theo lemhttps://theo-lem.org/2020-05-07T00:00:00+02:00Et vous, vous proposez quoi ?2020-05-07T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-05-07:/etvous.html<p><em>Pour un peu de contexte, le gouvernement français est en train d’étudier la possible mise en place de l’application StopCovid, un application de tracking de contacts sans géolocalisation pour le Covid19, similaire à ce qui a déjà été mis en place à Singapour ou en Corée. <a href="https://youtu.be/AAt8KMXtApU">Cette vidéo …</a></em></p><p><em>Pour un peu de contexte, le gouvernement français est en train d’étudier la possible mise en place de l’application StopCovid, un application de tracking de contacts sans géolocalisation pour le Covid19, similaire à ce qui a déjà été mis en place à Singapour ou en Corée. <a href="https://youtu.be/AAt8KMXtApU">Cette vidéo</a> explique de manière simple et concise son fonctionnement technique (avec une attention particulière sur l’aspect « privacy by design »), comme <a href="https://framablog.org/2020/04/12/une-appli-de-tracage-du-covid-9-qui-echappe-a-big-brother/">cette BD traduite par Framalang</a>. De l’autre côté du tableau, la Quadrature du Net a <a href="[https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid/ ](https://www.laquadrature.net/2020/04/14/nos-arguments-pour-rejeter-stopcovid/ )">émis des critiques</a> sur cette application, comme de nombreuses structures critiques des avancées du gouvernement à ce niveau.</em></p> <p>​ Un argument qui m’a marqué, notamment sur <a href="https://twitter.com/LoupRouge/status/1250416624126943235">ce fil twitter</a> a été le suivant : « Mais vous, que proposez-vous de mieux ? ». En effet, c’est bien beau de faire la critique de cette application, et les arguments quant à son inefficacité réelle sont recevables sans trop tergiverser. Pour autant, est-il pertinent de lui faire barrage alors qu’aucune autre solution n’a été avancée facilitant la traçabilité des contacts ?</p> <p>​ Tout d’abord, je trouve assez injuste le reproche fait à l’association Framasoft sur ce fil Twittter de ne pas proposer autre chose. On ne reviendra pas (ou pas longtemps) sur l’argument très courant qui dit : « Vous ne faites que critiquer, vous ne proposez jamais de solution », il est irrecevable. Un système étant incapable de faire sa propre critique, et le pire argument de la droite étant celui d’être le « seul régime politique sérieux», la critique profonde et systématique des décisions et nécessaire, et elle est d’autant plus pertinente dans ce cas quand elle provient de structures compétentes quand on aborde les sujets du numérique. </p> <h2>Pourquoi s'y opposer ?</h2> <p>​ Mais dans ce cas précis, dans une situation de crise, est-il effectivement pertinent de s’opposer à une telle application alors même que, si son efficacité est toute théorique, elle a le mérite de s’attaquer à un sujet si crucial ? On peut aussi saluer le travail apporté sur le protocole même de l’application, qui repose sur l’anonymat total des utilisateurs jusque dans ses fondements. Il faut l’admettre : cette application est bien pensée. </p> <p>​ Le problème est réellement celui de l’arbre qui cache la forêt, et de l'impunité de l'Etat. Des voix provenant du personnel soignant se sont déjà élevées pour contrer l’épithète de « héros » qui leur était apposé, tous les soirs à 20h, aux fenêtres des grandes villes de France. En effet, en saluant le personnel soignant comme des héros faisant preuve des plus grands sacrifices, l’État dissimule le réel problème : que les hôpitaux étaient mal pourvus, et cela pour une raison bien identifiée qui est la casse systématique des services publics en général et du système hospitalier en particulier, qui a lieu depuis des décennies. Oui, le personnel soignant a fait preuve de courage et d’abnégation en travaillant dans de telles conditions d’exposition, et il va sans dire que les morts auraient été innombrables sans cela. Mais il convient de rappeler que si des lits avaient été créés plutôt que supprimés, si les logiques managériales avaient épargné les hôpitaux, si l’industrie nationale critique n’avait pas été <a href="https://www.bastamag.net/production-masques-FFP2-strategie-industrielle-usine-Plaintel-plan-social">abandonné par l’Etat</a>, les vies sauvées auraient été bien plus nombreuses. </p> <p>​ Dans ce contexte, comment recevoir un gadget technologique, présenté par certains comme la panacée <a href="https://blog.gds-gov.tech/automated-contact-tracing-is-not-a-coronavirus-panacea-57fb3ce61d98">malgré des retours d’expérience déjà mitigés</a> ? Il est clair que ce que le gouvernement essaye d’accomplir par de tels mouvements de manche est d’apparaître compétent, rassurant, <em>agissant</em> dans un contexte où le peuple perd confiance en lui. Et il serait si facile, une fois l’application largement déployée, si l’on constate que la propagation du virus ne freine pas, d’accuser la portion de la population réfractaire à cette technologie de manque de civisme affectant la population entière. Ces nouveaux morts auraient pu être évités si on avait simplement accepté d’installer une pauvre appli, si on avait arrêté deux minutes de jouer les irréductibles gaulois qui savent mieux que tout le monde. Mais on le rappelle, si ces morts ont lieu, c’est avant tout dû au manque de masques, de kits de tests, de gel, de lits, de respirateurs, de fond pour les hôpitaux et la recherche…</p> <p>​ Et si le nombre de morts diminue effectivement, à quoi cela sera-t-il bon ? Si l’on constate qu’après l’installation d’une application on arrive (du moins en apparence) à maîtriser une épidémie, qui sera mis en cause ? Le système de santé à nouveau, si gourmand, si coûteux, et tellement moins moderne et disruptif qu’une application bardée d’algorithmes et de protocoles novateurs. Après tout, pourquoi faire payer de telles institutions au contribuable alors que la prochaine fois il suffira de pondre une application ad-hoc et de la jeter en pâture au peuple paniqué ?</p> <h2>Et si ça marchait quand même ?</h2> <p>​ Dernière question : est-ce que la critique serait la même si son efficacité était réelle et prouvée ? Imaginons une seconde, et c'est bien là un effort d'imagination : Singapour a déployé massivement son application TraceTogether, et en dépit d’un système de santé saturé, on observe que le système a un score presque parfait de vrai sur faux positifs, qu’il a permis un confinement chirurgical, tout en étant moins coûteux que des entretiens systématiques ou des tests massifs de la population.</p> <p>​ Premièrement, cela ne répond pas à une autre critique avancée par la Quadrature du Net sur l’habituation des citoyens aux mesures de surveillances intrusives. Cette application resta une nouvelle mesure technologique visant à automatiser le traitement de données de santé, qui viendra empiéter un espace très intime : nos propres téléphones portables. L’application est « privacy by design », très bien. Elle reste une porte d'entrée vers de la surveillance plus massive, moins subtile, moins soucieuse de la vie privée. C'est l'argument du pied dans la porte.</p> <p>​ Deuxièmement, ce qui est critiqué n'est pas la décision de l'Etat de pousser un outil qui n'est <strong>sans doute pas utile</strong>, mais la <strong>non-intervention de la question même de l'utilité dans le processus de décision</strong>. La technologie, et en particulier sous ses traits numériques, high-tech et lissés, compréhensible par si peu et tellement insaisissable, est devenu un objet sacré, très comparable (et je cite là un membre de Framasoft) au recours à la prière au Moyen-Âge. Qu'on soit clair : <em>il n'y a pas plus de raison de croire qu'une application de tracking de virus améliorera la situation sanitaire actuelle que les religieux n'avaient de raison de croire que la miséricorde divine les sauveraient de la peste noire au 15ème siècle</em> , n'en déplaise à <a href="https://medium.com/@cedric.o/stopcovid-ou-encore-b5794d99bb12">Cedric O</a> (sécrétaire d'état au numérique).