</p> <p>un jour j'étais à Abidjan</p> <p>la ville m'ouvrait ses lèvres mais j'ai vu ta bouche</p> <p>cher⋅e toi</p> <p>sans un son c'est ta bouche que j'ai vécu.</p> <p>--</p> <p>j'ondule en des lieux</p> <p>où peu de mots comptent.</p> <p>--</p> <p>j'espère que je serais</p> <p>ce que tu pensais que je serais</p> <p>ce que tu pensais que je serais</p> <p>ce que tu pensais</p> <p>ta peau est ferme</p> <p>tu m'étouffes mais je te cherche</p> <p>je te veux que veux-tu</p> <p>dans le port d'Abidjan</p> <p>c'est bien tes yeux que j'ai vu.</p> <p>--</p> <p>Une semaine plus tard rien de tout cela n'était en fait arrivé. Il avait reçu un mail de son ex lui annonçant de bien aller se faire foutre car au final rien ne justifiait cet attachement au plus ténu de tous ces fils qu'on tisse au fur et à mesure que la vie se déroule, et ielle ne serait pas la tension qui l'ancrerait au monde. Ielle lui souriait avec aplomb par des mots de fer, et la distance qui en rayonnait lui brûlait les doigts. Le port d'Abidjan décidément le toisait d'un air bien moqueur.</p> <p>--</p> <p>C'EST DONC ÇA QUI TE FAIT DOUTER JEUNE PARLEUR</p> <p>C'EST DONC CETTE EXCUSE QUE TU LAISSES SUR LE PAS DE MA PORTE POUR NE PAS AVOIR À PARLER</p> <p>SONGE</p> <p>SONGE DONC QUE CE N'EST RIEN</p> <p>QUE TU N'ES RIEN ET QUE RIEN N'EST RIEN SI CE N'EST L'ENVELOPPE QUE TON HISTOIRE LAISSE APRÈS SA MUE</p> <p>QUE LES VILLES BRÛLENT</p> <p>ET QUE L'ESPACE POURRISSE</p> <p>QUAND TU EN AURAS FINI</p> <p>SEULES RESTERONT LES BRISURES D'ÉPINES</p> <p>ET LES ÉPINES D'ÉCLATS.</p> <p>--</p> <p>C'est donc cela que tu laisses devant ma porte.</p> <p>Comme j'aurais aimé te dire</p> <p>que j'aurais aimé être là</p> <p>que tu es plus pour moi que des tonnes de lest sur mon cœur</p> <p>oublie ces voix qui te tirent vers les glaciers alpins</p> <p>viens car mes bras sont ouverts</p> <p>ma peau est ferme</p> <p>je ne tremble pas</p> <p>rien ne sera jamais plus en place</p> <p>si ce n'est maintenant.</p>J'ai du mal à écrire2022-07-14T00:00:00+02:002022-07-14T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2022-07-14:/jai-du-mal-a-ecrire.html<p>j'ai du mal à écrire</p> <p>mais je pense à toi.</p> <p><br></p> <p>l'autre fois</p> <p>contexte nuages cisaillants et chaleur fumante</p> <p>j'ai voulu soudain que tout soit plus simple</p> <p>j'aurais voulu</p> <p>que tout soit plus simple.</p> <p><br></p> <p>j'ai du mal à écrire</p> <p>mais je pense à toi.</p> <p><br></p> <p>le soir</p> <p>les sourires estivaux et l'oubli …</p><p>j'ai du mal à écrire</p> <p>mais je pense à toi.</p> <p><br></p> <p>l'autre fois</p> <p>contexte nuages cisaillants et chaleur fumante</p> <p>j'ai voulu soudain que tout soit plus simple</p> <p>j'aurais voulu</p> <p>que tout soit plus simple.</p> <p><br></p> <p>j'ai du mal à écrire</p> <p>mais je pense à toi.</p> <p><br></p> <p>le soir</p> <p>les sourires estivaux et l'oubli que la vie est crade</p> <p>un instant</p> <p>une photo qui m'a attaqué à la gorge</p> <p>ma soirée dans la mort d'un champ de naines blanches.</p> <p><br></p> <p>j'ai du mal à écrire</p> <p>mais je pense à toi.</p> <p><br></p> <p>les jours s'évident et je les arpente</p> <p>et je remplis mes nuits quand fuient les couleurs</p> <p>parmi toutes ces voix qui bourdonnent dans l'air</p> <p>tu m'as fait glapir</p> <p>et l'air avait fissuré mes organes</p> <p>.</p> <p>je calme la toux avec ton souvenir</p> <p>la soumission quotidienne reprend</p> <p>bordel</p> <p>j'ai du mal à écrire.</p>signifier2022-07-05T00:00:00+02:002022-07-05T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2022-07-05:/signifier.html<p>un oiseau en envol</p> <p>instable merle dans les cieux</p> <p>fléchit son vol</p> <p><br></p> <p>il ne se veut plus malmené par les vents</p> <p>il se veut</p> <p>signifier</p> <p><br></p> <p>signifier</p> <p>car plus est recelé dans les caresses</p> <p>de nos lèvres humides</p> <p>que dans la lumière béâte dont il se dore</p> <p><br></p> <p>secouer ses plumes</p> <p>car …</p><p>un oiseau en envol</p> <p>instable merle dans les cieux</p> <p>fléchit son vol</p> <p><br></p> <p>il ne se veut plus malmené par les vents</p> <p>il se veut</p> <p>signifier</p> <p><br></p> <p>signifier</p> <p>car plus est recelé dans les caresses</p> <p>de nos lèvres humides</p> <p>que dans la lumière béâte dont il se dore</p> <p><br></p> <p>secouer ses plumes</p> <p>car par-delà ses ailes</p> <p>le monde s'agglomère</p> <p>les choses saisissent comme l'argile</p> <p>petit merle</p> <p><br></p> <p>signifier</p> <p>pour être digne de toustes</p> <p><br></p> <p>s'armer car</p> <p>la force calcifiante qui fait tomber les nuages</p> <p>s'invite déjà à la table.</p> <p><br></p> <p>petit merle</p> <p>dans un ciel blanc</p> <p>vole</p> <p>sous les deux soleils en feu</p> <p><br></p> <p>il sait puiser dans ta voix</p> <p>la force des grands vents.</p>Viens résonner2021-07-28T00:00:00+02:002021-07-28T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2021-07-28:/rien-de-bien-grand.html<p>le trop grand appétit des choses</p> <p>m'aspire de nouveau.</p> <p><br></p> <p>loin derrière l'horizon</p> <p>j'entends les vagues se briser</p> <p>les rouleaux vibrent avec fracas</p> <p>et leur chant sonne à mes oreilles</p> <p>comme une question indicible</p> <p>ou une injonction sans prise</p> <p><br></p> <p>viens naviguer l'intangible</p> <p>viens rejoindre l'indicernable</p> <p>viens résonner dans les murmures</p> <p>au …</p><p>le trop grand appétit des choses</p> <p>m'aspire de nouveau.</p> <p><br></p> <p>loin derrière l'horizon</p> <p>j'entends les vagues se briser</p> <p>les rouleaux vibrent avec fracas</p> <p>et leur chant sonne à mes oreilles</p> <p>comme une question indicible</p> <p>ou une injonction sans prise</p> <p><br></p> <p>viens naviguer l'intangible</p> <p>viens rejoindre l'indicernable</p> <p>viens résonner dans les murmures</p> <p>au sein desquels tu n'es rien de bien grand</p> <p>au sein de quoi ne t'écoutent que des oreilles lointaines.</p>sur les lignes déjà écrites2021-05-03T00:00:00+02:002021-05-03T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2021-05-03:/sur-les-lignes-deja-ecrites.html<p>sur les lignes déjà écrites</p> <p>je trace encore trois mots</p> <p>ceux qui diront le mieux</p> <p>les visages de celleux qui me hantent.</p> <p><br></p> <p>il y avait</p> <p>cellui qui riait férocement comme la chaleur d'une flamme avant l'incendie</p> <p>et puis il y avait</p> <p>celleux comme des royaumes en attente scrutant les augures …</p><p>sur les lignes déjà écrites</p> <p>je trace encore trois mots</p> <p>ceux qui diront le mieux</p> <p>les visages de celleux qui me hantent.</p> <p><br></p> <p>il y avait</p> <p>cellui qui riait férocement comme la chaleur d'une flamme avant l'incendie</p> <p>et puis il y avait</p> <p>celleux comme des royaumes en attente scrutant les augures.</p> <p><br></p> <p>sur les lignes déjà écrites</p> <p>j'aimerais tracer des visages d'hommes-femmes</p> <p>mais ma main tremble</p> <p>et mes doigts serpentent comme pour fuir la lumière trop crue</p> <p><br></p> <p>et mon cœur</p> <p>ensablé</p> <p>se fond</p> <p>dans le désert.</p>Ravage2021-04-12T00:00:00+02:002021-04-12T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2021-04-12:/ravage.html<p>ravage sans une</p> <p>fleur ni embrun</p> <p>brise au dessus</p> <p>du champ tonant</p> <p>pas une rime au</p> <p>fusil gémissant</p> <p>tonnerre ni une</p> <p>sagesse à cette</p> <p>triste dame qui</p> <p>crache les obus</p> <p>striant le ciel</p> <hr> <p>douce herbe sans âme</p> <p>sans prise aux vents</p> <p>sans spore à l'hiver</p> <p>même où le froid dru …</p><p>ravage sans une</p> <p>fleur ni embrun</p> <p>brise au dessus</p> <p>du champ tonant</p> <p>pas une rime au</p> <p>fusil gémissant</p> <p>tonnerre ni une</p> <p>sagesse à cette</p> <p>triste dame qui</p> <p>crache les obus</p> <p>striant le ciel</p> <hr> <p>douce herbe sans âme</p> <p>sans prise aux vents</p> <p>sans spore à l'hiver</p> <p>même où le froid dru</p> <p>chamaille ton cheveu</p> <p>de petites tempêtes.</p> <hr> <p>lettre : à toi</p> <p>à moi, fomenté</p> <p>par la main du</p> <p>plus proche de</p> <p>tous les êtres</p> <p>.</p> <p>à moi de moi à</p> <p>l'autre de toi</p> <p>une missive en</p> <p>partie finie :</p> <p>s'oublier sans</p> <p>désespoir, nul</p> <p>orgueil face à</p> <p>l'immense tour</p> <p>au zénith, sud</p> <p>pour le rêveur</p> <p>nord pour tout</p> <p>ce qui restera</p>Trois fois rien2021-03-28T00:00:00+01:002021-03-28T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-28:/trois-fois-rien.html<p>deux chauds amis</p> <p>marchant sans bris</p> <p>ça se déroule</p> <p>sans échauffouré</p> <p>mais un de mille mots fuse</p> <p>et change le ton</p> <p>qui maintenant déferle</p> <p>comme du sable charié</p> <p>par un mauvais crachin.</p> <p><br></p> <p>en chien, des mots dans les lèvres</p> <p>et le noir des yeux blanchis</p> <p>ce mépris hante et entâche …</p><p>deux chauds amis</p> <p>marchant sans bris</p> <p>ça se déroule</p> <p>sans échauffouré</p> <p>mais un de mille mots fuse</p> <p>et change le ton</p> <p>qui maintenant déferle</p> <p>comme du sable charié</p> <p>par un mauvais crachin.</p> <p><br></p> <p>en chien, des mots dans les lèvres</p> <p>et le noir des yeux blanchis</p> <p>ce mépris hante et entâche les deux hères</p> <p>qui repartent seuls, en silence, dans la nuit.</p>Ce dont je rêverai demain2021-03-25T00:00:00+01:002021-03-25T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-25:/ce-dont-je-reverai-demain.html<p>alors que les voix me submergeaient et que la pièce suffoquait doucement</p> <p>je me suis vu plus sage que les sages</p> <p>plus loin que le temps qu'on peut compter.</p> <p><br></p> <p>la droiture de mon dos n'avait d'égal que la sévérité de mon front</p> <p>émacié par le combat</p> <p>car la faim n'accouche …</p><p>alors que les voix me submergeaient et que la pièce suffoquait doucement</p> <p>je me suis vu plus sage que les sages</p> <p>plus loin que le temps qu'on peut compter.</p> <p><br></p> <p>la droiture de mon dos n'avait d'égal que la sévérité de mon front</p> <p>émacié par le combat</p> <p>car la faim n'accouche jamais de fils moribonds.