theo lem - poèmeshttps://theo-lem.org/2021-07-28T00:00:00+02:00Viens résonner2021-07-28T00:00:00+02:002021-07-28T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2021-07-28:/rien-de-bien-grand.html<p>le trop grand appétit des choses</p> <p>m'aspire de nouveau.</p> <p><br></p> <p>loin derrière l'horizon</p> <p>j'entends les vagues se briser</p> <p>les rouleaux vibrent avec fracas</p> <p>et leur chant sonne à mes oreilles</p> <p>comme une question indicible</p> <p>ou une injonction sans prise</p> <p><br></p> <p>viens naviguer l'intangible</p> <p>viens rejoindre l'indicernable</p> <p>viens résonner dans les murmures</p> <p>au …</p><p>le trop grand appétit des choses</p> <p>m'aspire de nouveau.</p> <p><br></p> <p>loin derrière l'horizon</p> <p>j'entends les vagues se briser</p> <p>les rouleaux vibrent avec fracas</p> <p>et leur chant sonne à mes oreilles</p> <p>comme une question indicible</p> <p>ou une injonction sans prise</p> <p><br></p> <p>viens naviguer l'intangible</p> <p>viens rejoindre l'indicernable</p> <p>viens résonner dans les murmures</p> <p>au sein desquels tu n'es rien de bien grand</p> <p>au sein de quoi ne t'écoutent que des oreilles lointaines.</p>sur les lignes déjà écrites2021-05-03T00:00:00+02:002021-05-03T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2021-05-03:/sur-les-lignes-deja-ecrites.html<p>sur les lignes déjà écrites</p> <p>je trace encore trois mots</p> <p>ceux qui diront le mieux</p> <p>les visages de celleux qui me hantent.</p> <p><br></p> <p>il y avait</p> <p>cellui qui riait férocement comme la chaleur d'une flamme avant l'incendie</p> <p>et puis il y avait</p> <p>celleux comme des royaumes en attente scrutant les augures …</p><p>sur les lignes déjà écrites</p> <p>je trace encore trois mots</p> <p>ceux qui diront le mieux</p> <p>les visages de celleux qui me hantent.</p> <p><br></p> <p>il y avait</p> <p>cellui qui riait férocement comme la chaleur d'une flamme avant l'incendie</p> <p>et puis il y avait</p> <p>celleux comme des royaumes en attente scrutant les augures.</p> <p><br></p> <p>sur les lignes déjà écrites</p> <p>j'aimerais tracer des visages d'hommes-femmes</p> <p>mais ma main tremble</p> <p>et mes doigts serpentent comme pour fuir la lumière trop crue</p> <p><br></p> <p>et mon cœur</p> <p>ensablé</p> <p>se fond</p> <p>dans le désert.</p>Ravage2021-04-12T00:00:00+02:002021-04-12T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2021-04-12:/ravage.html<p>ravage sans une</p> <p>fleur ni embrun</p> <p>brise au dessus</p> <p>du champ tonant</p> <p>pas une rime au</p> <p>fusil gémissant</p> <p>tonnerre ni une</p> <p>sagesse à cette</p> <p>triste dame qui</p> <p>crache les obus</p> <p>striant le ciel</p> <hr> <p>douce herbe sans âme</p> <p>sans prise aux vents</p> <p>sans spore à l'hiver</p> <p>même où le froid dru …</p><p>ravage sans une</p> <p>fleur ni embrun</p> <p>brise au dessus</p> <p>du champ tonant</p> <p>pas une rime au</p> <p>fusil gémissant</p> <p>tonnerre ni une</p> <p>sagesse à cette</p> <p>triste dame qui</p> <p>crache les obus</p> <p>striant le ciel</p> <hr> <p>douce herbe sans âme</p> <p>sans prise aux vents</p> <p>sans spore à l'hiver</p> <p>même où le froid dru</p> <p>chamaille ton cheveu</p> <p>de petites tempêtes.</p> <hr> <p>lettre : à toi</p> <p>à moi, fomenté</p> <p>par la main du</p> <p>plus proche de</p> <p>tous les êtres</p> <p>.</p> <p>à moi de moi à</p> <p>l'autre de toi</p> <p>une missive en</p> <p>partie finie :</p> <p>s'oublier sans</p> <p>désespoir, nul</p> <p>orgueil face à</p> <p>l'immense tour</p> <p>au zénith, sud</p> <p>pour le rêveur</p> <p>nord pour tout</p> <p>ce qui restera</p>Trois fois rien2021-03-28T00:00:00+01:002021-03-28T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-28:/trois-fois-rien.html<p>deux chauds amis</p> <p>marchant sans bris</p> <p>ça se déroule</p> <p>sans échauffouré</p> <p>mais un de mille mots fuse</p> <p>et change le ton</p> <p>qui maintenant déferle</p> <p>comme du sable charié</p> <p>par un mauvais crachin.