</p> <p>Et pourtant, les gouvernants continuent à pousser leurs outils. Pourquoi ces gadgets continuent-ils à s'insérer toujours plus dans nos vies, en dépit de leur effet négatif prouvé sur les inégalités face aux services publiques, sur la marchandisation et la comptabilisation de ce même secteur, sur la vie privée et les données personnelles, et tant d'autres choses encore ? Parce qu'il se barde des couleurs de la modernité et du progrès, pas le progrès social, mais le progrès technologique qui s'auto-suffit et s'auto-alimente. </p> <h2>Rejettons en bloc</h2> <p>RIen ne bon ne peut sortir de cette application, que ce soit sur le plan sanitaire, sécuritaire ou social. Rien de plus en réalité que de jeter un marché de plus à une industrie qui a encore et encore prouvé son opposition aux valeurs d'égalité, de solidarité et de justice sociale. Il faut continuer à lutter contre de telles décisions, et ne pas se laisser âpper par les sirènes du miracle technologique. </p>Ce que ça fait de moi2018-09-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-09-05:/ce-que-ca-fait-de-moi.html<p>Gorge serrée.<br> Étalement de peine, yeux qui papillonent<br> souffle court comme la pensée.<br> C'est les regards perplexes<br> c'est la fatigue<br> c'est les grands films qu'on s'est fait<br> les longues soirées qu'on s'est tapées<br> mais plus que ça<br> c'est le Bien<br> c'est le Mal<br> c'est l'histoire qui nous a mis là …</p><p>Gorge serrée.<br> Étalement de peine, yeux qui papillonent<br> souffle court comme la pensée.<br> C'est les regards perplexes<br> c'est la fatigue<br> c'est les grands films qu'on s'est fait<br> les longues soirées qu'on s'est tapées<br> mais plus que ça<br> c'est le Bien<br> c'est le Mal<br> c'est l'histoire qui nous a mis là<br> la force qu'on avait<br> celle d'aimer<br> qu'on a plus, qu'on a perdu<br> qui nous a échappée parce qu'un matin<br> on s'est réveillés<br> on s'est regardés et on a vu l'un dans l'autre<br> le plus piteux des acrobates<br> un oisillon naissant transformé en iguane immonde<br> c'est le pro c'est l'anti<br> le para le post le neo l'alter<br> qui nous mire dans les pupilles<br> pour nous convaincre de ses iris aqueux. </p> <p>C'est la honte qu'on sême<br> qu'on ramasse en trainant nos haillons blancs rayés noirs. </p> <p>Ça fait de moi un type qui caresse des idées<br> dans le fond de sa grotte, dans un coin de l'allée<br> ça fait de moi le placide - ou ça le fera bientôt. </p> <p>Alors je prie de ne plus jamais prier.<br> Je prie pour que subsiste cette ardeur<br> ces mots qui vomissent<br> cet entrechoc entrelaçé<br> cet imparfait qui m'inonde<br> qui me couvre de poils </p> <p>alors je serais l'auroch<br> le golem<br> le berserk<br> l'atteint<br> que cette honte me donne encore fierté<br> et de fierté je ferais festin<br> dix tables, mille chaises<br> cent plats et de la viande<br> sanguinolante en dessert </p> <p>on se jettera des coups<br> au nom des séries pourries<br> du temps perdu<br> des grands regrets </p> <p>ça fera de nous des sans-noms<br> avec des casques en fer<br> et des coeurs volants. </p>Mardi TLJ/TLH2018-09-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-09-05:/mardi-tlj-tlh.html<p>Mardi 17h00.<br> Les quais du Rhône sont pleins<br> de petits<br> de petits uns<br> regardez-moi slalomer<br> j'emplis l'autour avec vous.<br> Partie et tout à la fois essence<br> - [ savoir que vous étiez<br> et savoir qu'ils furent ] -<br> vivre à la cadence -<br> partie et tout à la fois en transe. </p> <p>Mardi 18h00.<br> Cartons de …</p><p>Mardi 17h00.<br> Les quais du Rhône sont pleins<br> de petits<br> de petits uns<br> regardez-moi slalomer<br> j'emplis l'autour avec vous.<br> Partie et tout à la fois essence<br> - [ savoir que vous étiez<br> et savoir qu'ils furent ] -<br> vivre à la cadence -<br> partie et tout à la fois en transe. </p> <p>Mardi 18h00.<br> Cartons de bières vide et<br> jeux amoureux - à cet endroit<br> on m'a largué.<br> Ça fait un an, ou moins.<br> Ça m'amuse en fond, ça m'irrite.<br> J'espère qu'on ne le lit pas sur mon visage. </p> <p>Mardi 18h24 le cours traîne cht cht cht<br> esquive un camion ma perte mes voeux<br> rien n'est plus comme<br> liens coupés panique en boule<br> renfermé, vert et jaune, bougon ce soir. </p> <p>Mardi, tous les jours, toutes les heures<br> je déclare mon amour<br> à ceux qui dynamitent l'ordre social<br> et aux autres qui sont à ÇA de s'y perdre.<br> Qui que vous soyez, sachez<br> que je suis euphorique<br> et qu'être parmi vous, c'est un honneur.</p>Ciel chargé2018-06-11T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-06-11:/ciel-charge.html<p>Ciel chargé au sommet<br> de mon crâne<br> tu gémis, des draps enfroissés, dans l'air suspendu<br> tu enroules tes bras à mon cou<br> et tu gémis<br> oh<br> ciel chargé<br> jamais gris pourtant<br> m'éveillant à ta forme<br> à ton son<br> à tes seins<br> oh<br> à tes rires <br> atterrir<br> materner<br> mes derniers<br> ciel …</p><p>Ciel chargé au sommet<br> de mon crâne<br> tu gémis, des draps enfroissés, dans l'air suspendu<br> tu enroules tes bras à mon cou<br> et tu gémis<br> oh<br> ciel chargé<br> jamais gris pourtant<br> m'éveillant à ta forme<br> à ton son<br> à tes seins<br> oh<br> à tes rires <br> atterrir<br> materner<br> mes derniers<br> ciel jamais gris m'éveille au plafonds, chez toi,<br> rempli d'ombre, à en déborder<br> le volume de cette chambre<br> pesant sur mes yeux<br> et je me sens, parmi la certitude de t'aimer<br> comme un prototerrien<br> comme en retard<br> d'une minute<br> d'un cran.<br> Pas de clôture en moi. J'ai beau<br> baisser les yeux sur toi<br> me forcer à te fixer et à t'ingérer toute -<br> comprends-tu que tu es encore si vive,<br> moi, si je te comprend<br> c'est parmi<br> mes fantômes.</p>Gardav2018-05-21T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-05-21:/gardav.html<p>Clés en main, gaz en tête<br> jaillissez des fissures<br> vous les autochtones.<br> Comme on sent lorsqu'on inspire<br> l'air que vous respirez<br> comme on sent l'interdit transpirer ! </p> <p>Dés en main maintenant.<br> Un loquet saute, un autre<br> cède.<br> Il n'est plus temps de rien.<br> Nous n'aurons pas le loisir de nous<br> attarder …</p><p>Clés en main, gaz en tête<br> jaillissez des fissures<br> vous les autochtones.<br> Comme on sent lorsqu'on inspire<br> l'air que vous respirez<br> comme on sent l'interdit transpirer ! </p> <p>Dés en main maintenant.<br> Un loquet saute, un autre<br> cède.<br> Il n'est plus temps de rien.<br> Nous n'aurons pas le loisir de nous<br> attarder. C'est déconcertant<br> de me tenir si près<br> de vous mes pères,<br> et d'aspirer votre aura qui<br> se dégrade en moite, puis en âcre. </p> <p>Pris en main, acier sous vos doigts.<br> Vous me fixez vaguement<br> comme si d'un coup s'étiolait votre<br> si belle morgue.<br> J'en piocherai un morceau<br> si les larmes ne se devinaient pas<br> derrière vos paupières.</p>Nul espoir n'est perdu2017-11-11T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-11-11:/nul-espoir-n-est-perdu.html<p>Nous sommes, mes amis, mes frères<br> comme la fine droite de lumière qui<br> transperça l'air<br> ce matin<br> et vint mourir en mes yeux<br> nous sommes<br> infiniment longs<br> et infiniment petits<br> en ces temps qui nous écrasent.<br> Devant nos paupières, lorsqu'on veut bien les fermer<br> se tient la dernière falaise sur …</p><p>Nous sommes, mes amis, mes frères<br> comme la fine droite de lumière qui<br> transperça l'air<br> ce matin<br> et vint mourir en mes yeux<br> nous sommes<br> infiniment longs<br> et infiniment petits<br> en ces temps qui nous écrasent.<br> Devant nos paupières, lorsqu'on veut bien les fermer<br> se tient la dernière falaise sur la côte orageuse<br> fière d'être à bout, et ridée de fierté.<br> Que pouvons-nous<br> alors<br> ?<br> Ressentons-nous<br> à peine au travers des vagues<br> les cieux apaisés<br> sans pli<br> souriants<br> ?