</p> <p><br></p> <p>la lumière a coulé comme à travers les vagues</p> <p>en un rideau ethéré qui m'a fait cligner des paupières.</p> <p><br></p> <p>la douce familiarité a battu mes tympans comme des algues</p> <p>encore une fois rabattues contre leur socle de pierre. </p> <p><br></p> <p>j'irai demain marcher</p> <p>pour que le vent dur du dehors ponce ma peau</p> <p>et que les tourmentes</p> <p>nettoient les ivresses et les millions d'erreurs</p> <p><br></p> <p>mais seul le soleil qui filtrera à a toute première heure</p> <p>au travers de mes paupières</p> <p>saura ce dont demain je rêverai.</p>Dans la rue2021-03-16T00:00:00+01:002021-03-16T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-16:/dans-la-rue.html<p>je suis sorti marcher</p> <p>alors que la nuit tombait à peine</p> <p>et que le jour</p> <p>ne s'éclipsait pas encore.</p> <p><br></p> <p>dans la rue</p> <p>toi</p> <p>et moi.</p> <p><br></p> <p>l'emprise du froid</p> <p>et</p> <p>le chaud sous cloche.</p> <p><br></p> <p>derrière les vitres</p> <p>la vie sans masque</p> <p>et la mort massive.</p> <p><br></p> <p>sous les torrents de lumière jaune …</p><p>je suis sorti marcher</p> <p>alors que la nuit tombait à peine</p> <p>et que le jour</p> <p>ne s'éclipsait pas encore.</p> <p><br></p> <p>dans la rue</p> <p>toi</p> <p>et moi.</p> <p><br></p> <p>l'emprise du froid</p> <p>et</p> <p>le chaud sous cloche.</p> <p><br></p> <p>derrière les vitres</p> <p>la vie sans masque</p> <p>et la mort massive.</p> <p><br></p> <p>sous les torrents de lumière jaune</p> <p>en fendant l'air d'un ton pressé</p> <p>en faisait claquer mon manteau</p> <p>j'ai de nouveau repris ma marche</p> <p>ressassant de vieilles pensées</p> <p>qui m'empêchaient de trouver le sommeil.</p>Les immensités2021-03-01T00:00:00+01:002021-03-01T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-01:/les-immensites.html<p>mon ami</p> <p>il y a de ça des années</p> <p>je me trouvais là où les immeubles ont poussé</p> <p>puis se sont figés en figures harassées</p> <p>fixées dans la stupeur de toutes ces immensités</p> <p>et dures sous le soleil nu qui accablait notre petit monde.</p> <p><br></p> <p>mon ami</p> <p>au milieu de ce …</p><p>mon ami</p> <p>il y a de ça des années</p> <p>je me trouvais là où les immeubles ont poussé</p> <p>puis se sont figés en figures harassées</p> <p>fixées dans la stupeur de toutes ces immensités</p> <p>et dures sous le soleil nu qui accablait notre petit monde.</p> <p><br></p> <p>mon ami</p> <p>au milieu de ce décor qui ne laissait rien échapper</p> <p>dense comme un trou noir et toxique au centuple</p> <p>de mes yeux j'ai vu vaciller</p> <p>ce qui jamais ne devait vaciller</p> <p>et j'ai vu les immensités répondre aux cris des tambours.</p> <p><br></p> <p>mon ami c'était grandiose</p> <p>en ce jour les rues furent emplies d'un vent nouveau</p> <p>et lorsqu'il le frôlait le béton s'étirait</p> <p>et dans les tours branlantes d'une danse de nuit blanche</p> <p>l'éclat du verre brisé le disputait au crissement de l'acier.</p> <p><br></p> <p>mon ami</p> <p>rien ne m'est arrivé de tel depuis</p> <p>et en vérité il me semble que rien n'est arrivé de tel à personne</p> <p>mais il me semble quand je te dis ces mots</p> <p>que ces mots en moi-même chantonnent.</p>Journal2021-02-01T00:00:00+01:002021-02-01T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-02-01:/journal.html<p>À la verticale des nuages qui évoluent à l'horizon</p> <p>Montpellier dans ses dernières heures ressemble aujourd'hui à un champ de minarets</p> <p>les pylônes ont parlé hier</p> <p>et leur voix a fait décoller les derniers oiseaux que la saison</p> <p>n'avait pas emporté.</p> <p><br></p> <p>cette rue se meurt</p> <p>ça se lit sur son …</p><p>À la verticale des nuages qui évoluent à l'horizon</p> <p>Montpellier dans ses dernières heures ressemble aujourd'hui à un champ de minarets</p> <p>les pylônes ont parlé hier</p> <p>et leur voix a fait décoller les derniers oiseaux que la saison</p> <p>n'avait pas emporté.</p> <p><br></p> <p>cette rue se meurt</p> <p>ça se lit sur son visage</p> <p>aussi clair qu'une effusion de sang.</p> <p>À chaque détour d'épaule</p> <p>à chaque profil volé</p> <p>c'est tout ce que je n'entend pas</p> <p>mais qui résonne le plus.</p> <p><br></p> <p>qu'as-tu fait de ton amour</p> <p>qu'as-tu fait de ta famille</p> <p>qu'as tu fais du souvenir du temps où</p> <p>tu n'étais pas recroquevillé ?</p> <p><br></p> <p>as-tu préféré humblement sourire,</p> <p>te terrer derrière des larmes déjà sèches</p> <p>au fond</p> <p>as-tu pactisé avec ce malheur qui pèse</p> <p>sur le champ de minarets ?</p> <p><br></p> <p>moi j'ai peur</p> <p>peur d'avoir déjà un peu accepté, peur d'assister comme le plus démuni des témoins</p> <p>alors que la roue de ma vie lâchée sur son essieu en libre rotation</p> <p>oscille et tangue sur son axe</p> <p>peur d'attendre le jour où il se brisera.</p>Notre premier dîner sans toi2021-01-01T00:00:00+01:002021-01-01T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-01-01:/notre-premier-diner-sans-toi.html<p>à la fin</p> <p>les bâtiments tremblaient un peu</p> <p>projettant des ombres incertaines</p> <p>sur tes joues creusées.</p> <p><br></p> <p>tes fils et tes filles t'ont veillé</p> <p>tous ont dit combien ta vie était longue et belle</p> <p>et nos voix ont tremblé</p> <p>un peu.</p> <p><br></p> <p>je me suis dis</p> <p>alors que mon adelphe allumait le …</p><p>à la fin</p> <p>les bâtiments tremblaient un peu</p> <p>projettant des ombres incertaines</p> <p>sur tes joues creusées.</p> <p><br></p> <p>tes fils et tes filles t'ont veillé</p> <p>tous ont dit combien ta vie était longue et belle</p> <p>et nos voix ont tremblé</p> <p>un peu.</p> <p><br></p> <p>je me suis dis</p> <p>alors que mon adelphe allumait le samovar</p> <p>et que la journée tirait sur sa fin</p> <p>que c'était un peu comme ça que je voulais partir</p> <p>moi aussi :</p> <p>un long et beau moment</p> <p>qui s'éteint</p> <p>et la cire qui s'écoule</p> <p>et qui finit par se réaranger discrètement</p> <p>et tout le monde qui finit par te faire une place</p> <p>et tu es enfin accepté</p> <p>pleinement</p> <p>un peu.</p>en mal de mer2020-11-18T00:00:00+01:002020-11-18T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2020-11-18:/en-mal-de-mer.html<p>en mal de mer</p> <p>j'arpente le sable écumant.</p> <p>à mes tympans fouette un vent vrillé</p> <p>ma voix enrouée</p> <p>éteinte</p> <p>car là-bas</p> <p>les strates de nuages s'empilent</p> <p>et la tourmente s'amplifie</p> <p>les torrents ivres de rage sourde</p> <p>battent</p> <p>la guerre, tambours</p> <p>la colère, labour.</p> <p><br></p> <p>émerge la pointe acérée</p> <p>la plus haute …</p><p>en mal de mer</p> <p>j'arpente le sable écumant.</p> <p>à mes tympans fouette un vent vrillé</p> <p>ma voix enrouée</p> <p>éteinte</p> <p>car là-bas</p> <p>les strates de nuages s'empilent</p> <p>et la tourmente s'amplifie</p> <p>les torrents ivres de rage sourde</p> <p>battent</p> <p>la guerre, tambours</p> <p>la colère, labour.</p> <p><br></p> <p>émerge la pointe acérée</p> <p>la plus haute tour dont l'aiguille siffle</p> <p>du son des malmenés.</p> <p><br></p> <p>mes pieds se sont enfoncés</p> <p>le magnétisme de la chape de plomb</p> <p>m'écoule</p> <p>elle m'avide elle m'arrime. <br></p> <p>le corps du noyé est baladé par un milliard d'embruns</p> <p>mais la main agrippée aux roches figée le retient.</p> <p>ses yeux fouillent les profondeurs</p> <p>et la mort qui s'échappe de sa bouche vient sonder les abysses.</p> <p><br></p> <p>un ravin où rien ne pousse</p> <p>qui pourrait contenir un monde.</p> <p><br></p> <p>le ciel mouvant miroitant distillant des ricochets</p> <p>d'immenses lueurs qui ne dévoilent plus rien.</p> <p><br></p> <p>niché si froid si profond</p> <p>l'édifice introuvable attire pourtant son regard.</p> <p>c'est ça qu'il cherche</p> <p>et quand il l'aura trouvé</p> <p>il éclatera dans une multitude de bulles d'un long rire</p> <p>et sa joie éclora si haut</p> <p>qu'elle calmera les vents</p> <p>réchauffera les cœurs</p> <p><br></p> <p>et on dit que les égarés</p> <p>levant les yeux de leurs froids trottoirs</p> <p>sans trop savoir pourquoi</p> <p>porteront un instant son hommage.</p>Cœur charbon2020-09-04T00:00:00+02:002020-09-04T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-09-04:/coeur-charbon.html<p>le rimmel qui tag les murs</p> <p>s'écoule</p> <p>Grenoble le rideau de pluie est lourd</p> <p>et un instant il m'a parut t'arrêter</p> <p><br></p> <p>ça me ferait le plus grand bien</p> <p>si ça tombait encore</p> <p>des siècles d'eau claire</p> <p>enfin s'abattant en ruisseaux</p> <p><br></p> <p>une trace de doigts</p> <p>marque légèrement ma peau</p> <p>un rayon …</p><p>le rimmel qui tag les murs</p> <p>s'écoule</p> <p>Grenoble le rideau de pluie est lourd</p> <p>et un instant il m'a parut t'arrêter</p> <p><br></p> <p>ça me ferait le plus grand bien</p> <p>si ça tombait encore</p> <p>des siècles d'eau claire</p> <p>enfin s'abattant en ruisseaux</p> <p><br></p> <p>une trace de doigts</p> <p>marque légèrement ma peau</p> <p>un rayon d'ombre barre mon front</p> <p>et au travers de ce temps engourdi</p> <p>je traîne mon âme</p> <p><br></p> <p>j'aspire une goulée d'air</p> <p>et la ville m'envahit</p> <p>des cristaux de son charbon</p> <p>se logent entre mes dents</p> <p>-</p> <p>yeux grands ouverts</p> <p>qui fixent la ville immobile en contrebas</p> <p>que voyez-vous ?</p> <p><br></p> <p>les phares qui peinent à percer le jour</p> <p>les victimes blotties</p> <p>de ce millième de drame</p> <p>les fuyants urbains qui ont déjà oublié</p> <p>quel goût a un jour d'été.</p>Synecdoche, New York2020-08-19T00:00:00+02:002020-08-19T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-08-19:/synecdoche-new-york.html<p>parfois</p> <p>le vent souffle</p> <p>et je ressens que tout</p> <p>tous les rouages de mon esprit</p> <p>se sont arrêtés</p> <p>je ressens ce vide</p> <p>créateur</p> <p>et potentiel</p> <p>je suis devenu </p> <p>une ville endormie</p> <p><br></p> <p>Écouter la voix et le vent</p> <p>se lever</p> <p>marcher</p> <p>puis s'asseoir et contempler.