</p> <p><br></p> <p>en chien, des mots dans les lèvres</p> <p>et le noir des yeux blanchis</p> <p>ce mépris hante et entâche …</p><p>deux chauds amis</p> <p>marchant sans bris</p> <p>ça se déroule</p> <p>sans échauffouré</p> <p>mais un de mille mots fuse</p> <p>et change le ton</p> <p>qui maintenant déferle</p> <p>comme du sable charié</p> <p>par un mauvais crachin.</p> <p><br></p> <p>en chien, des mots dans les lèvres</p> <p>et le noir des yeux blanchis</p> <p>ce mépris hante et entâche les deux hères</p> <p>qui repartent seuls, en silence, dans la nuit.</p>Ce dont je rêverai demain2021-03-25T00:00:00+01:002021-03-25T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-25:/ce-dont-je-reverai-demain.html<p>alors que les voix me submergeaient et que la pièce suffoquait doucement</p> <p>je me suis vu plus sage que les sages</p> <p>plus loin que le temps qu'on peut compter.</p> <p><br></p> <p>la droiture de mon dos n'avait d'égal que la sévérité de mon front</p> <p>émacié par le combat</p> <p>car la faim n'accouche …</p><p>alors que les voix me submergeaient et que la pièce suffoquait doucement</p> <p>je me suis vu plus sage que les sages</p> <p>plus loin que le temps qu'on peut compter.</p> <p><br></p> <p>la droiture de mon dos n'avait d'égal que la sévérité de mon front</p> <p>émacié par le combat</p> <p>car la faim n'accouche jamais de fils moribonds.</p> <p><br></p> <p>la lumière a coulé comme à travers les vagues</p> <p>en un rideau ethéré qui m'a fait cligner des paupières.</p> <p><br></p> <p>la douce familiarité a battu mes tympans comme des algues</p> <p>encore une fois rabattues contre leur socle de pierre. </p> <p><br></p> <p>j'irai demain marcher</p> <p>pour que le vent dur du dehors ponce ma peau</p> <p>et que les tourmentes</p> <p>nettoient les ivresses et les millions d'erreurs</p> <p><br></p> <p>mais seul le soleil qui filtrera à a toute première heure</p> <p>au travers de mes paupières</p> <p>saura ce dont demain je rêverai.</p>Dans la rue2021-03-16T00:00:00+01:002021-03-16T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-16:/dans-la-rue.html<p>je suis sorti marcher</p> <p>alors que la nuit tombait à peine</p> <p>et que le jour</p> <p>ne s'éclipsait pas encore.</p> <p><br></p> <p>dans la rue</p> <p>toi</p> <p>et moi.</p> <p><br></p> <p>l'emprise du froid</p> <p>et</p> <p>le chaud sous cloche.</p> <p><br></p> <p>derrière les vitres</p> <p>la vie sans masque</p> <p>et la mort massive.</p> <p><br></p> <p>sous les torrents de lumière jaune …</p><p>je suis sorti marcher</p> <p>alors que la nuit tombait à peine</p> <p>et que le jour</p> <p>ne s'éclipsait pas encore.</p> <p><br></p> <p>dans la rue</p> <p>toi</p> <p>et moi.</p> <p><br></p> <p>l'emprise du froid</p> <p>et</p> <p>le chaud sous cloche.</p> <p><br></p> <p>derrière les vitres</p> <p>la vie sans masque</p> <p>et la mort massive.</p> <p><br></p> <p>sous les torrents de lumière jaune</p> <p>en fendant l'air d'un ton pressé</p> <p>en faisait claquer mon manteau</p> <p>j'ai de nouveau repris ma marche</p> <p>ressassant de vieilles pensées</p> <p>qui m'empêchaient de trouver le sommeil.</p>Les immensités2021-03-01T00:00:00+01:002021-03-01T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-03-01:/les-immensites.html<p>mon ami</p> <p>il y a de ça des années</p> <p>je me trouvais là où les immeubles ont poussé</p> <p>puis se sont figés en figures harassées</p> <p>fixées dans la stupeur de toutes ces immensités</p> <p>et dures sous le soleil nu qui accablait notre petit monde.</p> <p><br></p> <p>mon ami</p> <p>au milieu de ce …</p><p>mon ami</p> <p>il y a de ça des années</p> <p>je me trouvais là où les immeubles ont poussé</p> <p>puis se sont figés en figures harassées</p> <p>fixées dans la stupeur de toutes ces immensités</p> <p>et dures sous le soleil nu qui accablait notre petit monde.</p> <p><br></p> <p>mon ami</p> <p>au milieu de ce décor qui ne laissait rien échapper</p> <p>dense comme un trou noir et toxique au centuple</p> <p>de mes yeux j'ai vu vaciller</p> <p>ce qui jamais ne devait vaciller</p> <p>et j'ai vu les immensités répondre aux cris des tambours.