<br> Fondons,<br> et accrochons<br> des drapeaux<br> de couleurs au rocs qui<br> nous tendent ostensiblement les bras<br> dans notre chute finale<br> qui disent en lettres d'argent<br> "Bénis, bénis,<br> soyez pardonnés là où nous ne le fûmes<br> pas, soyez<br> à jamais bénis.<br> Puissions-nous un jour<br> vous revoir<br> en rire, en parler,<br> nous avons chû<br> vous avez vécu<br> et la grâce de nos maîtres<br> vous revient.<br> Nul espoir n'est perdu.<br> Nul espoir<br> n'est perdu. "</p>Tournoie tournoie2017-11-11T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-11-11:/tournoie-tournoie.html<p>Il trouve bon enfin<br> de se laisser aller au sommeil.<br> Il sait désormais qu'il est un lieu<br> parmi les années lumières de désert froid<br> où il pourra arriver tard le soir<br> et entrouvrant la porte<br> un ami de longue date l'apercevra<br> et il se lêvera pour le présenter<br> il entrera …</p><p>Il trouve bon enfin<br> de se laisser aller au sommeil.<br> Il sait désormais qu'il est un lieu<br> parmi les années lumières de désert froid<br> où il pourra arriver tard le soir<br> et entrouvrant la porte<br> un ami de longue date l'apercevra<br> et il se lêvera pour le présenter<br> il entrera alors<br> on lui servira un verre<br> et il sera au chaud,<br> alors,<br> parmi les tapisseries tissées et<br> la fumée d'un joint.<br> On lui racontera les nuits d'automne<br> où les arbres roussis reprenaient leurs souffles<br> et où les montagnes d'Ardèche semblaient béantes.<br> On lui dira les pintes dans les pubs des Pentes<br> l'âcre brûlure du soleil de midi<br> le doux ennui qu'on enrichit ensemble.<br> On lui dira tout celà<br> et lui,<br> ces quelques bribes il s'en fera un<br> manteau de cuir et il<br> vêtira ses plus beaux atours et il<br> se lêvera, saluera toutes ces<br> chères bouches avenantes et il<br> se jettera dans le ciel<br> tournoie tournoie<br> homme qui pense<br> homme qui aime<br> tournoie tournoie et plâne<br> quand tu termineras de dévisager<br> chaque aspérité de ton petit monde<br> je garderai une place au chaud<br> et tu y seras à jamais le bienvenu.</p>L'art de soulever les montagnes2017-10-02T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-10-02:/l-art-de-soulever-les-montagnes.html<p>Le jour se lêve plein est<br> et quand les premiers rayons me mordent<br> arrêt sur image.<br> Que le soleil accroche des hameçons<br> aux fils qu'il m'envoie<br> qu'on me perce de part en part<br> et qu'on tire mon corps inerte jusque là où les astres fondent.<br> J'ai l'impression<br> du moins parfois …</p><p>Le jour se lêve plein est<br> et quand les premiers rayons me mordent<br> arrêt sur image.<br> Que le soleil accroche des hameçons<br> aux fils qu'il m'envoie<br> qu'on me perce de part en part<br> et qu'on tire mon corps inerte jusque là où les astres fondent.<br> J'ai l'impression<br> du moins parfois<br> que rien qui ne gît en cette pesanteur<br> ne saurait me faire vivre.<br> Non<br> placez-moi face au plus Grand des Grands<br> posez mon cul à ses pieds<br> celui que personne ne conteste<br> celui dont la seule proximité fend le crâne.<br> Il m'en faut tant<br> il m'en faut tant<br> il m'en faut tant.</p>Revoir ma vallée2017-09-03T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-09-03:/revoir-ma-vallee.html<p>Revoir ma vallée,<br> j'en pleurerai pour revoir ma vallée.<br> Son visage<br> entre poupon bouffi et tendre ailleul<br> oh<br> oh oh oh<br> elle que j'ai pu voir d'en haut<br> depuis les nues presque quand je souhaitais<br> l'embrasser d'un oeil<br> elle qui me berce de ses sons intestins<br> et moi qui manquais …</p><p>Revoir ma vallée,<br> j'en pleurerai pour revoir ma vallée.<br> Son visage<br> entre poupon bouffi et tendre ailleul<br> oh<br> oh oh oh<br> elle que j'ai pu voir d'en haut<br> depuis les nues presque quand je souhaitais<br> l'embrasser d'un oeil<br> elle qui me berce de ses sons intestins<br> et moi qui manquais à l'appel. </p> <p>Demain c'est décidé<br> vous pourrez me chercher<br> dans chaque pièce de<br> chaque maison de<br> chaque village<br> vous ne me retiendrez jamais<br> et moi même il me semble que je dois<br> prendre congé<br> me laisser dorloter entre le coins jaunis<br> d'une vie qui ne m'a rien appris.<br> J'irai revoir ma vallée<br> pas comme on vient demander conseil à un sage<br> mais comme on rechante une vieille chanson<br> elle jaillira à mes yeux<br> comme de vieux couplets<br> ma vieille vallée.</p>Remembering you dearly2017-05-18T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-18:/remembering-you-dearly.html<p>Tu n'es plus pour moi que cendres<br> mais ta voix au loin perce encore<br> asynchrone car les vagues de temps la bouscule<br> dans mon esprit<br> mais ta voix perce encore.<br> Mais faut-il quelque-chose de grand<br> d'immensément grand pour<br> percer cette peur cette rancoeur<br> - je n'ai plus pour toi des fois …</p><p>Tu n'es plus pour moi que cendres<br> mais ta voix au loin perce encore<br> asynchrone car les vagues de temps la bouscule<br> dans mon esprit<br> mais ta voix perce encore.<br> Mais faut-il quelque-chose de grand<br> d'immensément grand pour<br> percer cette peur cette rancoeur<br> - je n'ai plus pour toi des fois que<br> rage écumante de sueur et cela<br> gerce mes joues et cela irrite<br> mes paumes que mes ongles<br> arrachés raclent en toute furie -<br> ou faut-il<br> savoir au plus<br> tendre<br> de soi<br> que tu n'es plus pour moi que cendres<br> et que ta voix n'est plus pour moi qu'embruns<br> et que je t'en chérie de plus belle<br> d'avoir tant<br> vécu ma vie.<br> Je me souviens doucement de toi<br> sans sourire<br> juste pour te sentir inonder à nouveau mes veines<br> et cette journée d'un coup s'illumine en moi.</p>C'est une bien longue nuit2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/c-est-une-bien-longue-nuit.html<p>C'est une bien longue nuit<br> pour s'en saoûler et s'en saturer les veines.<br> Car avec toi<br> sur les bords du Rhône<br> j'ai appris que grandir<br> c'est aussi savoir se renfermer<br> sentir l'effluve après qu'elle ait été.<br> C'est qu'avec toi sur les bords du Rhône<br> si l'entendement n'avait pas rattrapé ma …</p><p>C'est une bien longue nuit<br> pour s'en saoûler et s'en saturer les veines.<br> Car avec toi<br> sur les bords du Rhône<br> j'ai appris que grandir<br> c'est aussi savoir se renfermer<br> sentir l'effluve après qu'elle ait été.<br> C'est qu'avec toi sur les bords du Rhône<br> si l'entendement n'avait pas rattrapé ma main<br> je t'aurais sûrement prise car un cyclone<br> traversait mon corps et me broyait les reins.<br> C'est une belle journée<br> aujourd'hui août me semble proche<br> et la lune me semble loin.<br> Aujourd'hui rien d'autre que ton rire<br> ne me fera sourire<br> et je n'aurais de cesse que de<br> te sentir t'agiter en moi.</p>Cordes de chanvre2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/cordes-de-chanvre.html<p>Cordes de chanvre tendues loin au-dessus du bastingage.<br> Je ressens à présent plus ce qui est au loin<br> ce qui ne luit même plus<br> les souvenirs recroquevillés<br> délaissés<br> je les ressens en moi car ils m'ont eu à leur botte.<br> Depuis<br> j'ai ficelé mes valises<br> je les ai jeté dans …</p><p>Cordes de chanvre tendues loin au-dessus du bastingage.<br> Je ressens à présent plus ce qui est au loin<br> ce qui ne luit même plus<br> les souvenirs recroquevillés<br> délaissés<br> je les ressens en moi car ils m'ont eu à leur botte.<br> Depuis<br> j'ai ficelé mes valises<br> je les ai jeté dans le premier<br> rafiot qui ne me semblait pas<br> trop sain<br> j'ai laissé la fumée acre des pétards<br> me poncer les bronches et les poumons<br> car je sentais<br> qu'il fallait que certaines forêts brûlent.<br> Rome a versé sur sel<br> sur les plaies de Carthage.<br> Et aujourd'hui je verse de l'encre -<br> puisse-tu ne jamais revivre.