</p> <p>Puis écouter le vent</p> <p>- la voix …</p><p>parfois</p> <p>le vent souffle</p> <p>et je ressens que tout</p> <p>tous les rouages de mon esprit</p> <p>se sont arrêtés</p> <p>je ressens ce vide</p> <p>créateur</p> <p>et potentiel</p> <p>je suis devenu </p> <p>une ville endormie</p> <p><br></p> <p>Écouter la voix et le vent</p> <p>se lever</p> <p>marcher</p> <p>puis s'asseoir et contempler.</p> <p>Puis écouter le vent</p> <p>- la voix, elle, </p> <p>est partie.</p>Ne rentre pas2020-06-14T00:00:00+02:002020-06-14T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-06-14:/ne-rentre-pas.html<p>en remontant le canyon</p> <p>hérissé de lourds rayons</p> <p>qui assèchent et sucent jusqu'à l'os</p> <p>des pauvres hères</p> <p>habitant encore ces lieux désolés</p> <p>- ne rentre pas</p> <p>je t'en supplie</p> <p>c'est là la demeure</p> <p>de celui qui à jamais est honnit</p> <p>car c'est celui</p> <p>qui apporta les tapis de neige</p> <p>et les …</p><p>en remontant le canyon</p> <p>hérissé de lourds rayons</p> <p>qui assèchent et sucent jusqu'à l'os</p> <p>des pauvres hères</p> <p>habitant encore ces lieux désolés</p> <p>- ne rentre pas</p> <p>je t'en supplie</p> <p>c'est là la demeure</p> <p>de celui qui à jamais est honnit</p> <p>car c'est celui</p> <p>qui apporta les tapis de neige</p> <p>et les pluies de serpents</p> <p>et les nuages noirs</p> <p>si noirs que les âmes de nos morts</p> <p>nous en sont parvenues</p> <p>- ne rentre pas</p> <p>ne passe pas cette porte</p> <p>il y a celle dont les doigts gouttent encore</p> <p>les larmes de nos parents. </p> <p>sa voix suffit à égorger</p> <p>l'espoir même d'un jour voir la lumière.</p> <p>ne rentre pas.</p> <p>toi dont la peau scintille</p> <p>qui porte en toi le rythme du bois</p> <p>qui tappe contre le bois</p> <p>quand le vent</p> <p>souffle au plus fort.</p> <p><br></p> <p>je sais qu'un jour </p> <p>ce vent aura raison des clous</p> <p>et des chaînes</p> <p>et en soulevant les planches</p> <p>par derrière leurs interstices</p> <p>il en arrachera jusqu'à la moindre écharde</p> <p>et une silhouette glapira</p> <p>en jaillira mais personne ne la verra. </p> <p><br></p> <p>elle est déjà</p> <p>perdue </p> <p>dans les ombres. </p>La fumée2020-06-01T00:00:00+02:002020-06-01T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-06-01:/la-fumee.html<p>j'essaye si fort</p> <p>de planter les fondations</p> <p>d'un monde si dur</p> <p><br></p> <p>puis je vois</p> <p>la lumière des lampadaires</p> <p>comme des phares oranges sur l'eau tiède du Rhône</p> <p>et la surcouche irritable de beauté sur les murs de ma ville</p> <p><br></p> <p>je vois les mots qui s'entremêlent en phrases</p> <p>et qui sortent …</p><p>j'essaye si fort</p> <p>de planter les fondations</p> <p>d'un monde si dur</p> <p><br></p> <p>puis je vois</p> <p>la lumière des lampadaires</p> <p>comme des phares oranges sur l'eau tiède du Rhône</p> <p>et la surcouche irritable de beauté sur les murs de ma ville</p> <p><br></p> <p>je vois les mots qui s'entremêlent en phrases</p> <p>et qui sortent des lèvres de mes chers </p> <p>comme de la fumée de narguilé</p> <p><br></p> <p>et je vois un sourire tout de dents au détour d'une vanne qui n'est pas la mienne</p> <p><br></p> <p>le monde que j'aimerai construire</p> <p>il est fait de briques de vents tendues d'étoffes légères</p> <p>le temps</p> <p>n'y fera rien</p> <p>car chacun le traverse déjà</p> <p>sans le voir</p> <p><br></p> <p>une stratosphère</p> <p>pour stratophrases</p> <p>enfilées de perles de verres</p> <p><br></p> <p>j'ai sué sangs et larmes</p> <p>sur chaque goutte de mortier</p> <p>mais déjà à la fenêtre me parvient une rumeur encore lointaine</p> <p>mais que déjà je reconnais</p> <p>c'est eux</p> <p>c'est elle : l'immense vacuité</p> <p>de tous ces rires et de tous ces coeurs</p> <p>qui suintent de ne plus jamais dormir</p> <p>toutes ces âmes en mal de simple sobriété</p> <p><br></p> <p>j'en recouvre ma peau</p> <p>je frotte contre mes pores</p> <p>cette sensation de désespoir fébrile et cru</p> <p>teinté d'éclats</p> <p>et d'asphalte pur.</p> <p>elle pénêtre mes poumons</p> <p>et elle s'étend</p> <p>prend du volume</p> <p>éclate</p> <p>rampe dans mes boyaux</p> <p>saccage mes capillaires</p> <p>sature mes veines</p> <p>puis jaillit</p> <p>grande et belle et féconde.</p>Ce que ça fait de moi2018-09-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-09-05:/ce-que-ca-fait-de-moi.html<p>Gorge serrée.<br> Étalement de peine, yeux qui papillonent<br> souffle court comme la pensée.<br> C'est les regards perplexes<br> c'est la fatigue<br> c'est les grands films qu'on s'est fait<br> les longues soirées qu'on s'est tapées<br> mais plus que ça<br> c'est le Bien<br> c'est le Mal<br> c'est l'histoire qui nous a mis là …</p><p>Gorge serrée.<br> Étalement de peine, yeux qui papillonent<br> souffle court comme la pensée.<br> C'est les regards perplexes<br> c'est la fatigue<br> c'est les grands films qu'on s'est fait<br> les longues soirées qu'on s'est tapées<br> mais plus que ça<br> c'est le Bien<br> c'est le Mal<br> c'est l'histoire qui nous a mis là<br> la force qu'on avait<br> celle d'aimer<br> qu'on a plus, qu'on a perdu<br> qui nous a échappée parce qu'un matin<br> on s'est réveillés<br> on s'est regardés et on a vu l'un dans l'autre<br> le plus piteux des acrobates<br> un oisillon naissant transformé en iguane immonde<br> c'est le pro c'est l'anti<br> le para le post le neo l'alter<br> qui nous mire dans les pupilles<br> pour nous convaincre de ses iris aqueux. </p> <p>C'est la honte qu'on sême<br> qu'on ramasse en trainant nos haillons blancs rayés noirs. </p> <p>Ça fait de moi un type qui caresse des idées<br> dans le fond de sa grotte, dans un coin de l'allée<br> ça fait de moi le placide - ou ça le fera bientôt. </p> <p>Alors je prie de ne plus jamais prier.<br> Je prie pour que subsiste cette ardeur<br> ces mots qui vomissent<br> cet entrechoc entrelaçé<br> cet imparfait qui m'inonde<br> qui me couvre de poils </p> <p>alors je serais l'auroch<br> le golem<br> le berserk<br> l'atteint<br> que cette honte me donne encore fierté<br> et de fierté je ferais festin<br> dix tables, mille chaises<br> cent plats et de la viande<br> sanguinolante en dessert </p> <p>on se jettera des coups<br> au nom des séries pourries<br> du temps perdu<br> des grands regrets </p> <p>ça fera de nous des sans-noms<br> avec des casques en fer<br> et des coeurs volants. </p>Mardi TLJ/TLH2018-09-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-09-05:/mardi-tlj-tlh.html<p>Mardi 17h00.<br> Les quais du Rhône sont pleins<br> de petits<br> de petits uns<br> regardez-moi slalomer<br> j'emplis l'autour avec vous.<br> Partie et tout à la fois essence<br> - [ savoir que vous étiez<br> et savoir qu'ils furent ] -<br> vivre à la cadence -<br> partie et tout à la fois en transe. </p> <p>Mardi 18h00.<br> Cartons de …</p><p>Mardi 17h00.<br> Les quais du Rhône sont pleins<br> de petits<br> de petits uns<br> regardez-moi slalomer<br> j'emplis l'autour avec vous.<br> Partie et tout à la fois essence<br> - [ savoir que vous étiez<br> et savoir qu'ils furent ] -<br> vivre à la cadence -<br> partie et tout à la fois en transe. </p> <p>Mardi 18h00.<br> Cartons de bières vide et<br> jeux amoureux - à cet endroit<br> on m'a largué.<br> Ça fait un an, ou moins.<br> Ça m'amuse en fond, ça m'irrite.<br> J'espère qu'on ne le lit pas sur mon visage. </p> <p>Mardi 18h24 le cours traîne cht cht cht<br> esquive un camion ma perte mes voeux<br> rien n'est plus comme<br> liens coupés panique en boule<br> renfermé, vert et jaune, bougon ce soir. </p> <p>Mardi, tous les jours, toutes les heures<br> je déclare mon amour<br> à ceux qui dynamitent l'ordre social<br> et aux autres qui sont à ÇA de s'y perdre.<br> Qui que vous soyez, sachez<br> que je suis euphorique<br> et qu'être parmi vous, c'est un honneur.</p>Ciel chargé2018-06-11T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-06-11:/ciel-charge.html<p>Ciel chargé au sommet<br> de mon crâne<br> tu gémis, des draps enfroissés, dans l'air suspendu<br> tu enroules tes bras à mon cou<br> et tu gémis<br> oh<br> ciel chargé<br> jamais gris pourtant<br> m'éveillant à ta forme<br> à ton son<br> à tes seins<br> oh<br> à tes rires <br> atterrir<br> materner<br> mes derniers<br> ciel …</p><p>Ciel chargé au sommet<br> de mon crâne<br> tu gémis, des draps enfroissés, dans l'air suspendu<br> tu enroules tes bras à mon cou<br> et tu gémis<br> oh<br> ciel chargé<br> jamais gris pourtant<br> m'éveillant à ta forme<br> à ton son<br> à tes seins<br> oh<br> à tes rires <br> atterrir<br> materner<br> mes derniers<br> ciel jamais gris m'éveille au plafonds, chez toi,<br> rempli d'ombre, à en déborder<br> le volume de cette chambre<br> pesant sur mes yeux<br> et je me sens, parmi la certitude de t'aimer<br> comme un prototerrien<br> comme en retard<br> d'une minute<br> d'un cran.<br> Pas de clôture en moi. J'ai beau<br> baisser les yeux sur toi<br> me forcer à te fixer et à t'ingérer toute -<br> comprends-tu que tu es encore si vive,<br> moi, si je te comprend<br> c'est parmi<br> mes fantômes.</p>Gardav2018-05-21T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-05-21:/gardav.html<p>Clés en main, gaz en tête<br> jaillissez des fissures<br> vous les autochtones.<br> Comme on sent lorsqu'on inspire<br> l'air que vous respirez<br> comme on sent l'interdit transpirer ! </p> <p>Dés en main maintenant.<br> Un loquet saute, un autre<br> cède.<br> Il n'est plus temps de rien.<br> Nous n'aurons pas le loisir de nous<br> attarder …</p><p>Clés en main, gaz en tête<br> jaillissez des fissures<br> vous les autochtones.<br> Comme on sent lorsqu'on inspire<br> l'air que vous respirez<br> comme on sent l'interdit transpirer ! </p> <p>Dés en main maintenant.<br> Un loquet saute, un autre<br> cède.<br> Il n'est plus temps de rien.