</p> <p><br></p> <p>mon ami c'était grandiose</p> <p>en ce jour les rues furent emplies d'un vent nouveau</p> <p>et lorsqu'il le frôlait le béton s'étirait</p> <p>et dans les tours branlantes d'une danse de nuit blanche</p> <p>l'éclat du verre brisé le disputait au crissement de l'acier.</p> <p><br></p> <p>mon ami</p> <p>rien ne m'est arrivé de tel depuis</p> <p>et en vérité il me semble que rien n'est arrivé de tel à personne</p> <p>mais il me semble quand je te dis ces mots</p> <p>que ces mots en moi-même chantonnent.</p>Journal2021-02-01T00:00:00+01:002021-02-01T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-02-01:/journal.html<p>À la verticale des nuages qui évoluent à l'horizon</p> <p>Montpellier dans ses dernières heures ressemble aujourd'hui à un champ de minarets</p> <p>les pylônes ont parlé hier</p> <p>et leur voix a fait décoller les derniers oiseaux que la saison</p> <p>n'avait pas emporté.</p> <p><br></p> <p>cette rue se meurt</p> <p>ça se lit sur son …</p><p>À la verticale des nuages qui évoluent à l'horizon</p> <p>Montpellier dans ses dernières heures ressemble aujourd'hui à un champ de minarets</p> <p>les pylônes ont parlé hier</p> <p>et leur voix a fait décoller les derniers oiseaux que la saison</p> <p>n'avait pas emporté.</p> <p><br></p> <p>cette rue se meurt</p> <p>ça se lit sur son visage</p> <p>aussi clair qu'une effusion de sang.</p> <p>À chaque détour d'épaule</p> <p>à chaque profil volé</p> <p>c'est tout ce que je n'entend pas</p> <p>mais qui résonne le plus.</p> <p><br></p> <p>qu'as-tu fait de ton amour</p> <p>qu'as-tu fait de ta famille</p> <p>qu'as tu fais du souvenir du temps où</p> <p>tu n'étais pas recroquevillé ?</p> <p><br></p> <p>as-tu préféré humblement sourire,</p> <p>te terrer derrière des larmes déjà sèches</p> <p>au fond</p> <p>as-tu pactisé avec ce malheur qui pèse</p> <p>sur le champ de minarets ?</p> <p><br></p> <p>moi j'ai peur</p> <p>peur d'avoir déjà un peu accepté, peur d'assister comme le plus démuni des témoins</p> <p>alors que la roue de ma vie lâchée sur son essieu en libre rotation</p> <p>oscille et tangue sur son axe</p> <p>peur d'attendre le jour où il se brisera.</p>Notre premier dîner sans toi2021-01-01T00:00:00+01:002021-01-01T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2021-01-01:/notre-premier-diner-sans-toi.html<p>à la fin</p> <p>les bâtiments tremblaient un peu</p> <p>projettant des ombres incertaines</p> <p>sur tes joues creusées.</p> <p><br></p> <p>tes fils et tes filles t'ont veillé</p> <p>tous ont dit combien ta vie était longue et belle</p> <p>et nos voix ont tremblé</p> <p>un peu.</p> <p><br></p> <p>je me suis dis</p> <p>alors que ma sœur allumait le …</p><p>à la fin</p> <p>les bâtiments tremblaient un peu</p> <p>projettant des ombres incertaines</p> <p>sur tes joues creusées.</p> <p><br></p> <p>tes fils et tes filles t'ont veillé</p> <p>tous ont dit combien ta vie était longue et belle</p> <p>et nos voix ont tremblé</p> <p>un peu.</p> <p><br></p> <p>je me suis dis</p> <p>alors que ma sœur allumait le samovar</p> <p>et que la journée tirait sur sa fin</p> <p>que c'était un peu comme ça que je voulais partir</p> <p>moi aussi :</p> <p>un long et beau moment</p> <p>qui s'éteint</p> <p>et la cire qui s'écoule</p> <p>et qui finit par se réaranger discrètement</p> <p>et tout le monde qui finit par te faire une place</p> <p>et tu es enfin accepté</p> <p>pleinement</p> <p>un peu.</p>en mal de mer2020-11-18T00:00:00+01:002020-11-18T00:00:00+01:00theotag:theo-lem.org,2020-11-18:/en-mal-de-mer.html<p>en mal de mer</p> <p>j'arpente le sable écumant.</p> <p>à mes tympans fouette un vent vrillé</p> <p>ma voix enrouée</p> <p>éteinte</p> <p>car là-bas</p> <p>les strates de nuages s'empilent</p> <p>et la tourmente s'amplifie</p> <p>les torrents ivres de rage sourde</p> <p>battent</p> <p>la guerre, tambours</p> <p>la colère, labour.</p> <p><br></p> <p>émerge la pointe acérée</p> <p>la plus haute …</p><p>en mal de mer</p> <p>j'arpente le sable écumant.