</p>Malléable2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/malleable.html<p>Je regarde le Rhône<br> j'écoute le lent bourdonnement de Lyon<br> et j'attend que tout se meuve en ce sourd<br> cet infime<br> ce profond<br> cette vibration de cosmos<br> j'attend d'enfin sentir la résonnance des choses<br> qu'elles me disent toutes à l'unisson<br> tu n'es rien<br> - je ne suis rien -<br> tu ne pèses …</p><p>Je regarde le Rhône<br> j'écoute le lent bourdonnement de Lyon<br> et j'attend que tout se meuve en ce sourd<br> cet infime<br> ce profond<br> cette vibration de cosmos<br> j'attend d'enfin sentir la résonnance des choses<br> qu'elles me disent toutes à l'unisson<br> tu n'es rien<br> - je ne suis rien -<br> tu ne pèses rien<br> - je ne pèse rien<br> si je marchais dans la neige, mes pas ne laisseraient pas de trace.<br> Je suis malléable, sais-tu<br> à quel point ?<br> Éminémment<br> malléable.</p>Viscéral2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/visceral.html<p>Hier soir j'ai eu besoin de te demander si tu croyais.<br> Ce matin tu m'as répondu<br> que la meilleure manière<br> de malaxer une argile dure<br> est de garder ses paumes plaquées contre la terre en<br> enfonçant petit à petit les pouces ou plutôt<br> en laissant la terre épouser<br> la forme …</p><p>Hier soir j'ai eu besoin de te demander si tu croyais.<br> Ce matin tu m'as répondu<br> que la meilleure manière<br> de malaxer une argile dure<br> est de garder ses paumes plaquées contre la terre en<br> enfonçant petit à petit les pouces ou plutôt<br> en laissant la terre épouser<br> la forme de sa peau.<br> Que dois-je faire de cela ?<br> Ce midi je buvais mon café à la fenêtre<br> et le soleil brillait fort. Ce midi<br> le soleil brillait fort et les merdeux hurlaient<br> sous ma fenêtre. Ce midi<br> les merdeux hurlaient sous ma fenêtre et moi<br> je prenais mon café sous le grand soleil.<br> Mais - me croiras-tu ? - quand j'ai pris la<br> première gorgée, elle s'est transformée en sable<br> - j'ai hurlé de douleur.<br> Mon plombage à la molaire gauche s'était détaché.<br> J'ai craché du sang dans l'évier.<br> Et la douleur m'enveloppait de ses paumes moites<br> pendant que je suais en épousant les pores<br> de ses doigts.<br> Ce soir j'aimerais que tu saches :<br> j'ai entendu, mais ce que j'ai entendu<br> je ne l'ai pas compris.<br> Rien ne sera jamais plus beau que le distant<br> et tes mots sont les constellations du ciel.</p>On n'entend pas l'eau qui coule2017-02-13T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-13:/on-n-entend-pas-l-eau-qui-coule.html<p>L'autre fois quand tu me dévisageais<br> au travers de cent pas d'eau vive<br> tes lèvres auraient aussi bien pu être<br> mortes.<br> À un premier jet de pierre<br> je me serais noyé, mais un second<br> je pensais<br> m'aurait amené jusqu'à toi.<br> Mais on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule.<br> On n'entend que …</p><p>L'autre fois quand tu me dévisageais<br> au travers de cent pas d'eau vive<br> tes lèvres auraient aussi bien pu être<br> mortes.<br> À un premier jet de pierre<br> je me serais noyé, mais un second<br> je pensais<br> m'aurait amené jusqu'à toi.<br> Mais on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule.<br> On n'entend que les lourds pas des roches<br> la marche du monde<br> le bruissement animal<br> on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule<br> seulement ses millions de fissures qui saillent.<br> J'ai grandi - un peu.<br> Je n'aime plus parler si je ne peux parler au monde<br> je n'aime plus ce qu'on en tire<br> mais quand mes mots tout juste nés de ma gorge<br> me sont arrachés par le bruit ambiant<br> je ne sais plus si je suis<br> fasciné de te voir pourtant<br> ou attristé par mon propre vide.</p>Pourrir2017-02-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-03:/pourrir.html<p>Faire de toi une boule de neige<br> que fondra au creux de mes mains.<br> Fléchir mes veines<br> m'étrangler avec plutôt que de t'avoir<br> vu<br> j'aime<br> le nu de ton corps<br> qui affûte mes sens<br> jusqu'à ce que je n'en dorme<br> plus j'aime<br> le gris du ciel qui pêse tant sur …</p><p>Faire de toi une boule de neige<br> que fondra au creux de mes mains.<br> Fléchir mes veines<br> m'étrangler avec plutôt que de t'avoir<br> vu<br> j'aime<br> le nu de ton corps<br> qui affûte mes sens<br> jusqu'à ce que je n'en dorme<br> plus j'aime<br> le gris du ciel qui pêse tant sur les yeux<br> qui m'emproie<br> me ponce à petit feu.<br> On m'a attaché à une chaise en bois<br> et quand l'impact des coups a quitté mon visage<br> ce qu'il restait n'était pas<br> un désert informe de sel et de chair<br> plutôt l'étrange ébullition d'un coeur<br> en froid<br> avec les siens.<br> On me jettera en pâture aux chiens<br> avant que je ne me taise.<br> Si j'aime la lumière<br> qui me vient d'étoiles mortes depuis des lustres<br> alors j'ouvrirai bien les bras<br> à une tiède étreinte.</p>La lumière du jour...2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/la-lumiere-du-jour.html<p>La lumière du jour<br> m'emplâtre<br> la lumière de la nuit<br> m'encastre<br> j'emmène avec moi quand je passe la porte<br> un petit peu de cet air<br> saoûlé<br> qui pulse dans mes tempes<br> je marche en mâchonnant dans les rues de Lyon.<br> Plus le temps passe<br> plus je me sens raccourci<br> plus …</p><p>La lumière du jour<br> m'emplâtre<br> la lumière de la nuit<br> m'encastre<br> j'emmène avec moi quand je passe la porte<br> un petit peu de cet air<br> saoûlé<br> qui pulse dans mes tempes<br> je marche en mâchonnant dans les rues de Lyon.<br> Plus le temps passe<br> plus je me sens raccourci<br> plus réticent<br> moins habité<br> je deviens un petit animal<br> le coeur à cent-soixante<br> jusqu'à ce que les crocs m'en poussent<br> et alors mes lèvres se fendent<br> je laisse perler le sang<br> il éclabousse le trottoir<br> qui s'en souciera<br> je retrousse les babines<br> et sur les bords du Rhône<br> j'ai franchi le pas de la léthargie<br> à la rage<br> montrez-moi un homme fort<br> je vous en brosserai le portrait<br> à la gouache et à la bile noire<br> et quand je rentrerai ce soir<br> puisse la nuit me porter conseil<br> sinon j'aurai vos têtes.</p>Obus sur la ville2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/obus-sur-la-ville.html<p>Il y eu un souffle<br> qui m'a empreint de toi<br> du tout-toi<br> et dans la courbe ultime de l'instant<br> j'ai enfin cru entendre<br> l'air ruisseler sur ta peau<br> entendre tes yeux<br> comprendre tes os<br> m'aspirer ta peur<br> m'envoyer ton oubli.<br> S'il y a une chance<br> une fois l'éclatante chaleur<br> passée …</p><p>Il y eu un souffle<br> qui m'a empreint de toi<br> du tout-toi<br> et dans la courbe ultime de l'instant<br> j'ai enfin cru entendre<br> l'air ruisseler sur ta peau<br> entendre tes yeux<br> comprendre tes os<br> m'aspirer ta peur<br> m'envoyer ton oubli.<br> S'il y a une chance<br> une fois l'éclatante chaleur<br> passée<br> qu'un éclat du maintenant<br> du ici<br> du toi<br> s'en aille ricocher dans le néant<br> réveiller ce qui y sommeille<br> je serais heureux.<br> J'aurais vécu parmi toi<br> et même dans cent ans<br> on retrouvera la même image gravée sur ma rétine :<br> celle de nous deux, volant,<br> marchant sur un souffle<br> qui nous aura été cher<br> ne fusse qu'un temps<br> n'ayant plus rien d'autre à savoir<br> que de se perdre.</p>Wak wak2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/wak-wak.html<p>Une douleur me presse étrangement.<br> Dans le côté droit, dans mon cerveau.<br> Tellement ténue, tellement compacte<br> qu'à l'intérieur il pourrait y avoir un petit chien nerveux<br> ceux qui bavent plus qu'ils ne boivent.<br> Il est au bord de la folie.<br> Le pauvre.<br> Je suis malade<br> non ?<br> Je ne suis plus …</p><p>Une douleur me presse étrangement.<br> Dans le côté droit, dans mon cerveau.<br> Tellement ténue, tellement compacte<br> qu'à l'intérieur il pourrait y avoir un petit chien nerveux<br> ceux qui bavent plus qu'ils ne boivent.<br> Il est au bord de la folie.<br> Le pauvre.<br> Je suis malade<br> non ?<br> Je ne suis plus<br> temporairement<br> que l'arrière-boutique d'un ancien rêve.</p>Andréa (1)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-1.html<p>Je l'ai enfin devant moi, je la tiens.