<br> Nous n'aurons pas le loisir de nous<br> attarder. C'est déconcertant<br> de me tenir si près<br> de vous mes pères,<br> et d'aspirer votre aura qui<br> se dégrade en moite, puis en âcre. </p> <p>Pris en main, acier sous vos doigts.<br> Vous me fixez vaguement<br> comme si d'un coup s'étiolait votre<br> si belle morgue.<br> J'en piocherai un morceau<br> si les larmes ne se devinaient pas<br> derrière vos paupières.</p>Nul espoir n'est perdu2017-11-11T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-11-11:/nul-espoir-n-est-perdu.html<p>Nous sommes, mes amis, mes frères<br> comme la fine droite de lumière qui<br> transperça l'air<br> ce matin<br> et vint mourir en mes yeux<br> nous sommes<br> infiniment longs<br> et infiniment petits<br> en ces temps qui nous écrasent.<br> Devant nos paupières, lorsqu'on veut bien les fermer<br> se tient la dernière falaise sur …</p><p>Nous sommes, mes amis, mes frères<br> comme la fine droite de lumière qui<br> transperça l'air<br> ce matin<br> et vint mourir en mes yeux<br> nous sommes<br> infiniment longs<br> et infiniment petits<br> en ces temps qui nous écrasent.<br> Devant nos paupières, lorsqu'on veut bien les fermer<br> se tient la dernière falaise sur la côte orageuse<br> fière d'être à bout, et ridée de fierté.<br> Que pouvons-nous<br> alors<br> ?<br> Ressentons-nous<br> à peine au travers des vagues<br> les cieux apaisés<br> sans pli<br> souriants<br> ?<br> Fondons,<br> et accrochons<br> des drapeaux<br> de couleurs au rocs qui<br> nous tendent ostensiblement les bras<br> dans notre chute finale<br> qui disent en lettres d'argent<br> "Bénis, bénis,<br> soyez pardonnés là où nous ne le fûmes<br> pas, soyez<br> à jamais bénis.<br> Puissions-nous un jour<br> vous revoir<br> en rire, en parler,<br> nous avons chû<br> vous avez vécu<br> et la grâce de nos maîtres<br> vous revient.<br> Nul espoir n'est perdu.<br> Nul espoir<br> n'est perdu. "</p>Tournoie tournoie2017-11-11T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-11-11:/tournoie-tournoie.html<p>Il trouve bon enfin de se laisser aller au sommeil. Il sait désormais qu'il est un lieu parmi les années lumières de désert froid où il pourra arriver tard le soir et entrouvrant la porte un ami de longue date l'apercevra et il se lêvera pour le présenter il entrera …</p><p>Il trouve bon enfin de se laisser aller au sommeil. Il sait désormais qu'il est un lieu parmi les années lumières de désert froid où il pourra arriver tard le soir et entrouvrant la porte un ami de longue date l'apercevra et il se lêvera pour le présenter il entrera alors on lui servira un verre et il sera au chaud, alors, parmi les tapisseries tissées et la fumée d'un joint. On lui racontera les nuits d'automne où les arbres roussis reprenaient leurs souffles et où les montagnes d'Ardèche semblaient béantes. On lui dira les pintes dans les pubs des Pentes l'âcre brûlure du soleil de midi le doux ennui qu'on enrichit ensemble. On lui dira tout cela et lui, ces quelques bribes il s'en fera un manteau de cuir et il vêtira ses plus beaux atours et il se lêvera, saluera toutes ces chères bouches avenantes et il se jettera dans le ciel tournoie tournoie homme qui pense homme qui aime tournoie tournoie et plâne quand tu termineras de dévisager chaque aspérité de ton petit monde je garderai une place au chaud et tu y seras à jamais le bienvenu.</p>L'art de soulever les montagnes2017-10-02T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-10-02:/l-art-de-soulever-les-montagnes.html<p>Le jour se lêve plein est<br> et quand les premiers rayons me mordent<br> arrêt sur image.<br> Que le soleil accroche des hameçons<br> aux fils qu'il m'envoie<br> qu'on me perce de part en part<br> et qu'on tire mon corps inerte jusque là où les astres fondent.<br> J'ai l'impression<br> du moins parfois …</p><p>Le jour se lêve plein est<br> et quand les premiers rayons me mordent<br> arrêt sur image.<br> Que le soleil accroche des hameçons<br> aux fils qu'il m'envoie<br> qu'on me perce de part en part<br> et qu'on tire mon corps inerte jusque là où les astres fondent.<br> J'ai l'impression<br> du moins parfois<br> que rien qui ne gît en cette pesanteur<br> ne saurait me faire vivre.<br> Non<br> placez-moi face au plus Grand des Grands<br> posez mon cul à ses pieds<br> celui que personne ne conteste<br> celui dont la seule proximité fend le crâne.<br> Il m'en faut tant<br> il m'en faut tant<br> il m'en faut tant.</p>Revoir ma vallée2017-09-03T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-09-03:/revoir-ma-vallee.html<p>Revoir ma vallée,<br> j'en pleurerai pour revoir ma vallée.<br> Son visage<br> entre poupon bouffi et tendre ailleul<br> oh<br> oh oh oh<br> elle que j'ai pu voir d'en haut<br> depuis les nues presque quand je souhaitais<br> l'embrasser d'un oeil<br> elle qui me berce de ses sons intestins<br> et moi qui manquais …</p><p>Revoir ma vallée,<br> j'en pleurerai pour revoir ma vallée.<br> Son visage<br> entre poupon bouffi et tendre ailleul<br> oh<br> oh oh oh<br> elle que j'ai pu voir d'en haut<br> depuis les nues presque quand je souhaitais<br> l'embrasser d'un oeil<br> elle qui me berce de ses sons intestins<br> et moi qui manquais à l'appel. </p> <p>Demain c'est décidé<br> vous pourrez me chercher<br> dans chaque pièce de<br> chaque maison de<br> chaque village<br> vous ne me retiendrez jamais<br> et moi même il me semble que je dois<br> prendre congé<br> me laisser dorloter entre le coins jaunis<br> d'une vie qui ne m'a rien appris.<br> J'irai revoir ma vallée<br> pas comme on vient demander conseil à un sage<br> mais comme on rechante une vieille chanson<br> elle jaillira à mes yeux<br> comme de vieux couplets<br> ma vieille vallée.</p>Remembering you dearly2017-05-18T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-18:/remembering-you-dearly.html<p>Tu n'es plus pour moi que cendres<br> mais ta voix au loin perce encore<br> asynchrone car les vagues de temps la bouscule<br> dans mon esprit<br> mais ta voix perce encore.<br> Mais faut-il quelque-chose de grand<br> d'immensément grand pour<br> percer cette peur cette rancoeur<br> - je n'ai plus pour toi des fois …</p><p>Tu n'es plus pour moi que cendres<br> mais ta voix au loin perce encore<br> asynchrone car les vagues de temps la bouscule<br> dans mon esprit<br> mais ta voix perce encore.<br> Mais faut-il quelque-chose de grand<br> d'immensément grand pour<br> percer cette peur cette rancoeur<br> - je n'ai plus pour toi des fois que<br> rage écumante de sueur et cela<br> gerce mes joues et cela irrite<br> mes paumes que mes ongles<br> arrachés raclent en toute furie -<br> ou faut-il<br> savoir au plus<br> tendre<br> de soi<br> que tu n'es plus pour moi que cendres<br> et que ta voix n'est plus pour moi qu'embruns<br> et que je t'en chérie de plus belle<br> d'avoir tant<br> vécu ma vie.<br> Je me souviens doucement de toi<br> sans sourire<br> juste pour te sentir inonder à nouveau mes veines<br> et cette journée d'un coup s'illumine en moi.</p>C'est une bien longue nuit2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/c-est-une-bien-longue-nuit.html<p>C'est une bien longue nuit<br> pour s'en saoûler et s'en saturer les veines.<br> Car avec toi<br> sur les bords du Rhône<br> j'ai appris que grandir<br> c'est aussi savoir se renfermer<br> sentir l'effluve après qu'elle ait été.<br> C'est qu'avec toi sur les bords du Rhône<br> si l'entendement n'avait pas rattrapé ma …</p><p>C'est une bien longue nuit<br> pour s'en saoûler et s'en saturer les veines.<br> Car avec toi<br> sur les bords du Rhône<br> j'ai appris que grandir<br> c'est aussi savoir se renfermer<br> sentir l'effluve après qu'elle ait été.<br> C'est qu'avec toi sur les bords du Rhône<br> si l'entendement n'avait pas rattrapé ma main<br> je t'aurais sûrement prise car un cyclone<br> traversait mon corps et me broyait les reins.<br> C'est une belle journée<br> aujourd'hui août me semble proche<br> et la lune me semble loin.<br> Aujourd'hui rien d'autre que ton rire<br> ne me fera sourire<br> et je n'aurais de cesse que de<br> te sentir t'agiter en moi.</p>Cordes de chanvre2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/cordes-de-chanvre.html<p>Cordes de chanvre tendues loin au-dessus du bastingage.<br> Je ressens à présent plus ce qui est au loin<br> ce qui ne luit même plus<br> les souvenirs recroquevillés<br> délaissés<br> je les ressens en moi car ils m'ont eu à leur botte.<br> Depuis<br> j'ai ficelé mes valises<br> je les ai jeté dans …</p><p>Cordes de chanvre tendues loin au-dessus du bastingage.<br> Je ressens à présent plus ce qui est au loin<br> ce qui ne luit même plus<br> les souvenirs recroquevillés<br> délaissés<br> je les ressens en moi car ils m'ont eu à leur botte.<br> Depuis<br> j'ai ficelé mes valises<br> je les ai jeté dans le premier<br> rafiot qui ne me semblait pas<br> trop sain<br> j'ai laissé la fumée acre des pétards<br> me poncer les bronches et les poumons<br> car je sentais<br> qu'il fallait que certaines forêts brûlent.<br> Rome a versé sur sel<br> sur les plaies de Carthage.<br> Et aujourd'hui je verse de l'encre -<br> puisse-tu ne jamais revivre.</p>Malléable2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/malleable.html<p>Je regarde le Rhône<br> j'écoute le lent bourdonnement de Lyon<br> et j'attend que tout se meuve en ce sourd<br> cet infime<br> ce profond<br> cette vibration de cosmos<br> j'attend d'enfin sentir la résonnance des choses<br> qu'elles me disent toutes à l'unisson<br> tu n'es rien<br> - je ne suis rien -<br> tu ne pèses …</p><p>Je regarde le Rhône<br> j'écoute le lent bourdonnement de Lyon<br> et j'attend que tout se meuve en ce sourd<br> cet infime<br> ce profond<br> cette vibration de cosmos<br> j'attend d'enfin sentir la résonnance des choses<br> qu'elles me disent toutes à l'unisson<br> tu n'es rien<br> - je ne suis rien -<br> tu ne pèses rien<br> - je ne pèse rien<br> si je marchais dans la neige, mes pas ne laisseraient pas de trace.<br> Je suis malléable, sais-tu<br> à quel point ?<br> Éminémment<br> malléable.</p>Viscéral2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/visceral.html<p>Hier soir j'ai eu besoin de te demander si tu croyais.