</p> <p>à mes tympans fouette un vent vrillé</p> <p>ma voix enrouée</p> <p>éteinte</p> <p>car là-bas</p> <p>les strates de nuages s'empilent</p> <p>et la tourmente s'amplifie</p> <p>les torrents ivres de rage sourde</p> <p>battent</p> <p>la guerre, tambours</p> <p>la colère, labour.</p> <p><br></p> <p>émerge la pointe acérée</p> <p>la plus haute tour dont l'aiguille siffle</p> <p>du son des malmenés.</p> <p><br></p> <p>mes pieds se sont enfoncés</p> <p>le magnétisme de la chape de plomb</p> <p>m'écoule</p> <p>elle m'avide elle m'arrime. <br></p> <p>le corps du noyé est baladé par un milliard d'embruns</p> <p>mais la main agrippée aux roches figée le retient.</p> <p>ses yeux fouillent les profondeurs</p> <p>et la mort qui s'échappe de sa bouche vient sonder les abysses.</p> <p><br></p> <p>un ravin où rien ne pousse</p> <p>qui pourrait contenir un monde.</p> <p><br></p> <p>le ciel mouvant miroitant distillant des ricochets</p> <p>d'immenses lueurs qui ne dévoilent plus rien.</p> <p><br></p> <p>niché si froid si profond</p> <p>l'édifice introuvable attire pourtant son regard.</p> <p>c'est ça qu'il cherche</p> <p>et quand il l'aura trouvé</p> <p>il éclatera dans une multitude de bulles d'un long rire</p> <p>et sa joie éclora si haut</p> <p>qu'elle calmera les vents</p> <p>réchauffera les cœurs</p> <p><br></p> <p>et on dit que les égarés</p> <p>levant les yeux de leurs froids trottoirs</p> <p>sans trop savoir pourquoi</p> <p>porteront un instant son hommage.</p>Cœur charbon2020-09-04T00:00:00+02:002020-09-04T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-09-04:/coeur-charbon.html<p>le rimmel qui tag les murs</p> <p>s'écoule</p> <p>Grenoble le rideau de pluie est lourd</p> <p>et un instant il m'a parut t'arrêter</p> <p><br></p> <p>ça me ferait le plus grand bien</p> <p>si ça tombait encore</p> <p>des siècles d'eau claire</p> <p>enfin s'abattant en ruisseaux</p> <p><br></p> <p>une trace de doigts</p> <p>marque légèrement ma peau</p> <p>un rayon …</p><p>le rimmel qui tag les murs</p> <p>s'écoule</p> <p>Grenoble le rideau de pluie est lourd</p> <p>et un instant il m'a parut t'arrêter</p> <p><br></p> <p>ça me ferait le plus grand bien</p> <p>si ça tombait encore</p> <p>des siècles d'eau claire</p> <p>enfin s'abattant en ruisseaux</p> <p><br></p> <p>une trace de doigts</p> <p>marque légèrement ma peau</p> <p>un rayon d'ombre barre mon front</p> <p>et au travers de ce temps engourdi</p> <p>je traîne mon âme</p> <p><br></p> <p>j'aspire une goulée d'air</p> <p>et la ville m'envahit</p> <p>des cristaux de son charbon</p> <p>se logent entre mes dents</p> <p>-</p> <p>yeux grands ouverts</p> <p>qui fixent la ville immobile en contrebas</p> <p>que voyez-vous ?</p> <p><br></p> <p>les phares qui peinent à percer le jour</p> <p>les victimes blotties</p> <p>de ce millième de drame</p> <p>les fuyants urbains qui ont déjà oublié</p> <p>quel goût a un jour d'été.</p>Synecdoche, New York2020-08-19T00:00:00+02:002020-08-19T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-08-19:/synecdoche-new-york.html<p>parfois</p> <p>le vent souffle</p> <p>et je ressens que tout</p> <p>tous les rouages de mon esprit</p> <p>se sont arrêtés</p> <p>je ressens ce vide</p> <p>créateur</p> <p>et potentiel</p> <p>je suis devenu </p> <p>une ville endormie</p> <p><br></p> <p>Écouter la voix et le vent</p> <p>se lever</p> <p>marcher</p> <p>puis s'asseoir et contempler.</p> <p>Puis écouter le vent</p> <p>- la voix …</p><p>parfois</p> <p>le vent souffle</p> <p>et je ressens que tout</p> <p>tous les rouages de mon esprit</p> <p>se sont arrêtés</p> <p>je ressens ce vide</p> <p>créateur</p> <p>et potentiel</p> <p>je suis devenu </p> <p>une ville endormie</p> <p><br></p> <p>Écouter la voix et le vent</p> <p>se lever</p> <p>marcher</p> <p>puis s'asseoir et contempler.</p> <p>Puis écouter le vent</p> <p>- la voix, elle, </p> <p>est partie.