<br> Oh, tu peux garder tes beaux yeux rivés sur le sol<br> tu peux me fuir<br> mais nous savons tous deux que tu échoueras<br> Andréa<br> n'est-ce pas ?<br> Dans tes doigts qui tremblent<br> qui trahissent<br> tes membres qui s'agitent<br> ton coeur qui bât la …</p><p>Je l'ai enfin devant moi, je la tiens.<br> Oh, tu peux garder tes beaux yeux rivés sur le sol<br> tu peux me fuir<br> mais nous savons tous deux que tu échoueras<br> Andréa<br> n'est-ce pas ?<br> Dans tes doigts qui tremblent<br> qui trahissent<br> tes membres qui s'agitent<br> ton coeur qui bât la chamade<br> ton esprit qui hurle<br> Andréa<br> il y a une Camel qui se consume<br> et j'aime comment la fumée embrasse la nuit noire<br> pour annoncer l'heure où les Apaches<br> sortent<br> de leurs huttes<br> soudain pris<br> du désir<br> de<br> te<br> tuer.</p>Andréa (2)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-2.html<p>Trois nuits que j'attend<br> le jour je dors<br> je pense aux montagnes<br> aux volcans<br> aux crevasses<br> et en haut de la plus haute cîme<br> celle que la lumière de Dieu n'atteint pas<br> il y a Andréa<br> mais la voilà<br> - non, ce n'est pas elle<br> - mais je la vois déjà glissant …</p><p>Trois nuits que j'attend<br> le jour je dors<br> je pense aux montagnes<br> aux volcans<br> aux crevasses<br> et en haut de la plus haute cîme<br> celle que la lumière de Dieu n'atteint pas<br> il y a Andréa<br> mais la voilà<br> - non, ce n'est pas elle<br> - mais je la vois déjà glissant dans l'espace comme un gant<br> une ombre parmis les ombres<br> sans odeur<br> mais les lèvres tremblantes comme si des<br> larmes<br> y tombaient<br> et des yeux rougis par la<br> honte<br> qui y a élu domicile<br> c'est elle<br> elle traverse le couloir<br> l'heure est au drame, ne penses-tu pas ?<br> Elle se retourne<br> à grand peine.<br> Elle est enfin devant moi.<br> Je la tiens.</p>Andréa (3)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-3.html<p>Andréa me fait mourir<br> Andréa m'enflamme et m'attise<br> je vogue sans voile sans elle<br> sans sud sans nord<br> sans cesse pourtant<br> Andréa me flingue<br> Andréa me donne et me rend<br> au monde<br> j'ai vu Andréa par la serrure<br> je me suis immiscé<br> j'en oubliai mon corps pataud<br> - Andréa me manque …</p><p>Andréa me fait mourir<br> Andréa m'enflamme et m'attise<br> je vogue sans voile sans elle<br> sans sud sans nord<br> sans cesse pourtant<br> Andréa me flingue<br> Andréa me donne et me rend<br> au monde<br> j'ai vu Andréa par la serrure<br> je me suis immiscé<br> j'en oubliai mon corps pataud<br> - Andréa me manque<br> Andréa jamais assez toujours trop peu -<br> elle fume sur le balcon<br> un homme lui fait face<br> - Andréa me fuit<br> Andréa Andréa<br> elle le pousse il tombe<br> oh il tombe<br> elle fume sur le balcon<br> ses lèvres tremblotent je crois<br> Andréa<br> je suis pris du désir<br> de tout revivre avec elle<br> et d'enfin sentir<br> qu'en mes entrailles<br> Andréa est là<br> et que jamais elle ne s'en ira.</p>Andréa (4)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-4.html<dl> <dt>il</dt> <dt>essaie</dt> <dt>désespérément</dt> <dt>de</dt> <dt>se</dt> <dt>raccrocher</dt> <dt>aux</dt> <dt>murs</dt> <dt>mais</dt> <dt>les</dt> <dt>briques</dt> <dt>sont</dt> <dt>trop</dt> <dt>lisses</dt> <dt>le</dt> <dt>crépis</dt> <dt>lui</dt> <dt>ronge</dt> <dt>les</dt> <dt>doigts</dt> <dt>phalange</dt> <dt>par</dt> <dt>phalange</dt> <dt>sa</dt> <dt>bouche</dt> <dt>s'</dt> <dt>ouvre</dt> <dt>en</dt> <dt>désespoir</dt> <dt>de</dt> <dt>cause</dt> <dt>il</dt> <dt>hurle</dt> <dt>il</dt> <dt>s'</dt> <dt>étrangle</dt> <dt>il</dt> <dt>n'</dt> <dt>est</dt> <dt>plus</dt> <dt>déjà</dt> <dt>je</dt> <dt>crois</dt> <dt>il</dt> <dt>ne</dt> <dt>reste</dt> <dt>plus</dt> <dt>de</dt> <dt>sa</dt> <dt>chute …</dt></dl><dl> <dt>il</dt> <dt>essaie</dt> <dt>désespérément</dt> <dt>de</dt> <dt>se</dt> <dt>raccrocher</dt> <dt>aux</dt> <dt>murs</dt> <dt>mais</dt> <dt>les</dt> <dt>briques</dt> <dt>sont</dt> <dt>trop</dt> <dt>lisses</dt> <dt>le</dt> <dt>crépis</dt> <dt>lui</dt> <dt>ronge</dt> <dt>les</dt> <dt>doigts</dt> <dt>phalange</dt> <dt>par</dt> <dt>phalange</dt> <dt>sa</dt> <dt>bouche</dt> <dt>s'</dt> <dt>ouvre</dt> <dt>en</dt> <dt>désespoir</dt> <dt>de</dt> <dt>cause</dt> <dt>il</dt> <dt>hurle</dt> <dt>il</dt> <dt>s'</dt> <dt>étrangle</dt> <dt>il</dt> <dt>n'</dt> <dt>est</dt> <dt>plus</dt> <dt>déjà</dt> <dt>je</dt> <dt>crois</dt> <dt>il</dt> <dt>ne</dt> <dt>reste</dt> <dt>plus</dt> <dt>de</dt> <dt>sa</dt> <dt>chute</dt> <dt>qu'</dt> <dt>un</dt> <dt>mot</dt> <dt>strié</dt> <dt>de</dt> <dt>son</dt> <dt>sang</dt> <dd>"<br> Andréa<br> "<br> .</dd> </dl>Chat noir, ours blanc2016-12-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-12-28:/chat-noir-ours-blanc.html<p>Chat noir, ours blanc<br> sans prise au vent<br> dis-moi l'enfant<br> si je suis grand<br> ou bien sinon<br> lêve-toi d'un bond<br> va de l'avant<br> et pour de bon </p> <p>Ours blanc, chat noir<br> il se fait tard<br> mais pas encore<br> vraiment assez<br> tard pour rester<br> là à ton bord<br> j'en ai assez …</p><p>Chat noir, ours blanc<br> sans prise au vent<br> dis-moi l'enfant<br> si je suis grand<br> ou bien sinon<br> lêve-toi d'un bond<br> va de l'avant<br> et pour de bon </p> <p>Ours blanc, chat noir<br> il se fait tard<br> mais pas encore<br> vraiment assez<br> tard pour rester<br> là à ton bord<br> j'en ai assez<br> j'en ai assez<br> chat noir ours blanc<br> j'ai pris le temps<br> d'écrire l'histoire<br> et maintenant<br> chat noir ours blanc<br> me laissera-t-on<br> prendre mon temps</p>Eternel, immortel2016-11-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-11-28:/eternel-immortel.html<p>il fait si sombre<br> qu'il marche en silence<br> pour ne pas froisser<br> le froid qui le berce. </p> <p>il est si sombre<br> cet os qui ne veut pas mourir.<br> Il m'enterrera, il enterrera mes enfants.<br> On a voulu lui arracher son secret<br> et il a parlé<br> non, tout juste soufflé<br> sa …</p><p>il fait si sombre<br> qu'il marche en silence<br> pour ne pas froisser<br> le froid qui le berce. </p> <p>il est si sombre<br> cet os qui ne veut pas mourir.<br> Il m'enterrera, il enterrera mes enfants.<br> On a voulu lui arracher son secret<br> et il a parlé<br> non, tout juste soufflé<br> sa réponse<br> sous la forme d'une phrase<br> si longue<br> si fine<br> que le temps que sa langue la déroule<br> nous étions tous trop vieux<br> pour nous rappeler de comment elle avait commencé. </p> <p>J'aurais pensé que si - moi -<br> j'avais vécu tant<br> alors mon sang aurait quitté mes vaisseaux<br> et m'aurait gonflé comme une baudruche.<br> J'aurais<br> explosé<br> mais lui a su - je ne sais -<br> il eut été mélodie<br> que sa dernière note<br> aurais pour toujours résonné<br> mais les murs trop éloignés<br> pour jamais ricocher. </p> <p>il est si vieux maintenant<br> que le temps l'a perdu.<br> il est flou même aux yeux<br> des hommes<br> il aurait pu être cinq hommes<br> que je ne le saurais pas.</p>Une nuit sur la route2016-11-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-11-28:/une-nuit-sur-la-route.html<p>et vient l'entrain d'aimer en somme.<br> Où va-t-on donc ? Qui sait au fond<br> s'il fallait prendre vers l'horizon<br> ou si l'homme blanc aux doigts de chrome </p> <p>juché devant le volant sombre<br> un oeil sur moi, l'autre sur la mort<br> laissant faire tous les autres à bord<br> goûtait tout seul à …</p><p>et vient l'entrain d'aimer en somme.