<br> Ce matin tu m'as répondu<br> que la meilleure manière<br> de malaxer une argile dure<br> est de garder ses paumes plaquées contre la terre en<br> enfonçant petit à petit les pouces ou plutôt<br> en laissant la terre épouser<br> la forme …</p><p>Hier soir j'ai eu besoin de te demander si tu croyais.<br> Ce matin tu m'as répondu<br> que la meilleure manière<br> de malaxer une argile dure<br> est de garder ses paumes plaquées contre la terre en<br> enfonçant petit à petit les pouces ou plutôt<br> en laissant la terre épouser<br> la forme de sa peau.<br> Que dois-je faire de cela ?<br> Ce midi je buvais mon café à la fenêtre<br> et le soleil brillait fort. Ce midi<br> le soleil brillait fort et les merdeux hurlaient<br> sous ma fenêtre. Ce midi<br> les merdeux hurlaient sous ma fenêtre et moi<br> je prenais mon café sous le grand soleil.<br> Mais - me croiras-tu ? - quand j'ai pris la<br> première gorgée, elle s'est transformée en sable<br> - j'ai hurlé de douleur.<br> Mon plombage à la molaire gauche s'était détaché.<br> J'ai craché du sang dans l'évier.<br> Et la douleur m'enveloppait de ses paumes moites<br> pendant que je suais en épousant les pores<br> de ses doigts.<br> Ce soir j'aimerais que tu saches :<br> j'ai entendu, mais ce que j'ai entendu<br> je ne l'ai pas compris.<br> Rien ne sera jamais plus beau que le distant<br> et tes mots sont les constellations du ciel.</p>On n'entend pas l'eau qui coule2017-02-13T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-13:/on-n-entend-pas-l-eau-qui-coule.html<p>L'autre fois quand tu me dévisageais<br> au travers de cent pas d'eau vive<br> tes lèvres auraient aussi bien pu être<br> mortes.<br> À un premier jet de pierre<br> je me serais noyé, mais un second<br> je pensais<br> m'aurait amené jusqu'à toi.<br> Mais on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule.<br> On n'entend que …</p><p>L'autre fois quand tu me dévisageais<br> au travers de cent pas d'eau vive<br> tes lèvres auraient aussi bien pu être<br> mortes.<br> À un premier jet de pierre<br> je me serais noyé, mais un second<br> je pensais<br> m'aurait amené jusqu'à toi.<br> Mais on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule.<br> On n'entend que les lourds pas des roches<br> la marche du monde<br> le bruissement animal<br> on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule<br> seulement ses millions de fissures qui saillent.<br> J'ai grandi - un peu.<br> Je n'aime plus parler si je ne peux parler au monde<br> je n'aime plus ce qu'on en tire<br> mais quand mes mots tout juste nés de ma gorge<br> me sont arrachés par le bruit ambiant<br> je ne sais plus si je suis<br> fasciné de te voir pourtant<br> ou attristé par mon propre vide.</p>||||2017-02-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-03:/bbbbb.html<p>les artéreux<br> les punks à rien<br> les cloche-tards<br> les sous-emplois<br> les inertants<br> le sel de la chair<br> l'horrchestre<br> les brains<br> la baise des grands jours<br> les tapis OCB<br> les désinistrés<br> les grapheurs de tombe<br> le dernier cercle des envers<br> l'alcool aspergée<br> l'ozone élue<br> les culs sur les Rembrandt </p> <p>en voulant …</p><p>les artéreux<br> les punks à rien<br> les cloche-tards<br> les sous-emplois<br> les inertants<br> le sel de la chair<br> l'horrchestre<br> les brains<br> la baise des grands jours<br> les tapis OCB<br> les désinistrés<br> les grapheurs de tombe<br> le dernier cercle des envers<br> l'alcool aspergée<br> l'ozone élue<br> les culs sur les Rembrandt </p> <p>en voulant taire la lie de la terre<br> je me suis senti bien seul</p>Pourrir2017-02-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-03:/pourrir.html<p>Faire de toi une boule de neige<br> que fondra au creux de mes mains.<br> Fléchir mes veines<br> m'étrangler avec plutôt que de t'avoir<br> vu<br> j'aime<br> le nu de ton corps<br> qui affûte mes sens<br> jusqu'à ce que je n'en dorme<br> plus j'aime<br> le gris du ciel qui pêse tant sur …</p><p>Faire de toi une boule de neige<br> que fondra au creux de mes mains.<br> Fléchir mes veines<br> m'étrangler avec plutôt que de t'avoir<br> vu<br> j'aime<br> le nu de ton corps<br> qui affûte mes sens<br> jusqu'à ce que je n'en dorme<br> plus j'aime<br> le gris du ciel qui pêse tant sur les yeux<br> qui m'emproie<br> me ponce à petit feu.<br> On m'a attaché à une chaise en bois<br> et quand l'impact des coups a quitté mon visage<br> ce qu'il restait n'était pas<br> un désert informe de sel et de chair<br> plutôt l'étrange ébullition d'un coeur<br> en froid<br> avec les siens.<br> On me jettera en pâture aux chiens<br> avant que je ne me taise.<br> Si j'aime la lumière<br> qui me vient d'étoiles mortes depuis des lustres<br> alors j'ouvrirai bien les bras<br> à une tiède étreinte.</p>La lumière du jour...2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/la-lumiere-du-jour.html<p>La lumière du jour<br> m'emplâtre<br> la lumière de la nuit<br> m'encastre<br> j'emmène avec moi quand je passe la porte<br> un petit peu de cet air<br> saoûlé<br> qui pulse dans mes tempes<br> je marche en mâchonnant dans les rues de Lyon.<br> Plus le temps passe<br> plus je me sens raccourci<br> plus …</p><p>La lumière du jour<br> m'emplâtre<br> la lumière de la nuit<br> m'encastre<br> j'emmène avec moi quand je passe la porte<br> un petit peu de cet air<br> saoûlé<br> qui pulse dans mes tempes<br> je marche en mâchonnant dans les rues de Lyon.<br> Plus le temps passe<br> plus je me sens raccourci<br> plus réticent<br> moins habité<br> je deviens un petit animal<br> le coeur à cent-soixante<br> jusqu'à ce que les crocs m'en poussent<br> et alors mes lèvres se fendent<br> je laisse perler le sang<br> il éclabousse le trottoir<br> qui s'en souciera<br> je retrousse les babines<br> et sur les bords du Rhône<br> j'ai franchi le pas de la léthargie<br> à la rage<br> montrez-moi un homme fort<br> je vous en brosserai le portrait<br> à la gouache et à la bile noire<br> et quand je rentrerai ce soir<br> puisse la nuit me porter conseil<br> sinon j'aurai vos têtes.</p>Obus sur la ville2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/obus-sur-la-ville.html<p>Il y eu un souffle<br> qui m'a empreint de toi<br> du tout-toi<br> et dans la courbe ultime de l'instant<br> j'ai enfin cru entendre<br> l'air ruisseler sur ta peau<br> entendre tes yeux<br> comprendre tes os<br> m'aspirer ta peur<br> m'envoyer ton oubli.<br> S'il y a une chance<br> une fois l'éclatante chaleur<br> passée …</p><p>Il y eu un souffle<br> qui m'a empreint de toi<br> du tout-toi<br> et dans la courbe ultime de l'instant<br> j'ai enfin cru entendre<br> l'air ruisseler sur ta peau<br> entendre tes yeux<br> comprendre tes os<br> m'aspirer ta peur<br> m'envoyer ton oubli.<br> S'il y a une chance<br> une fois l'éclatante chaleur<br> passée<br> qu'un éclat du maintenant<br> du ici<br> du toi<br> s'en aille ricocher dans le néant<br> réveiller ce qui y sommeille<br> je serais heureux.<br> J'aurais vécu parmi toi<br> et même dans cent ans<br> on retrouvera la même image gravée sur ma rétine :<br> celle de nous deux, volant,<br> marchant sur un souffle<br> qui nous aura été cher<br> ne fusse qu'un temps<br> n'ayant plus rien d'autre à savoir<br> que de se perdre.</p>Wak wak2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/wak-wak.html<p>Une douleur me presse étrangement.<br> Dans le côté droit, dans mon cerveau.<br> Tellement ténue, tellement compacte<br> qu'à l'intérieur il pourrait y avoir un petit chien nerveux<br> ceux qui bavent plus qu'ils ne boivent.<br> Il est au bord de la folie.<br> Le pauvre.<br> Je suis malade<br> non ?<br> Je ne suis plus …</p><p>Une douleur me presse étrangement.<br> Dans le côté droit, dans mon cerveau.<br> Tellement ténue, tellement compacte<br> qu'à l'intérieur il pourrait y avoir un petit chien nerveux<br> ceux qui bavent plus qu'ils ne boivent.<br> Il est au bord de la folie.<br> Le pauvre.<br> Je suis malade<br> non ?<br> Je ne suis plus<br> temporairement<br> que l'arrière-boutique d'un ancien rêve.</p>Andréa (1)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-1.html<p>Je l'ai enfin devant moi, je la tiens.<br> Oh, tu peux garder tes beaux yeux rivés sur le sol<br> tu peux me fuir<br> mais nous savons tous deux que tu échoueras<br> Andréa<br> n'est-ce pas ?<br> Dans tes doigts qui tremblent<br> qui trahissent<br> tes membres qui s'agitent<br> ton coeur qui bât la …</p><p>Je l'ai enfin devant moi, je la tiens.<br> Oh, tu peux garder tes beaux yeux rivés sur le sol<br> tu peux me fuir<br> mais nous savons tous deux que tu échoueras<br> Andréa<br> n'est-ce pas ?<br> Dans tes doigts qui tremblent<br> qui trahissent<br> tes membres qui s'agitent<br> ton coeur qui bât la chamade<br> ton esprit qui hurle<br> Andréa<br> il y a une Camel qui se consume<br> et j'aime comment la fumée embrasse la nuit noire<br> pour annoncer l'heure où les Apaches<br> sortent<br> de leurs huttes<br> soudain pris<br> du désir<br> de<br> te<br> tuer.</p>Andréa (2)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-2.html<p>Trois nuits que j'attend<br> le jour je dors<br> je pense aux montagnes<br> aux volcans<br> aux crevasses<br> et en haut de la plus haute cîme<br> celle que la lumière de Dieu n'atteint pas<br> il y a Andréa<br> mais la voilà<br> - non, ce n'est pas elle<br> - mais je la vois déjà glissant …</p><p>Trois nuits que j'attend<br> le jour je dors<br> je pense aux montagnes<br> aux volcans<br> aux crevasses<br> et en haut de la plus haute cîme<br> celle que la lumière de Dieu n'atteint pas<br> il y a Andréa<br> mais la voilà<br> - non, ce n'est pas elle<br> - mais je la vois déjà glissant dans l'espace comme un gant<br> une ombre parmis les ombres<br> sans odeur<br> mais les lèvres tremblantes comme si des<br> larmes<br> y tombaient<br> et des yeux rougis par la<br> honte<br> qui y a élu domicile<br> c'est elle<br> elle traverse le couloir<br> l'heure est au drame, ne penses-tu pas ?<br> Elle se retourne<br> à grand peine.<br> Elle est enfin devant moi.