</p>Ne rentre pas2020-06-14T00:00:00+02:002020-06-14T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-06-14:/ne-rentre-pas.html<p>en remontant le canyon</p> <p>hérissé de lourds rayons</p> <p>qui assèchent et sucent jusqu'à l'os</p> <p>des pauvres hères</p> <p>habitant encore ces lieux désolés</p> <p>- ne rentre pas</p> <p>je t'en supplie</p> <p>c'est là la demeure</p> <p>de celui qui à jamais est honnit</p> <p>car c'est celui</p> <p>qui apporta les tapis de neige</p> <p>et les …</p><p>en remontant le canyon</p> <p>hérissé de lourds rayons</p> <p>qui assèchent et sucent jusqu'à l'os</p> <p>des pauvres hères</p> <p>habitant encore ces lieux désolés</p> <p>- ne rentre pas</p> <p>je t'en supplie</p> <p>c'est là la demeure</p> <p>de celui qui à jamais est honnit</p> <p>car c'est celui</p> <p>qui apporta les tapis de neige</p> <p>et les pluies de serpents</p> <p>et les nuages noirs</p> <p>si noirs que les âmes de nos morts</p> <p>nous en sont parvenues</p> <p>- ne rentre pas</p> <p>ne passe pas cette porte</p> <p>il y a celle dont les doigts gouttent encore</p> <p>les larmes de nos parents. </p> <p>sa voix suffit à égorger</p> <p>l'espoir même d'un jour voir la lumière.</p> <p>ne rentre pas.</p> <p>toi dont la peau scintille</p> <p>qui porte en toi le rythme du bois</p> <p>qui tappe contre le bois</p> <p>quand le vent</p> <p>souffle au plus fort.</p> <p><br></p> <p>je sais qu'un jour </p> <p>ce vent aura raison des clous</p> <p>et des chaînes</p> <p>et en soulevant les planches</p> <p>par derrière leurs interstices</p> <p>il en arrachera jusqu'à la moindre écharde</p> <p>et une silhouette glapira</p> <p>en jaillira mais personne ne la verra. </p> <p><br></p> <p>elle est déjà</p> <p>perdue </p> <p>dans les ombres. </p>La fumée2020-06-01T00:00:00+02:002020-06-01T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2020-06-01:/la-fumee.html<p>j'essaye si fort</p> <p>de planter les fondations</p> <p>d'un monde si dur</p> <p><br></p> <p>puis je vois</p> <p>la lumière des lampadaires</p> <p>comme des phares oranges sur l'eau tiède du Rhône</p> <p>et la surcouche irritable de beauté sur les murs de ma ville</p> <p><br></p> <p>je vois les mots qui s'entremêlent en phrases</p> <p>et qui sortent …</p><p>j'essaye si fort</p> <p>de planter les fondations</p> <p>d'un monde si dur</p> <p><br></p> <p>puis je vois</p> <p>la lumière des lampadaires</p> <p>comme des phares oranges sur l'eau tiède du Rhône</p> <p>et la surcouche irritable de beauté sur les murs de ma ville</p> <p><br></p> <p>je vois les mots qui s'entremêlent en phrases</p> <p>et qui sortent des lèvres de mes chers </p> <p>comme de la fumée de narguilé</p> <p><br></p> <p>et je vois un sourire tout de dents au détour d'une vanne qui n'est pas la mienne</p> <p><br></p> <p>le monde que j'aimerai construire</p> <p>il est fait de briques de vents tendues d'étoffes légères</p> <p>le temps</p> <p>n'y fera rien</p> <p>car chacun le traverse déjà</p> <p>sans le voir</p> <p><br></p> <p>une stratosphère</p> <p>pour stratophrases</p> <p>enfilées de perles de verres</p> <p><br></p> <p>j'ai sué sangs et larmes</p> <p>sur chaque goutte de mortier</p> <p>mais déjà à la fenêtre me parvient une rumeur encore lointaine</p> <p>mais que déjà je reconnais</p> <p>c'est eux</p> <p>c'est elle : l'immense vacuité</p> <p>de tous ces rires et de tous ces coeurs</p> <p>qui suintent de ne plus jamais dormir</p> <p>toutes ces âmes en mal de simple sobriété</p> <p><br></p> <p>j'en recouvre ma peau</p> <p>je frotte contre mes pores</p> <p>cette sensation de désespoir fébrile et cru</p> <p>teinté d'éclats</p> <p>et d'asphalte pur.</p> <p>elle pénêtre mes poumons</p> <p>et elle s'étend</p> <p>prend du volume</p> <p>éclate</p> <p>rampe dans mes boyaux</p> <p>saccage mes capillaires</p> <p>sature mes veines</p> <p>puis jaillit</p> <p>grande et belle et féconde.</p>Ce que ça fait de moi2018-09-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-09-05:/ce-que-ca-fait-de-moi.html<p>Gorge serrée.<br> Étalement de peine, yeux qui papillonent<br> souffle court comme la pensée.<br> C'est les regards perplexes<br> c'est la fatigue<br> c'est les grands films qu'on s'est fait<br> les longues soirées qu'on s'est tapées<br> mais plus que ça<br> c'est le Bien<br> c'est le Mal<br> c'est l'histoire qui nous a mis là …</p><p>Gorge serrée.