<br> Où va-t-on donc ? Qui sait au fond<br> s'il fallait prendre vers l'horizon<br> ou si l'homme blanc aux doigts de chrome </p> <p>juché devant le volant sombre<br> un oeil sur moi, l'autre sur la mort<br> laissant faire tous les autres à bord<br> goûtait tout seul à cette encombre </p> <p>de pointer de l'oeil aiguisé<br> la gauche la droite ou l'au-delà<br> l'envers l'endroit où je ne sais quoi<br> barrer l'emphase posée par l'homme ^</p>Mer de la tranquilité2016-09-20T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-09-20:/mer-de-la-tranquilite.html<p>Personne ne veut de moi, et je ne veux pas d'eux. </p> <p>J'ai un jour fuis</p> <p>j'ai écarté des rideaux comme des paupières</p> <p>et j'ai fuis</p> <p>si vite que les grêlons m'ont fait mal</p> <p>en passant par les nuages</p> <p>puis j'ai fuis par les astres</p> <p>si tristes que leurs roches rageuses …</p><p>Personne ne veut de moi, et je ne veux pas d'eux. </p> <p>J'ai un jour fuis</p> <p>j'ai écarté des rideaux comme des paupières</p> <p>et j'ai fuis</p> <p>si vite que les grêlons m'ont fait mal</p> <p>en passant par les nuages</p> <p>puis j'ai fuis par les astres</p> <p>si tristes que leurs roches rageuses</p> <p>comme de grands visages stupides</p> <p>m'ont brûlé</p> <p>- ils m'en voulaient</p> <p>de rendre mes clés</p> <p>à l'hôtel des rêves.</p> <p>J'ai atteins les limites du monde connu.</p> <p>L'univers observable se termine à mes pieds.</p> <p>Encore un pas</p> <p>et je plongerai hors - hors -</p> <p>et ce sera comme un neurone cancéreux</p> <p>qui se débât dans la matière blanche visqueuse</p> <p>brise le crâne</p> <p>coupe le cuir chevelu</p> <p>et s'évapore.</p>Si tu pouvais...2016-03-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-03-02:/si-tu-pouvais.html<p>Si tu pouvais tourner à droite<br> pour me voir attendre<br> devant ta porte<br> me confondant avec l'extincteur sûrement<br> si seulement je ne savais pas<br> que tu bois ton café noir noir noir<br> noir, noir comme ta peau<br> quand tu lèves tes pattes sans y croire<br> - j'en ai gardé à jamais …</p><p>Si tu pouvais tourner à droite<br> pour me voir attendre<br> devant ta porte<br> me confondant avec l'extincteur sûrement<br> si seulement je ne savais pas<br> que tu bois ton café noir noir noir<br> noir, noir comme ta peau<br> quand tu lèves tes pattes sans y croire<br> - j'en ai gardé à jamais<br> l'image d'une masse éléphantesque<br> éclairé par la lumière d'une torche -<br> si j'oubliais encore que tu trembles<br> en t'endormant<br> car tu me dis que sommeil est pour toi<br> autant rèves que remords<br> remords envers ta meute que tu déçois<br> remords envers les tiens<br> s'il n'étais pas vrai que<br> quand tu te prends la tête entre les mains<br> cela veut dire arrête<br> de parler<br> d'agir même<br> arrête de m'écouter<br> ta simple présence est pour moi<br> un épieu qui me broie les côtes </p> <p>si si<br> si je me taisais je te jure<br> que je prendrais le premier taxi<br> que je lui dirai va, va<br> si jamais je reviens j'aurais ta tête<br> si jamais il me tombe du ciel<br> une rage qui ne saurait s'appaiser<br> tu ne saurais au mieux<br> qu'y faire face les sourcils hauts<br> la bouche dans les paumes -<br> non bien sûr<br> tu rirai, comme tu ris tout le temps<br> méchamment, sans coeur </p> <p>si si si ton périple t'ammène<br> en dernier recours<br> à moi<br> il faudra encore qu'on me retienne<br> de t'étrangler à pleines mains.</p>Visite2016-02-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-02-02:/visite.html<p>J'aime croire qu'une chose parmi les autres<br> pourtant<br> reste et s'attarde. Hier soir j'ai vu mon amour<br> pour la dernière fois.<br> J'aurais pu trébucher et me perdre<br> dans les pores de sa peau<br> tant son toucher semblait fin et sans borne.<br> J'ai senti couler sur moi tout à la fois …</p><p>J'aime croire qu'une chose parmi les autres<br> pourtant<br> reste et s'attarde. Hier soir j'ai vu mon amour<br> pour la dernière fois.<br> J'aurais pu trébucher et me perdre<br> dans les pores de sa peau<br> tant son toucher semblait fin et sans borne.<br> J'ai senti couler sur moi tout à la fois<br> l'envie sans appel<br> les ongles dans la chair de mon dos<br> un regard perdu<br> et j'ai pu apercevoir enfin<br> dans la fumée de sa bouche après l'amour<br> le plissement de ses lèvres. </p> <p>Pendant que je la regardai se grandir<br> et étirer ses maigres ras<br> l'image s'est fondue dans mon iris, a coulé<br> dans mon cerveau et en hante maintenant<br> les canaux et je sais qu'une fine<br> couche<br> de<br> dentelle m'enserrera jusqu'au jour où<br> je me payerai un avion pour plus haut encore.</p>Les échassiers2016-01-26T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-01-26:/les-echassiers.html<p>Les échassiers sortent en grande pompe ce matin.<br> On leur a à peine<br> tiré les plis de leurs grands manteaux couleur brune<br> qu'on les presse déjà à la porte<br> dans leur somnolence du petit matin.<br> Ils sont une tâche d'encre<br> appliquée devant chaque maison<br> avec application<br> et tous se détachent …</p><p>Les échassiers sortent en grande pompe ce matin.<br> On leur a à peine<br> tiré les plis de leurs grands manteaux couleur brune<br> qu'on les presse déjà à la porte<br> dans leur somnolence du petit matin.<br> Ils sont une tâche d'encre<br> appliquée devant chaque maison<br> avec application<br> et tous se détachent dans les hautes brumes<br> lents comme des cafards<br> hauts comme des pylônes<br> apportant grâce plutôt que pitié quand peut-être<br> le bon sens leur interdirait. </p> <p>j'aimerai un jour courir<br> courir courir et hop -<br> grimper aux échasses de l'échassier<br> m'agripper comme un enfant aux cols de plumes éparses<br> et monter plus haut encore<br> franchir des monts des homoplates<br> des lombaires et des cervicales<br> un lobe occipital<br> et m'emparer des mâchoires et des lèvres<br> pour moi ! - comprenez vous<br> POUR MOI<br> et alors quand je sauterai dans le vide<br> des miles au-dessus de moi, des miles tout autour<br> avant que je ne touche le sol<br> voir mes fémurs s'élancer gaiement<br> voir mes tibias lêcher le sol<br> mes lombaires mes cervicales se voûter afin<br> de mieux scruter en bas<br> et si je n'attrape pas d'étoile du moins puis-je leur sourire.</p>Que celui...2015-09-26T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2015-09-26:/que-celui.html<p>Que celui qui n'a jamais entendu à sa fenêtre<br> la pluie au matin froid<br> pour ouvrir les yeux sur du béton sec<br> enveloppé d'une brume de lumière aux limites du songe<br> me jette la première pierre.<br> Sais-tu qu'il existe un froid mordant que j'aime<br> où je me sens aimé<br> où …</p><p>Que celui qui n'a jamais entendu à sa fenêtre<br> la pluie au matin froid<br> pour ouvrir les yeux sur du béton sec<br> enveloppé d'une brume de lumière aux limites du songe<br> me jette la première pierre.<br> Sais-tu qu'il existe un froid mordant que j'aime<br> où je me sens aimé<br> où les secrets qu'on me chuchote se boivent sans sucre<br> hors des torrents d'alcool en eau vive<br> ancré et doux<br> joint aux deux bouts<br> qui mendie du matin au soir par pauvreté d'ambition<br> et qui tombe en longue et belles cascades<br> jusqu'au jour où -<br> où quoi ? Après toi après tout<br> quel esprit mesquin pourrait aveuglément m'enlever<br> remplacer mes bancs de pierre par des douches fraiches ?<br> Ce que je veux c'est simplement ce pli dans la terre<br> et que tous ceux qui n'ont jamais entendu la pluie<br> à la fenêtre me jettent la première pierre.</p>Perrine2015-02-16T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2015-02-16:/perrine.html<p>Pour toutes ces langoureuses mais câlines<br> enjambées qui m'épinent<br> Perrine<br> puis-je être toi puis-je avoir vent des cimes ? </p> <p>Toi comme une pierre qui roule mais jamais ne dîne<br> du moins j'aime à le croire - car qui<br> au bouts des doigts<br> ne préfère pas<br> un léger signe ?<br> peux-tu me dire pourquoi …</p><p>Pour toutes ces langoureuses mais câlines<br> enjambées qui m'épinent<br> Perrine<br> puis-je être toi puis-je avoir vent des cimes ? </p> <p>Toi comme une pierre qui roule mais jamais ne dîne<br> du moins j'aime à le croire - car qui<br> au bouts des doigts<br> ne préfère pas<br> un léger signe ?<br> peux-tu me dire pourquoi je m'échine<br> à croître en toi<br> je suis un bois<br> tentant de prendre<br> racine Perrine au creux d'un jour<br> je t'ai trouvé là lovée contre mon bras<br> mais voilà que tu te défiles<br> pour danser sur les charbons chauds<br> pour te refléter dans l'océan<br> pour battre un monde que toi seule dessine<br> et peut-être même pleurer la bruine.