<br> Je la tiens.</p>Andréa (3)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-3.html<p>Andréa me fait mourir<br> Andréa m'enflamme et m'attise<br> je vogue sans voile sans elle<br> sans sud sans nord<br> sans cesse pourtant<br> Andréa me flingue<br> Andréa me donne et me rend<br> au monde<br> j'ai vu Andréa par la serrure<br> je me suis immiscé<br> j'en oubliai mon corps pataud<br> - Andréa me manque …</p><p>Andréa me fait mourir<br> Andréa m'enflamme et m'attise<br> je vogue sans voile sans elle<br> sans sud sans nord<br> sans cesse pourtant<br> Andréa me flingue<br> Andréa me donne et me rend<br> au monde<br> j'ai vu Andréa par la serrure<br> je me suis immiscé<br> j'en oubliai mon corps pataud<br> - Andréa me manque<br> Andréa jamais assez toujours trop peu -<br> elle fume sur le balcon<br> un homme lui fait face<br> - Andréa me fuit<br> Andréa Andréa<br> elle le pousse il tombe<br> oh il tombe<br> elle fume sur le balcon<br> ses lèvres tremblotent je crois<br> Andréa<br> je suis pris du désir<br> de tout revivre avec elle<br> et d'enfin sentir<br> qu'en mes entrailles<br> Andréa est là<br> et que jamais elle ne s'en ira.</p>Andréa (4)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-4.html<dl> <dt>il</dt> <dt>essaie</dt> <dt>désespérément</dt> <dt>de</dt> <dt>se</dt> <dt>raccrocher</dt> <dt>aux</dt> <dt>murs</dt> <dt>mais</dt> <dt>les</dt> <dt>briques</dt> <dt>sont</dt> <dt>trop</dt> <dt>lisses</dt> <dt>le</dt> <dt>crépis</dt> <dt>lui</dt> <dt>ronge</dt> <dt>les</dt> <dt>doigts</dt> <dt>phalange</dt> <dt>par</dt> <dt>phalange</dt> <dt>sa</dt> <dt>bouche</dt> <dt>s'</dt> <dt>ouvre</dt> <dt>en</dt> <dt>désespoir</dt> <dt>de</dt> <dt>cause</dt> <dt>il</dt> <dt>hurle</dt> <dt>il</dt> <dt>s'</dt> <dt>étrangle</dt> <dt>il</dt> <dt>n'</dt> <dt>est</dt> <dt>plus</dt> <dt>déjà</dt> <dt>je</dt> <dt>crois</dt> <dt>il</dt> <dt>ne</dt> <dt>reste</dt> <dt>plus</dt> <dt>de</dt> <dt>sa</dt> <dt>chute …</dt></dl><dl> <dt>il</dt> <dt>essaie</dt> <dt>désespérément</dt> <dt>de</dt> <dt>se</dt> <dt>raccrocher</dt> <dt>aux</dt> <dt>murs</dt> <dt>mais</dt> <dt>les</dt> <dt>briques</dt> <dt>sont</dt> <dt>trop</dt> <dt>lisses</dt> <dt>le</dt> <dt>crépis</dt> <dt>lui</dt> <dt>ronge</dt> <dt>les</dt> <dt>doigts</dt> <dt>phalange</dt> <dt>par</dt> <dt>phalange</dt> <dt>sa</dt> <dt>bouche</dt> <dt>s'</dt> <dt>ouvre</dt> <dt>en</dt> <dt>désespoir</dt> <dt>de</dt> <dt>cause</dt> <dt>il</dt> <dt>hurle</dt> <dt>il</dt> <dt>s'</dt> <dt>étrangle</dt> <dt>il</dt> <dt>n'</dt> <dt>est</dt> <dt>plus</dt> <dt>déjà</dt> <dt>je</dt> <dt>crois</dt> <dt>il</dt> <dt>ne</dt> <dt>reste</dt> <dt>plus</dt> <dt>de</dt> <dt>sa</dt> <dt>chute</dt> <dt>qu'</dt> <dt>un</dt> <dt>mot</dt> <dt>strié</dt> <dt>de</dt> <dt>son</dt> <dt>sang</dt> <dd>"<br> Andréa<br> "<br> .</dd> </dl>Chat noir, ours blanc2016-12-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-12-28:/chat-noir-ours-blanc.html<p>Chat noir, ours blanc<br> sans prise au vent<br> dis-moi l'enfant<br> si je suis grand<br> ou bien sinon<br> lêve-toi d'un bond<br> va de l'avant<br> et pour de bon </p> <p>Ours blanc, chat noir<br> il se fait tard<br> mais pas encore<br> vraiment assez<br> tard pour rester<br> là à ton bord<br> j'en ai assez …</p><p>Chat noir, ours blanc<br> sans prise au vent<br> dis-moi l'enfant<br> si je suis grand<br> ou bien sinon<br> lêve-toi d'un bond<br> va de l'avant<br> et pour de bon </p> <p>Ours blanc, chat noir<br> il se fait tard<br> mais pas encore<br> vraiment assez<br> tard pour rester<br> là à ton bord<br> j'en ai assez<br> j'en ai assez<br> chat noir ours blanc<br> j'ai pris le temps<br> d'écrire l'histoire<br> et maintenant<br> chat noir ours blanc<br> me laissera-t-on<br> prendre mon temps</p>Eternel, immortel2016-11-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-11-28:/eternel-immortel.html<p>il fait si sombre<br> qu'il marche en silence<br> pour ne pas froisser<br> le froid qui le berce. </p> <p>il est si sombre<br> cet os qui ne veut pas mourir.<br> Il m'enterrera, il enterrera mes enfants.<br> On a voulu lui arracher son secret<br> et il a parlé<br> non, tout juste soufflé<br> sa …</p><p>il fait si sombre<br> qu'il marche en silence<br> pour ne pas froisser<br> le froid qui le berce. </p> <p>il est si sombre<br> cet os qui ne veut pas mourir.<br> Il m'enterrera, il enterrera mes enfants.<br> On a voulu lui arracher son secret<br> et il a parlé<br> non, tout juste soufflé<br> sa réponse<br> sous la forme d'une phrase<br> si longue<br> si fine<br> que le temps que sa langue la déroule<br> nous étions tous trop vieux<br> pour nous rappeler de comment elle avait commencé. </p> <p>J'aurais pensé que si - moi -<br> j'avais vécu tant<br> alors mon sang aurait quitté mes vaisseaux<br> et m'aurait gonflé comme une baudruche.<br> J'aurais<br> explosé<br> mais lui a su - je ne sais -<br> il eut été mélodie<br> que sa dernière note<br> aurais pour toujours résonné<br> mais les murs trop éloignés<br> pour jamais ricocher. </p> <p>il est si vieux maintenant<br> que le temps l'a perdu.<br> il est flou même aux yeux<br> des hommes<br> il aurait pu être cinq hommes<br> que je ne le saurais pas.</p>Une nuit sur la route2016-11-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-11-28:/une-nuit-sur-la-route.html<p>et vient l'entrain d'aimer en somme.<br> Où va-t-on donc ? Qui sait au fond<br> s'il fallait prendre vers l'horizon<br> ou si l'homme blanc aux doigts de chrome </p> <p>juché devant le volant sombre<br> un oeil sur moi, l'autre sur la mort<br> laissant faire tous les autres à bord<br> goûtait tout seul à …</p><p>et vient l'entrain d'aimer en somme.<br> Où va-t-on donc ? Qui sait au fond<br> s'il fallait prendre vers l'horizon<br> ou si l'homme blanc aux doigts de chrome </p> <p>juché devant le volant sombre<br> un oeil sur moi, l'autre sur la mort<br> laissant faire tous les autres à bord<br> goûtait tout seul à cette encombre </p> <p>de pointer de l'oeil aiguisé<br> la gauche la droite ou l'au-delà<br> l'envers l'endroit où je ne sais quoi<br> barrer l'emphase posée par l'homme ^</p>Mer de la tranquilité2016-09-20T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-09-20:/mer-de-la-tranquilite.html<p>Personne ne veut de moi, et je ne veux pas d'eux. </p> <p>J'ai un jour fuis</p> <p>j'ai écarté des rideaux comme des paupières</p> <p>et j'ai fuis</p> <p>si vite que les grêlons m'ont fait mal</p> <p>en passant par les nuages</p> <p>puis j'ai fuis par les astres</p> <p>si tristes que leurs roches rageuses …</p><p>Personne ne veut de moi, et je ne veux pas d'eux. </p> <p>J'ai un jour fuis</p> <p>j'ai écarté des rideaux comme des paupières</p> <p>et j'ai fuis</p> <p>si vite que les grêlons m'ont fait mal</p> <p>en passant par les nuages</p> <p>puis j'ai fuis par les astres</p> <p>si tristes que leurs roches rageuses</p> <p>comme de grands visages stupides</p> <p>m'ont brûlé</p> <p>- ils m'en voulaient</p> <p>de rendre mes clés</p> <p>à l'hôtel des rêves.</p> <p>J'ai atteins les limites du monde connu.</p> <p>L'univers observable se termine à mes pieds.</p> <p>Encore un pas</p> <p>et je plongerai hors - hors -</p> <p>et ce sera comme un neurone cancéreux</p> <p>qui se débât dans la matière blanche visqueuse</p> <p>brise le crâne</p> <p>coupe le cuir chevelu</p> <p>et s'évapore.</p>Si tu pouvais...2016-03-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-03-02:/si-tu-pouvais.html<p>Si tu pouvais tourner à droite<br> pour me voir attendre<br> devant ta porte<br> me confondant avec l'extincteur sûrement<br> si seulement je ne savais pas<br> que tu bois ton café noir noir noir<br> noir, noir comme ta peau<br> quand tu lèves tes pattes sans y croire<br> - j'en ai gardé à jamais …</p><p>Si tu pouvais tourner à droite<br> pour me voir attendre<br> devant ta porte<br> me confondant avec l'extincteur sûrement<br> si seulement je ne savais pas<br> que tu bois ton café noir noir noir<br> noir, noir comme ta peau<br> quand tu lèves tes pattes sans y croire<br> - j'en ai gardé à jamais<br> l'image d'une masse éléphantesque<br> éclairé par la lumière d'une torche -<br> si j'oubliais encore que tu trembles<br> en t'endormant<br> car tu me dis que sommeil est pour toi<br> autant rèves que remords<br> remords envers ta meute que tu déçois<br> remords envers les tiens<br> s'il n'étais pas vrai que<br> quand tu te prends la tête entre les mains<br> cela veut dire arrête<br> de parler<br> d'agir même<br> arrête de m'écouter<br> ta simple présence est pour moi<br> un épieu qui me broie les côtes </p> <p>si si<br> si je me taisais je te jure<br> que je prendrais le premier taxi<br> que je lui dirai va, va<br> si jamais je reviens j'aurais ta tête<br> si jamais il me tombe du ciel<br> une rage qui ne saurait s'appaiser<br> tu ne saurais au mieux<br> qu'y faire face les sourcils hauts<br> la bouche dans les paumes -<br> non bien sûr<br> tu rirai, comme tu ris tout le temps<br> méchamment, sans coeur </p> <p>si si si ton périple t'ammène<br> en dernier recours<br> à moi<br> il faudra encore qu'on me retienne<br> de t'étrangler à pleines mains.</p>Visite2016-02-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-02-02:/visite.html<p>J'aime croire qu'une chose parmi les autres<br> pourtant<br> reste et s'attarde. Hier soir j'ai vu mon amour<br> pour la dernière fois.<br> J'aurais pu trébucher et me perdre<br> dans les pores de sa peau<br> tant son toucher semblait fin et sans borne.<br> J'ai senti couler sur moi tout à la fois …</p><p>J'aime croire qu'une chose parmi les autres<br> pourtant<br> reste et s'attarde. Hier soir j'ai vu mon amour<br> pour la dernière fois.<br> J'aurais pu trébucher et me perdre<br> dans les pores de sa peau<br> tant son toucher semblait fin et sans borne.<br> J'ai senti couler sur moi tout à la fois<br> l'envie sans appel<br> les ongles dans la chair de mon dos<br> un regard perdu<br> et j'ai pu apercevoir enfin<br> dans la fumée de sa bouche après l'amour<br> le plissement de ses lèvres. </p> <p>Pendant que je la regardai se grandir<br> et étirer ses maigres ras<br> l'image s'est fondue dans mon iris, a coulé<br> dans mon cerveau et en hante maintenant<br> les canaux et je sais qu'une fine<br> couche<br> de<br> dentelle m'enserrera jusqu'au jour où<br> je me payerai un avion pour plus haut encore.