<br> Étalement de peine, yeux qui papillonent<br> souffle court comme la pensée.<br> C'est les regards perplexes<br> c'est la fatigue<br> c'est les grands films qu'on s'est fait<br> les longues soirées qu'on s'est tapées<br> mais plus que ça<br> c'est le Bien<br> c'est le Mal<br> c'est l'histoire qui nous a mis là<br> la force qu'on avait<br> celle d'aimer<br> qu'on a plus, qu'on a perdu<br> qui nous a échappée parce qu'un matin<br> on s'est réveillés<br> on s'est regardés et on a vu l'un dans l'autre<br> le plus piteux des acrobates<br> un oisillon naissant transformé en iguane immonde<br> c'est le pro c'est l'anti<br> le para le post le neo l'alter<br> qui nous mire dans les pupilles<br> pour nous convaincre de ses iris aqueux. </p> <p>C'est la honte qu'on sême<br> qu'on ramasse en trainant nos haillons blancs rayés noirs. </p> <p>Ça fait de moi un type qui caresse des idées<br> dans le fond de sa grotte, dans un coin de l'allée<br> ça fait de moi le placide - ou ça le fera bientôt. </p> <p>Alors je prie de ne plus jamais prier.<br> Je prie pour que subsiste cette ardeur<br> ces mots qui vomissent<br> cet entrechoc entrelaçé<br> cet imparfait qui m'inonde<br> qui me couvre de poils </p> <p>alors je serais l'auroch<br> le golem<br> le berserk<br> l'atteint<br> que cette honte me donne encore fierté<br> et de fierté je ferais festin<br> dix tables, mille chaises<br> cent plats et de la viande<br> sanguinolante en dessert </p> <p>on se jettera des coups<br> au nom des séries pourries<br> du temps perdu<br> des grands regrets </p> <p>ça fera de nous des sans-noms<br> avec des casques en fer<br> et des coeurs volants. </p>Mardi TLJ/TLH2018-09-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-09-05:/mardi-tlj-tlh.html<p>Mardi 17h00.<br> Les quais du Rhône sont pleins<br> de petits<br> de petits uns<br> regardez-moi slalomer<br> j'emplis l'autour avec vous.<br> Partie et tout à la fois essence<br> - [ savoir que vous étiez<br> et savoir qu'ils furent ] -<br> vivre à la cadence -<br> partie et tout à la fois en transe. </p> <p>Mardi 18h00.<br> Cartons de …</p><p>Mardi 17h00.<br> Les quais du Rhône sont pleins<br> de petits<br> de petits uns<br> regardez-moi slalomer<br> j'emplis l'autour avec vous.<br> Partie et tout à la fois essence<br> - [ savoir que vous étiez<br> et savoir qu'ils furent ] -<br> vivre à la cadence -<br> partie et tout à la fois en transe. </p> <p>Mardi 18h00.<br> Cartons de bières vide et<br> jeux amoureux - à cet endroit<br> on m'a largué.<br> Ça fait un an, ou moins.<br> Ça m'amuse en fond, ça m'irrite.<br> J'espère qu'on ne le lit pas sur mon visage. </p> <p>Mardi 18h24 le cours traîne cht cht cht<br> esquive un camion ma perte mes voeux<br> rien n'est plus comme<br> liens coupés panique en boule<br> renfermé, vert et jaune, bougon ce soir. </p> <p>Mardi, tous les jours, toutes les heures<br> je déclare mon amour<br> à ceux qui dynamitent l'ordre social<br> et aux autres qui sont à ÇA de s'y perdre.<br> Qui que vous soyez, sachez<br> que je suis euphorique<br> et qu'être parmi vous, c'est un honneur.</p>Ciel chargé2018-06-11T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-06-11:/ciel-charge.html<p>Ciel chargé au sommet<br> de mon crâne<br> tu gémis, des draps enfroissés, dans l'air suspendu<br> tu enroules tes bras à mon cou<br> et tu gémis<br> oh<br> ciel chargé<br> jamais gris pourtant<br> m'éveillant à ta forme<br> à ton son<br> à tes seins<br> oh<br> à tes rires <br> atterrir<br> materner<br> mes derniers<br> ciel …</p><p>Ciel chargé au sommet<br> de mon crâne<br> tu gémis, des draps enfroissés, dans l'air suspendu<br> tu enroules tes bras à mon cou<br> et tu gémis<br> oh<br> ciel chargé<br> jamais gris pourtant<br> m'éveillant à ta forme<br> à ton son<br> à tes seins<br> oh<br> à tes rires <br> atterrir<br> materner<br> mes derniers<br> ciel jamais gris m'éveille au plafonds, chez toi,<br> rempli d'ombre, à en déborder<br> le volume de cette chambre<br> pesant sur mes yeux<br> et je me sens, parmi la certitude de t'aimer<br> comme un prototerrien<br> comme en retard<br> d'une minute<br> d'un cran.