</p>A un ami (2)2014-12-30T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-30:/a-un-ami-2.html<p>4. Il est charnel</p> <p>que de s'en satisfaire.</p> <p>Ami, je ressens tes dents enfoncées dans mon échine</p> <p>quand je vois tes doigts de fée</p> <p>est-ce un blâme qu'on me jette alors</p> <p>à fleur de peau dégarnie ?</p> <p>5. Un homme en bois de femme</p> <p>qui brûle au moindre encens sans se …</p><p>4. Il est charnel</p> <p>que de s'en satisfaire.</p> <p>Ami, je ressens tes dents enfoncées dans mon échine</p> <p>quand je vois tes doigts de fée</p> <p>est-ce un blâme qu'on me jette alors</p> <p>à fleur de peau dégarnie ?</p> <p>5. Un homme en bois de femme</p> <p>qui brûle au moindre encens sans se pétrir de peur</p> <p>mais qui ne fait que poser ses orbites creuses comme une statue sans bras sur</p> <p>un creux vague de mon cou</p> <p>ou alors un homme de plume</p> <p>enfoui au fond d'un nid de débris de fonte.</p> <p>Le choix n'est pas large – hélas.</p> <p>6. Qui vogue fredonne,</p> <p>qui délire sue,</p> <p>qui mord et grogne,</p> <p>qui meurt détonne</p> <p>son étendue.</p>Léa2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/lea.html<p>Léa si je meurs un jour<br> apporte moi dans un bol de terre noire<br> un peu de cette eau qui ruisselle<br> sur tes joues sur ton menton<br> Léa apporte-moi l'idée de la Lune<br> et le soupir du soir en hiver. </p> <p>Léa toi qui prend l'azote<br> de l'air je t'en supplie …</p><p>Léa si je meurs un jour<br> apporte moi dans un bol de terre noire<br> un peu de cette eau qui ruisselle<br> sur tes joues sur ton menton<br> Léa apporte-moi l'idée de la Lune<br> et le soupir du soir en hiver. </p> <p>Léa toi qui prend l'azote<br> de l'air je t'en supplie<br> étend étend vers moi ta main tes doigts<br> de songe de manège de carroussel<br> que j'y place dans le plus grand secret<br> une poignée de terreau sombre<br> qui est mon sang<br> et qui fait ton rire. </p> <p>Oh Léa toi qui flâne encore<br> toi que seuls les nimbus narguent encore<br> toi qui me manque, toi qui m'assiège<br> oserai-je jamais soulever ton corps ?<br> Toi qui me rompt, toi qui me brise<br> toi qui me casse, toi qui m'arrache<br> saurais-je jamais que tu m'hypnotise - </p> <p>Léa dis moi si je meurs un jour<br> puis-je peut-être t'envoyer quérir,<br> et partir avant ta venue</p>Quatre astres2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/quatre-astres.html<p>Je me souviens de Mercure,<br> noire à mes yeux mais au coeur chatoyant.<br> Tu croîs dans mes entrailles<br> en glissant tes bras dans les miens<br> tes doigts dans les miens<br> Mercure qui m'atteint<br> m'attise et me murmure,<br> oui, nous nous souvenons de Mercure. </p> <p>Je me souviens de Io,<br> qui se …</p><p>Je me souviens de Mercure,<br> noire à mes yeux mais au coeur chatoyant.<br> Tu croîs dans mes entrailles<br> en glissant tes bras dans les miens<br> tes doigts dans les miens<br> Mercure qui m'atteint<br> m'attise et me murmure,<br> oui, nous nous souvenons de Mercure. </p> <p>Je me souviens de Io,<br> qui se jette aux regards en rivant son ombre au sol.<br> Io la recroquevillée<br> aux yeux si écarquillés<br> qu'ils voient la nuit percer dans le noir.<br> Io qui se hurle à elle-même<br> en se frappant les côtes<br> d'un coup d'oeil tordu<br> comme des rides sur la peau.<br> Je me souviens de Io. </p> <p>Puis je me souviens de Neptune<br> celui ou celle qui m'appelle encore<br> toujours<br> un appel comme une scie qui vibre contre l'archer<br> une longue note qui se tord<br> s'érige et se plie lorsqu'un songe apparaît<br> mais jamais ne se coupe, comme nous<br> du moins le fûmes<br> et souviens-toi encore, Neptune. </p> <p>Et je me souviens de Saturne<br> qui m'ignore<br> à la manière d'un sage.<br> Je passe ma main sur son front<br> anguleux et râpé, mais calme<br> et tente de l'embrasser pour mieux<br> traverser<br> mais je ne puis qu'en conclure<br> que nous nous souviendrons de Saturne.</p>Une petite pièce à l'encre rouge2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/une-petite-piece-a-l-encre-rouge.html<p>C'est une petite pièce<br> à l'encre rouge<br> habitées par un chêne et un tilleul.<br> Les feuilles ont été balayées et oubliées<br> balayées<br> puis oubliées<br> le vent et les marées<br> l'étang de ses pensées<br> les racines s'enroulent autour des briques de grès<br> puis s'étendent<br> s'enroulent et se détendent<br> le chêne ravi …</p><p>C'est une petite pièce<br> à l'encre rouge<br> habitées par un chêne et un tilleul.<br> Les feuilles ont été balayées et oubliées<br> balayées<br> puis oubliées<br> le vent et les marées<br> l'étang de ses pensées<br> les racines s'enroulent autour des briques de grès<br> puis s'étendent<br> s'enroulent et se détendent<br> le chêne ravi<br> le tilleul en ruine,<br> l'étang de ses pensées se vide. </p> <p>C'est une petite pièce à quatre murs<br> à l'encre rouge<br> où le sol est haut et le plafond est bas.<br> L'odeur d'écorce pèse sur la peau<br> comme un hurlement de rage qui te<br> prendrais aux os<br> dans le lointain. </p> <p>C'est une petite pièce chaude à quatre murs<br> à l'encre rouge<br> terrée au fond d'un étage<br> où l'Homme est grand<br> et les portes sont bleues.<br> Tu y viens dans mes rêves<br> et tes yeux bleu sale engrangent la lumière<br> tes bras sont croisés<br> ta forme est repliée<br> l'étang de tes pensées<br> la brume vers les nuées<br> dans mes dans<br> mes rêves<br> ton âme s'irise et traverse la<br> porte, et derrière tu y vois </p> <p>une petite pièce à l'encre rouge.</p>PØLÅIR2014-11-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-03:/polair.html<p>Comme une bribe</p> <p>de corsage de nacre pourpre</p> <p>effleurée d'un doigt</p> <p>comme parcourue d'un champ si</p> <p>enrobant si sibérien si</p> <p>si claquant si</p> <p>si PØLÅIR – voyez</p> <p>elle s'ouvre enfin le torse</p> <p>(cheveux rouge, lèvres pâles) et</p> <p>déverse (seins ronds, ventre plein)</p> <p>déverse (longues cuisses, mollets fins et laiteux)</p> <p>je les …</p><p>Comme une bribe</p> <p>de corsage de nacre pourpre</p> <p>effleurée d'un doigt</p> <p>comme parcourue d'un champ si</p> <p>enrobant si sibérien si</p> <p>si claquant si</p> <p>si PØLÅIR – voyez</p> <p>elle s'ouvre enfin le torse</p> <p>(cheveux rouge, lèvres pâles) et</p> <p>déverse (seins ronds, ventre plein)</p> <p>déverse (longues cuisses, mollets fins et laiteux)</p> <p>je les vois :</p> <p>ils remontent à loin, ces airs impériaux</p> <p>et hauts comme un aigle</p> <p>ils remontent à loin ces airs de pianiste</p> <p>dressés comme des tentures aux murs</p> <p>je les vois et les aime</p> <p>je les ai aimé.</p> <p>can I call you mine ? ma belle ortie</p> <p>d'encre sentant le lait et</p> <p>l'ennui</p> <p>toujours les deux yeux vers la gloire</p> <p>haute dans la stratosphère</p> <p>là où les particules de glace te projetteront au nuages,</p> <p>je t'aime et je te décline.</p> <p>sous ton armature de libellule aux mille côtes</p> <p>sous ta peau où le cuir doux et tanné se</p> <p>mêle à la soie d'araignée</p> <p>et ta joue ( PØLÅIR, PØLÅIR ! ma nordique, ma Scandinave !)</p> <p>se trouve et je le sais un</p> <p>milliard d'yeux et un million d'oreilles fous et</p> <p>avides de crainte.</p> <p>ou alors – je le sais bien -</p> <p>c'est la veillée des nuits froides à se</p> <p>pelotonner dans le vent, à hurler aux steppes</p> <p>les pires gémissements.</p> <p>je ne sais plus.</p> <p>did you call me yours ?</p> <p>si nous séparons les hémisphères</p> <p>tu gardera le Nord – moi, le Sud.</p>A un ami (1)2014-11-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-02:/a-un-ami-1.html<p>1. S'il est seulement de bonne constitution d'âme</p> <p>que de s'insinuer ainsi en l'autre,</p> <p>j'aime à me savoir seul – sans toi ni personne</p> <p>alors que tous les étaux se resserrent</p> <p>alors que le marteau file à l'enclume</p> <p>et que mes pavillons se hérissent déjà au grondement.