</p>Les échassiers2016-01-26T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-01-26:/les-echassiers.html<p>Les échassiers sortent en grande pompe ce matin.<br> On leur a à peine<br> tiré les plis de leurs grands manteaux couleur brune<br> qu'on les presse déjà à la porte<br> dans leur somnolence du petit matin.<br> Ils sont une tâche d'encre<br> appliquée devant chaque maison<br> avec application<br> et tous se détachent …</p><p>Les échassiers sortent en grande pompe ce matin.<br> On leur a à peine<br> tiré les plis de leurs grands manteaux couleur brune<br> qu'on les presse déjà à la porte<br> dans leur somnolence du petit matin.<br> Ils sont une tâche d'encre<br> appliquée devant chaque maison<br> avec application<br> et tous se détachent dans les hautes brumes<br> lents comme des cafards<br> hauts comme des pylônes<br> apportant grâce plutôt que pitié quand peut-être<br> le bon sens leur interdirait. </p> <p>j'aimerai un jour courir<br> courir courir et hop -<br> grimper aux échasses de l'échassier<br> m'agripper comme un enfant aux cols de plumes éparses<br> et monter plus haut encore<br> franchir des monts des homoplates<br> des lombaires et des cervicales<br> un lobe occipital<br> et m'emparer des mâchoires et des lèvres<br> pour moi ! - comprenez vous<br> POUR MOI<br> et alors quand je sauterai dans le vide<br> des miles au-dessus de moi, des miles tout autour<br> avant que je ne touche le sol<br> voir mes fémurs s'élancer gaiement<br> voir mes tibias lêcher le sol<br> mes lombaires mes cervicales se voûter afin<br> de mieux scruter en bas<br> et si je n'attrape pas d'étoile du moins puis-je leur sourire.</p>Que celui...2015-09-26T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2015-09-26:/que-celui.html<p>Que celui qui n'a jamais entendu à sa fenêtre<br> la pluie au matin froid<br> pour ouvrir les yeux sur du béton sec<br> enveloppé d'une brume de lumière aux limites du songe<br> me jette la première pierre.<br> Sais-tu qu'il existe un froid mordant que j'aime<br> où je me sens aimé<br> où …</p><p>Que celui qui n'a jamais entendu à sa fenêtre<br> la pluie au matin froid<br> pour ouvrir les yeux sur du béton sec<br> enveloppé d'une brume de lumière aux limites du songe<br> me jette la première pierre.<br> Sais-tu qu'il existe un froid mordant que j'aime<br> où je me sens aimé<br> où les secrets qu'on me chuchote se boivent sans sucre<br> hors des torrents d'alcool en eau vive<br> ancré et doux<br> joint aux deux bouts<br> qui mendie du matin au soir par pauvreté d'ambition<br> et qui tombe en longue et belles cascades<br> jusqu'au jour où -<br> où quoi ? Après toi après tout<br> quel esprit mesquin pourrait aveuglément m'enlever<br> remplacer mes bancs de pierre par des douches fraiches ?<br> Ce que je veux c'est simplement ce pli dans la terre<br> et que tous ceux qui n'ont jamais entendu la pluie<br> à la fenêtre me jettent la première pierre.</p>Perrine2015-02-16T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2015-02-16:/perrine.html<p>Pour toutes ces langoureuses mais câlines<br> enjambées qui m'épinent<br> Perrine<br> puis-je être toi puis-je avoir vent des cimes ? </p> <p>Toi comme une pierre qui roule mais jamais ne dîne<br> du moins j'aime à le croire - car qui<br> au bouts des doigts<br> ne préfère pas<br> un léger signe ?<br> peux-tu me dire pourquoi …</p><p>Pour toutes ces langoureuses mais câlines<br> enjambées qui m'épinent<br> Perrine<br> puis-je être toi puis-je avoir vent des cimes ? </p> <p>Toi comme une pierre qui roule mais jamais ne dîne<br> du moins j'aime à le croire - car qui<br> au bouts des doigts<br> ne préfère pas<br> un léger signe ?<br> peux-tu me dire pourquoi je m'échine<br> à croître en toi<br> je suis un bois<br> tentant de prendre<br> racine Perrine au creux d'un jour<br> je t'ai trouvé là lovée contre mon bras<br> mais voilà que tu te défiles<br> pour danser sur les charbons chauds<br> pour te refléter dans l'océan<br> pour battre un monde que toi seule dessine<br> et peut-être même pleurer la bruine.</p>A un ami (2)2014-12-30T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-30:/a-un-ami-2.html<p>4. Il est charnel</p> <p>que de s'en satisfaire.</p> <p>Ami, je ressens tes dents enfoncées dans mon échine</p> <p>quand je vois tes doigts de fée</p> <p>est-ce un blâme qu'on me jette alors</p> <p>à fleur de peau dégarnie ?</p> <p>5. Un homme en bois de femme</p> <p>qui brûle au moindre encens sans se …</p><p>4. Il est charnel</p> <p>que de s'en satisfaire.</p> <p>Ami, je ressens tes dents enfoncées dans mon échine</p> <p>quand je vois tes doigts de fée</p> <p>est-ce un blâme qu'on me jette alors</p> <p>à fleur de peau dégarnie ?</p> <p>5. Un homme en bois de femme</p> <p>qui brûle au moindre encens sans se pétrir de peur</p> <p>mais qui ne fait que poser ses orbites creuses comme une statue sans bras sur</p> <p>un creux vague de mon cou</p> <p>ou alors un homme de plume</p> <p>enfoui au fond d'un nid de débris de fonte.</p> <p>Le choix n'est pas large – hélas.</p> <p>6. Qui vogue fredonne,</p> <p>qui délire sue,</p> <p>qui mord et grogne,</p> <p>qui meurt détonne</p> <p>son étendue.</p>Léa2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/lea.html<p>Léa si je meurs un jour<br> apporte moi dans un bol de terre noire<br> un peu de cette eau qui ruisselle<br> sur tes joues sur ton menton<br> Léa apporte-moi l'idée de la Lune<br> et le soupir du soir en hiver. </p> <p>Léa toi qui prend l'azote<br> de l'air je t'en supplie …</p><p>Léa si je meurs un jour<br> apporte moi dans un bol de terre noire<br> un peu de cette eau qui ruisselle<br> sur tes joues sur ton menton<br> Léa apporte-moi l'idée de la Lune<br> et le soupir du soir en hiver. </p> <p>Léa toi qui prend l'azote<br> de l'air je t'en supplie<br> étend étend vers moi ta main tes doigts<br> de songe de manège de carroussel<br> que j'y place dans le plus grand secret<br> une poignée de terreau sombre<br> qui est mon sang<br> et qui fait ton rire. </p> <p>Oh Léa toi qui flâne encore<br> toi que seuls les nimbus narguent encore<br> toi qui me manque, toi qui m'assiège<br> oserai-je jamais soulever ton corps ?<br> Toi qui me rompt, toi qui me brise<br> toi qui me casse, toi qui m'arrache<br> saurais-je jamais que tu m'hypnotise - </p> <p>Léa dis moi si je meurs un jour<br> puis-je peut-être t'envoyer quérir,<br> et partir avant ta venue</p>Quatre astres2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/quatre-astres.html<p>Je me souviens de Mercure,<br> noire à mes yeux mais au coeur chatoyant.<br> Tu croîs dans mes entrailles<br> en glissant tes bras dans les miens<br> tes doigts dans les miens<br> Mercure qui m'atteint<br> m'attise et me murmure,<br> oui, nous nous souvenons de Mercure. </p> <p>Je me souviens de Io,<br> qui se …</p><p>Je me souviens de Mercure,<br> noire à mes yeux mais au coeur chatoyant.<br> Tu croîs dans mes entrailles<br> en glissant tes bras dans les miens<br> tes doigts dans les miens<br> Mercure qui m'atteint<br> m'attise et me murmure,<br> oui, nous nous souvenons de Mercure. </p> <p>Je me souviens de Io,<br> qui se jette aux regards en rivant son ombre au sol.<br> Io la recroquevillée<br> aux yeux si écarquillés<br> qu'ils voient la nuit percer dans le noir.<br> Io qui se hurle à elle-même<br> en se frappant les côtes<br> d'un coup d'oeil tordu<br> comme des rides sur la peau.<br> Je me souviens de Io. </p> <p>Puis je me souviens de Neptune<br> celui ou celle qui m'appelle encore<br> toujours<br> un appel comme une scie qui vibre contre l'archer<br> une longue note qui se tord<br> s'érige et se plie lorsqu'un songe apparaît<br> mais jamais ne se coupe, comme nous<br> du moins le fûmes<br> et souviens-toi encore, Neptune. </p> <p>Et je me souviens de Saturne<br> qui m'ignore<br> à la manière d'un sage.<br> Je passe ma main sur son front<br> anguleux et râpé, mais calme<br> et tente de l'embrasser pour mieux<br> traverser<br> mais je ne puis qu'en conclure<br> que nous nous souviendrons de Saturne.</p>Une petite pièce à l'encre rouge2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/une-petite-piece-a-l-encre-rouge.html<p>C'est une petite pièce<br> à l'encre rouge<br> habitées par un chêne et un tilleul.<br> Les feuilles ont été balayées et oubliées<br> balayées<br> puis oubliées<br> le vent et les marées<br> l'étang de ses pensées<br> les racines s'enroulent autour des briques de grès<br> puis s'étendent<br> s'enroulent et se détendent<br> le chêne ravi …</p><p>C'est une petite pièce<br> à l'encre rouge<br> habitées par un chêne et un tilleul.<br> Les feuilles ont été balayées et oubliées<br> balayées<br> puis oubliées<br> le vent et les marées<br> l'étang de ses pensées<br> les racines s'enroulent autour des briques de grès<br> puis s'étendent<br> s'enroulent et se détendent<br> le chêne ravi<br> le tilleul en ruine,<br> l'étang de ses pensées se vide. </p> <p>C'est une petite pièce à quatre murs<br> à l'encre rouge<br> où le sol est haut et le plafond est bas.<br> L'odeur d'écorce pèse sur la peau<br> comme un hurlement de rage qui te<br> prendrais aux os<br> dans le lointain. </p> <p>C'est une petite pièce chaude à quatre murs<br> à l'encre rouge<br> terrée au fond d'un étage<br> où l'Homme est grand<br> et les portes sont bleues.<br> Tu y viens dans mes rêves<br> et tes yeux bleu sale engrangent la lumière<br> tes bras sont croisés<br> ta forme est repliée<br> l'étang de tes pensées<br> la brume vers les nuées<br> dans mes dans<br> mes rêves<br> ton âme s'irise et traverse la<br> porte, et derrière tu y vois </p> <p>une petite pièce à l'encre rouge.