<br> Pas de clôture en moi. J'ai beau<br> baisser les yeux sur toi<br> me forcer à te fixer et à t'ingérer toute -<br> comprends-tu que tu es encore si vive,<br> moi, si je te comprend<br> c'est parmi<br> mes fantômes.</p>Gardav2018-05-21T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2018-05-21:/gardav.html<p>Clés en main, gaz en tête<br> jaillissez des fissures<br> vous les autochtones.<br> Comme on sent lorsqu'on inspire<br> l'air que vous respirez<br> comme on sent l'interdit transpirer ! </p> <p>Dés en main maintenant.<br> Un loquet saute, un autre<br> cède.<br> Il n'est plus temps de rien.<br> Nous n'aurons pas le loisir de nous<br> attarder …</p><p>Clés en main, gaz en tête<br> jaillissez des fissures<br> vous les autochtones.<br> Comme on sent lorsqu'on inspire<br> l'air que vous respirez<br> comme on sent l'interdit transpirer ! </p> <p>Dés en main maintenant.<br> Un loquet saute, un autre<br> cède.<br> Il n'est plus temps de rien.<br> Nous n'aurons pas le loisir de nous<br> attarder. C'est déconcertant<br> de me tenir si près<br> de vous mes pères,<br> et d'aspirer votre aura qui<br> se dégrade en moite, puis en âcre. </p> <p>Pris en main, acier sous vos doigts.<br> Vous me fixez vaguement<br> comme si d'un coup s'étiolait votre<br> si belle morgue.<br> J'en piocherai un morceau<br> si les larmes ne se devinaient pas<br> derrière vos paupières.</p>Nul espoir n'est perdu2017-11-11T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-11-11:/nul-espoir-n-est-perdu.html<p>Nous sommes, mes amis, mes frères<br> comme la fine droite de lumière qui<br> transperça l'air<br> ce matin<br> et vint mourir en mes yeux<br> nous sommes<br> infiniment longs<br> et infiniment petits<br> en ces temps qui nous écrasent.<br> Devant nos paupières, lorsqu'on veut bien les fermer<br> se tient la dernière falaise sur …</p><p>Nous sommes, mes amis, mes frères<br> comme la fine droite de lumière qui<br> transperça l'air<br> ce matin<br> et vint mourir en mes yeux<br> nous sommes<br> infiniment longs<br> et infiniment petits<br> en ces temps qui nous écrasent.<br> Devant nos paupières, lorsqu'on veut bien les fermer<br> se tient la dernière falaise sur la côte orageuse<br> fière d'être à bout, et ridée de fierté.<br> Que pouvons-nous<br> alors<br> ?<br> Ressentons-nous<br> à peine au travers des vagues<br> les cieux apaisés<br> sans pli<br> souriants<br> ?<br> Fondons,<br> et accrochons<br> des drapeaux<br> de couleurs au rocs qui<br> nous tendent ostensiblement les bras<br> dans notre chute finale<br> qui disent en lettres d'argent<br> "Bénis, bénis,<br> soyez pardonnés là où nous ne le fûmes<br> pas, soyez<br> à jamais bénis.<br> Puissions-nous un jour<br> vous revoir<br> en rire, en parler,<br> nous avons chû<br> vous avez vécu<br> et la grâce de nos maîtres<br> vous revient.<br> Nul espoir n'est perdu.<br> Nul espoir<br> n'est perdu. "</p>Tournoie tournoie2017-11-11T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-11-11:/tournoie-tournoie.html<p>Il trouve bon enfin<br> de se laisser aller au sommeil.<br> Il sait désormais qu'il est un lieu<br> parmi les années lumières de désert froid<br> où il pourra arriver tard le soir<br> et entrouvrant la porte<br> un ami de longue date l'apercevra<br> et il se lêvera pour le présenter<br> il entrera …</p><p>Il trouve bon enfin<br> de se laisser aller au sommeil.<br> Il sait désormais qu'il est un lieu<br> parmi les années lumières de désert froid<br> où il pourra arriver tard le soir<br> et entrouvrant la porte<br> un ami de longue date l'apercevra<br> et il se lêvera pour le présenter<br> il entrera alors<br> on lui servira un verre<br> et il sera au chaud,<br> alors,<br> parmi les tapisseries tissées et<br> la fumée d'un joint.<br> On lui racontera les nuits d'automne<br> où les arbres roussis reprenaient leurs souffles<br> et où les montagnes d'Ardèche semblaient béantes.