</p> <p>2. Ami, qu'es-tu ? Ainsi …</p><p>1. S'il est seulement de bonne constitution d'âme</p> <p>que de s'insinuer ainsi en l'autre,</p> <p>j'aime à me savoir seul – sans toi ni personne</p> <p>alors que tous les étaux se resserrent</p> <p>alors que le marteau file à l'enclume</p> <p>et que mes pavillons se hérissent déjà au grondement.</p> <p>2. Ami, qu'es-tu ? Ainsi prélassé aux portes</p> <p>de mon irritable peau à vif, de mes</p> <p>yeux rougis pas le sable ardent, pourtant,</p> <p>pourtant tu ne semble être qu'un, pourtant</p> <p>tu m'attise sans larme, tu me vise sans lame et</p> <p>aussi – tu dors au cœur des contradictions</p> <p>comme un sourire sur la face hargneuse du monde.</p> <p>3. Le temps viendra où les yeux se baisseront.</p> <p>Le temps viendra où tous les Icares brûleront leurs ailes.</p> <p>Le temps viendra, et les joubarbes me recouvreront,</p> <p>mais je pense que toi, vénérable et infantile,</p> <p>jamais tu ne te vaporisera.</p>je perdurerai2014-11-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-02:/je-perdurerai.html<p>si c'est ainsi je perdurerai</p> <p>à la verticale de l'horizon</p> <blockquote> <p>« Homme et de grande taille </p> <blockquote> <p>quoique si petit vu de loin »,</p> </blockquote> </blockquote> <p>je résiderai en l'espace.</p> <p>si je suis un parasite mural en devenir</p> <p>alors je perdurerai</p> <p>soit un déchet plastique gluant</p> <p>soit un lampadaire de fonte,</p> <p>indélébile</p> <blockquote> <p>: « le moule de …</p></blockquote><p>si c'est ainsi je perdurerai</p> <p>à la verticale de l'horizon</p> <blockquote> <p>« Homme et de grande taille </p> <blockquote> <p>quoique si petit vu de loin »,</p> </blockquote> </blockquote> <p>je résiderai en l'espace.</p> <p>si je suis un parasite mural en devenir</p> <p>alors je perdurerai</p> <p>soit un déchet plastique gluant</p> <p>soit un lampadaire de fonte,</p> <p>indélébile</p> <blockquote> <p>: « le moule de la vie intriqué enchevêtré se délace... lentement... »</p> </blockquote> <p>mon amour au bord des certitudes</p> <p>je reste sûr : je perdurerai.</p>te verrais-je alors ?2014-10-22T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-22:/te-verrais-je-alors.html<p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je m'exile en longues quêtes</p> <p>si je ramasse et j'époussette les dix mille morceaux de ton horizon</p> <p>et si je les recoud patiemment</p> <p>et m'ouvrant les pouces sur les bords coupants</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si jamais je culbute par-dessus la Terre en écartant les bras</p> <p>si …</p><p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je m'exile en longues quêtes</p> <p>si je ramasse et j'époussette les dix mille morceaux de ton horizon</p> <p>et si je les recoud patiemment</p> <p>et m'ouvrant les pouces sur les bords coupants</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si jamais je culbute par-dessus la Terre en écartant les bras</p> <p>si j'englobe le monde et si je t'enveloppe toi</p> <p>si je tapisse tes murs et t'écoute enfin</p> <p>comme une méduse invisible et vaseuse</p> <p>si je te dévore sans que tu y penses</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>cas si je m'accroche à la corniche sous la plante de mes pieds</p> <p>et que je balance mes orteils loin vers le bas</p> <p>si je hurle jusqu'à la foulure de mes tympans</p> <p>et tambourine mon torse de chair noire</p> <p>n'entendra-tu que les nuages, dis</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je roule sur moi-même en descendant la pente</p> <p>et je roule jusqu'aux eaux profondes comme un galet</p> <p>et je roule plus bas encore</p> <p>si j'en perd le sud du nord – alors</p> <p>te verrai-je alors, te verrais-je alors ?</p> <p>j'irai jusqu'aux fumées noires blanches et grisées</p> <p>et me fondrai dans les feu-follets</p>Coltrane sharp2014-10-16T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-16:/coltrane-sharp.html<p>Si c'est ce que j'étudie mon frère</p> <p>c'est que l'âme elle-même faiblit vacille</p> <p>hors du CHAMP</p> <p>CHANTE pour moi mon frère en gris</p> <p>des temps meilleurs et qui traquaient la tumeur</p> <p>de temps tombés en désuétude</p> <p>toujours sont MUETS</p> <p>MUÉS</p> <p>MURÉS claustrés cloîtrés</p> <p>mon frère en noir mon frère en …</p><p>Si c'est ce que j'étudie mon frère</p> <p>c'est que l'âme elle-même faiblit vacille</p> <p>hors du CHAMP</p> <p>CHANTE pour moi mon frère en gris</p> <p>des temps meilleurs et qui traquaient la tumeur</p> <p>de temps tombés en désuétude</p> <p>toujours sont MUETS</p> <p>MUÉS</p> <p>MURÉS claustrés cloîtrés</p> <p>mon frère en noir mon frère en sombre</p> <p>étrangle moi mon frère et là seulement</p> <p>je pourrais finalement</p> <p>endurer les armes (plutôt que les miasmes)</p> <p>cracher à terre et te serrer</p> <p>plutôt que FÉROCE</p> <p>FAIT ROCK</p> <p>FAIT ERRONÉd'une mode crasse</p>Dans la plaine les moai dansent2014-10-09T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-09:/dans-la-plaine-les-moai-dansent.html<p>Dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent<br> crispés ils tombes<br> sans cadence s'élèvent<br> sous le levant enfin<br> tombent en masses mortes<br> virevoltent sous les traits émaciés<br> puis chancèlent encore<br> en leur ether-rève fièvre<br> vendredi saint qui jète les os<br> samedi froid qui survole …</p><p>Dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent<br> crispés ils tombes<br> sans cadence s'élèvent<br> sous le levant enfin<br> tombent en masses mortes<br> virevoltent sous les traits émaciés<br> puis chancèlent encore<br> en leur ether-rève fièvre<br> vendredi saint qui jète les os<br> samedi froid qui survole les corps<br> les eaux chargées aux aurores<br> vendredi dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent. </p>The woods2014-08-28T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-08-28:/the-woods.html<p>Deep inside the dark vault<br> amongst and beneath the crumbs of last Autumn<br> lies a dreaming human stump<br> as if he were deceased<br> as if he were faulted </p> <p>over his tanned wrinkled skin<br> victim of winds and feasting dragonflies<br> rolls the residues of the last<br> thousand evenings' fogs<br> as if …</p><p>Deep inside the dark vault<br> amongst and beneath the crumbs of last Autumn<br> lies a dreaming human stump<br> as if he were deceased<br> as if he were faulted </p> <p>over his tanned wrinkled skin<br> victim of winds and feasting dragonflies<br> rolls the residues of the last<br> thousand evenings' fogs<br> as if he had been dreaming </p> <p>here with the drops of melting ice<br> circling his lips as the years slided by<br> perhaps conveying an inch of a thought<br> in the canyons of his torturous brains<br> on New Year's Eve, sometimes. </p> <p>the muddy factory of souls that lies<br> underneath his legs and arms<br> for that while has worked him<br> with the tools nature provides<br> with the time it saw running. </p> <p>Now as soon as the morning light<br> pierces through the misty heights of the Atlas mounts<br> finally the mandibles will cut and slice<br> and tear for the grinning to become<br> a house for a thousand souls. </p>Ants2014-08-11T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-08-11:/ants.html<p>i like the ants<br> so silk- so clay<br> tipping toes<br> take away<br> softly nose<br> and as they stroll<br> terribly small<br> forget no smell<br> clinging walls<br> fast flurrying<br> the stones<br> the moss<br> the hay<br> forever around<br> i see them fall<br> the sun under<br> the stones above<br> terribly wall<br> tipping on wells …</p><p>i like the ants<br> so silk- so clay<br> tipping toes<br> take away<br> softly nose<br> and as they stroll<br> terribly small<br> forget no smell<br> clinging walls<br> fast flurrying<br> the stones<br> the moss<br> the hay<br> forever around<br> i see them fall<br> the sun under<br> the stones above<br> terribly wall<br> tipping on wells<br> take away </p> <p>oh ants, take me away</p>