</p>PØLÅIR2014-11-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-03:/polair.html<p>Comme une bribe</p> <p>de corsage de nacre pourpre</p> <p>effleurée d'un doigt</p> <p>comme parcourue d'un champ si</p> <p>enrobant si sibérien si</p> <p>si claquant si</p> <p>si PØLÅIR – voyez</p> <p>elle s'ouvre enfin le torse</p> <p>(cheveux rouge, lèvres pâles) et</p> <p>déverse (seins ronds, ventre plein)</p> <p>déverse (longues cuisses, mollets fins et laiteux)</p> <p>je les …</p><p>Comme une bribe</p> <p>de corsage de nacre pourpre</p> <p>effleurée d'un doigt</p> <p>comme parcourue d'un champ si</p> <p>enrobant si sibérien si</p> <p>si claquant si</p> <p>si PØLÅIR – voyez</p> <p>elle s'ouvre enfin le torse</p> <p>(cheveux rouge, lèvres pâles) et</p> <p>déverse (seins ronds, ventre plein)</p> <p>déverse (longues cuisses, mollets fins et laiteux)</p> <p>je les vois :</p> <p>ils remontent à loin, ces airs impériaux</p> <p>et hauts comme un aigle</p> <p>ils remontent à loin ces airs de pianiste</p> <p>dressés comme des tentures aux murs</p> <p>je les vois et les aime</p> <p>je les ai aimé.</p> <p>can I call you mine ? ma belle ortie</p> <p>d'encre sentant le lait et</p> <p>l'ennui</p> <p>toujours les deux yeux vers la gloire</p> <p>haute dans la stratosphère</p> <p>là où les particules de glace te projetteront au nuages,</p> <p>je t'aime et je te décline.</p> <p>sous ton armature de libellule aux mille côtes</p> <p>sous ta peau où le cuir doux et tanné se</p> <p>mêle à la soie d'araignée</p> <p>et ta joue ( PØLÅIR, PØLÅIR ! ma nordique, ma Scandinave !)</p> <p>se trouve et je le sais un</p> <p>milliard d'yeux et un million d'oreilles fous et</p> <p>avides de crainte.</p> <p>ou alors – je le sais bien -</p> <p>c'est la veillée des nuits froides à se</p> <p>pelotonner dans le vent, à hurler aux steppes</p> <p>les pires gémissements.</p> <p>je ne sais plus.</p> <p>did you call me yours ?</p> <p>si nous séparons les hémisphères</p> <p>tu gardera le Nord – moi, le Sud.</p>A un ami (1)2014-11-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-02:/a-un-ami-1.html<p>1. S'il est seulement de bonne constitution d'âme</p> <p>que de s'insinuer ainsi en l'autre,</p> <p>j'aime à me savoir seul – sans toi ni personne</p> <p>alors que tous les étaux se resserrent</p> <p>alors que le marteau file à l'enclume</p> <p>et que mes pavillons se hérissent déjà au grondement.</p> <p>2. Ami, qu'es-tu ? Ainsi …</p><p>1. S'il est seulement de bonne constitution d'âme</p> <p>que de s'insinuer ainsi en l'autre,</p> <p>j'aime à me savoir seul – sans toi ni personne</p> <p>alors que tous les étaux se resserrent</p> <p>alors que le marteau file à l'enclume</p> <p>et que mes pavillons se hérissent déjà au grondement.</p> <p>2. Ami, qu'es-tu ? Ainsi prélassé aux portes</p> <p>de mon irritable peau à vif, de mes</p> <p>yeux rougis pas le sable ardent, pourtant,</p> <p>pourtant tu ne semble être qu'un, pourtant</p> <p>tu m'attise sans larme, tu me vise sans lame et</p> <p>aussi – tu dors au cœur des contradictions</p> <p>comme un sourire sur la face hargneuse du monde.</p> <p>3. Le temps viendra où les yeux se baisseront.</p> <p>Le temps viendra où tous les Icares brûleront leurs ailes.</p> <p>Le temps viendra, et les joubarbes me recouvreront,</p> <p>mais je pense que toi, vénérable et infantile,</p> <p>jamais tu ne te vaporisera.</p>je perdurerai2014-11-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-02:/je-perdurerai.html<p>si c'est ainsi je perdurerai</p> <p>à la verticale de l'horizon</p> <blockquote> <p>« Homme et de grande taille </p> <p>quoique si petit vu de loin »,</p> </blockquote> <p>je résiderai en l'espace.</p> <p>si je suis un parasite mural en devenir</p> <p>alors je perdurerai</p> <p>soit un déchet plastique gluant</p> <p>soit un lampadaire de fonte,</p> <p>indélébile</p> <blockquote> <p>: « le moule de …</p></blockquote><p>si c'est ainsi je perdurerai</p> <p>à la verticale de l'horizon</p> <blockquote> <p>« Homme et de grande taille </p> <p>quoique si petit vu de loin »,</p> </blockquote> <p>je résiderai en l'espace.</p> <p>si je suis un parasite mural en devenir</p> <p>alors je perdurerai</p> <p>soit un déchet plastique gluant</p> <p>soit un lampadaire de fonte,</p> <p>indélébile</p> <blockquote> <p>: « le moule de la vie intriqué enchevêtré se délace... lentement... »</p> </blockquote> <p>mon amour au bord des certitudes</p> <p>je reste sûr : je perdurerai.</p>te verrais-je alors ?2014-10-22T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-22:/te-verrais-je-alors.html<p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je m'exile en longues quêtes</p> <p>si je ramasse et j'époussette les dix mille morceaux de ton horizon</p> <p>et si je les recoud patiemment</p> <p>et m'ouvrant les pouces sur les bords coupants</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si jamais je culbute par-dessus la Terre en écartant les bras</p> <p>si …</p><p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je m'exile en longues quêtes</p> <p>si je ramasse et j'époussette les dix mille morceaux de ton horizon</p> <p>et si je les recoud patiemment</p> <p>et m'ouvrant les pouces sur les bords coupants</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si jamais je culbute par-dessus la Terre en écartant les bras</p> <p>si j'englobe le monde et si je t'enveloppe toi</p> <p>si je tapisse tes murs et t'écoute enfin</p> <p>comme une méduse invisible et vaseuse</p> <p>si je te dévore sans que tu y penses</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>cas si je m'accroche à la corniche sous la plante de mes pieds</p> <p>et que je balance mes orteils loin vers le bas</p> <p>si je hurle jusqu'à la foulure de mes tympans</p> <p>et tambourine mon torse de chair noire</p> <p>n'entendra-tu que les nuages, dis</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je roule sur moi-même en descendant la pente</p> <p>et je roule jusqu'aux eaux profondes comme un galet</p> <p>et je roule plus bas encore</p> <p>si j'en perd le sud du nord – alors</p> <p>te verrai-je alors, te verrais-je alors ?</p> <p>j'irai jusqu'aux fumées noires blanches et grisées</p> <p>et me fondrai dans les feu-follets</p>Coltrane sharp2014-10-16T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-16:/coltrane-sharp.html<p>Si c'est ce que j'étudie mon frère</p> <p>c'est que l'âme elle-même faiblit vacille</p> <p>hors du CHAMP</p> <p>CHANTE pour moi mon frère en gris</p> <p>des temps meilleurs et qui traquaient la tumeur</p> <p>de temps tombés en désuétude</p> <p>toujours sont MUETS</p> <p>MUÉS</p> <p>MURÉS claustrés cloîtrés</p> <p>mon frère en noir mon frère en …</p><p>Si c'est ce que j'étudie mon frère</p> <p>c'est que l'âme elle-même faiblit vacille</p> <p>hors du CHAMP</p> <p>CHANTE pour moi mon frère en gris</p> <p>des temps meilleurs et qui traquaient la tumeur</p> <p>de temps tombés en désuétude</p> <p>toujours sont MUETS</p> <p>MUÉS</p> <p>MURÉS claustrés cloîtrés</p> <p>mon frère en noir mon frère en sombre</p> <p>étrangle moi mon frère et là seulement</p> <p>je pourrais finalement</p> <p>endurer les armes (plutôt que les miasmes)</p> <p>cracher à terre et te serrer</p> <p>plutôt que FÉROCE</p> <p>FAIT ROCK</p> <p>FAIT ERRONÉd'une mode crasse</p>Dans la plaine les moai dansent2014-10-09T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-09:/dans-la-plaine-les-moai-dansent.html<p>Dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent<br> crispés ils tombes<br> sans cadence s'élèvent<br> sous le levant enfin<br> tombent en masses mortes<br> virevoltent sous les traits émaciés<br> puis chancèlent encore<br> en leur ether-rève fièvre<br> vendredi saint qui jète les os<br> samedi froid qui survole …</p><p>Dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent<br> crispés ils tombes<br> sans cadence s'élèvent<br> sous le levant enfin<br> tombent en masses mortes<br> virevoltent sous les traits émaciés<br> puis chancèlent encore<br> en leur ether-rève fièvre<br> vendredi saint qui jète les os<br> samedi froid qui survole les corps<br> les eaux chargées aux aurores<br> vendredi dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent. </p>The woods2014-08-28T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-08-28:/the-woods.html<p>Deep inside the dark vault<br> amongst and beneath the crumbs of last Autumn<br> lies a dreaming human stump<br> as if he were deceased<br> as if he were faulted </p> <p>over his tanned wrinkled skin<br> victim of winds and feasting dragonflies<br> rolls the residues of the last<br> thousand evenings' fogs<br> as if …</p><p>Deep inside the dark vault<br> amongst and beneath the crumbs of last Autumn<br> lies a dreaming human stump<br> as if he were deceased<br> as if he were faulted </p> <p>over his tanned wrinkled skin<br> victim of winds and feasting dragonflies<br> rolls the residues of the last<br> thousand evenings' fogs<br> as if he had been dreaming </p> <p>here with the drops of melting ice<br> circling his lips as the years slided by<br> perhaps conveying an inch of a thought<br> in the canyons of his torturous brains<br> on New Year's Eve, sometimes. </p> <p>the muddy factory of souls that lies<br> underneath his legs and arms<br> for that while has worked him<br> with the tools nature provides<br> with the time it saw running. </p> <p>Now as soon as the morning light<br> pierces through the misty heights of the Atlas mounts<br> finally the mandibles will cut and slice<br> and tear for the grinning to become<br> a house for a thousand souls. </p>Ants2014-08-11T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-08-11:/ants.html<p>i like the ants<br> so silk- so clay<br> tipping toes<br> take away<br> softly nose<br> and as they stroll<br> terribly small<br> forget no smell<br> clinging walls<br> fast flurrying<br> the stones<br> the moss<br> the hay<br> forever around<br> i see them fall<br> the sun under<br> the stones above<br> terribly wall<br> tipping on wells …</p><p>i like the ants<br> so silk- so clay<br> tipping toes<br> take away<br> softly nose<br> and as they stroll<br> terribly small<br> forget no smell<br> clinging walls<br> fast flurrying<br> the stones<br> the moss<br> the hay<br> forever around<br> i see them fall<br> the sun under<br> the stones above<br> terribly wall<br> tipping on wells<br> take away </p> <p>oh ants, take me away</p>