<br> On lui dira les pintes dans les pubs des Pentes<br> l'âcre brûlure du soleil de midi<br> le doux ennui qu'on enrichit ensemble.<br> On lui dira tout celà<br> et lui,<br> ces quelques bribes il s'en fera un<br> manteau de cuir et il<br> vêtira ses plus beaux atours et il<br> se lêvera, saluera toutes ces<br> chères bouches avenantes et il<br> se jettera dans le ciel<br> tournoie tournoie<br> homme qui pense<br> homme qui aime<br> tournoie tournoie et plâne<br> quand tu termineras de dévisager<br> chaque aspérité de ton petit monde<br> je garderai une place au chaud<br> et tu y seras à jamais le bienvenu.</p>L'art de soulever les montagnes2017-10-02T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-10-02:/l-art-de-soulever-les-montagnes.html<p>Le jour se lêve plein est<br> et quand les premiers rayons me mordent<br> arrêt sur image.<br> Que le soleil accroche des hameçons<br> aux fils qu'il m'envoie<br> qu'on me perce de part en part<br> et qu'on tire mon corps inerte jusque là où les astres fondent.<br> J'ai l'impression<br> du moins parfois …</p><p>Le jour se lêve plein est<br> et quand les premiers rayons me mordent<br> arrêt sur image.<br> Que le soleil accroche des hameçons<br> aux fils qu'il m'envoie<br> qu'on me perce de part en part<br> et qu'on tire mon corps inerte jusque là où les astres fondent.<br> J'ai l'impression<br> du moins parfois<br> que rien qui ne gît en cette pesanteur<br> ne saurait me faire vivre.<br> Non<br> placez-moi face au plus Grand des Grands<br> posez mon cul à ses pieds<br> celui que personne ne conteste<br> celui dont la seule proximité fend le crâne.<br> Il m'en faut tant<br> il m'en faut tant<br> il m'en faut tant.</p>Revoir ma vallée2017-09-03T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-09-03:/revoir-ma-vallee.html<p>Revoir ma vallée,<br> j'en pleurerai pour revoir ma vallée.<br> Son visage<br> entre poupon bouffi et tendre ailleul<br> oh<br> oh oh oh<br> elle que j'ai pu voir d'en haut<br> depuis les nues presque quand je souhaitais<br> l'embrasser d'un oeil<br> elle qui me berce de ses sons intestins<br> et moi qui manquais …</p><p>Revoir ma vallée,<br> j'en pleurerai pour revoir ma vallée.<br> Son visage<br> entre poupon bouffi et tendre ailleul<br> oh<br> oh oh oh<br> elle que j'ai pu voir d'en haut<br> depuis les nues presque quand je souhaitais<br> l'embrasser d'un oeil<br> elle qui me berce de ses sons intestins<br> et moi qui manquais à l'appel. </p> <p>Demain c'est décidé<br> vous pourrez me chercher<br> dans chaque pièce de<br> chaque maison de<br> chaque village<br> vous ne me retiendrez jamais<br> et moi même il me semble que je dois<br> prendre congé<br> me laisser dorloter entre le coins jaunis<br> d'une vie qui ne m'a rien appris.<br> J'irai revoir ma vallée<br> pas comme on vient demander conseil à un sage<br> mais comme on rechante une vieille chanson<br> elle jaillira à mes yeux<br> comme de vieux couplets<br> ma vieille vallée.</p>Remembering you dearly2017-05-18T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-18:/remembering-you-dearly.html<p>Tu n'es plus pour moi que cendres<br> mais ta voix au loin perce encore<br> asynchrone car les vagues de temps la bouscule<br> dans mon esprit<br> mais ta voix perce encore.<br> Mais faut-il quelque-chose de grand<br> d'immensément grand pour<br> percer cette peur cette rancoeur<br> - je n'ai plus pour toi des fois …</p><p>Tu n'es plus pour moi que cendres<br> mais ta voix au loin perce encore<br> asynchrone car les vagues de temps la bouscule<br> dans mon esprit<br> mais ta voix perce encore.<br> Mais faut-il quelque-chose de grand<br> d'immensément grand pour<br> percer cette peur cette rancoeur<br> - je n'ai plus pour toi des fois que<br> rage écumante de sueur et cela<br> gerce mes joues et cela irrite<br> mes paumes que mes ongles<br> arrachés raclent en toute furie -<br> ou faut-il<br> savoir au plus<br> tendre<br> de soi<br> que tu n'es plus pour moi que cendres<br> et que ta voix n'est plus pour moi qu'embruns<br> et que je t'en chérie de plus belle<br> d'avoir tant<br> vécu ma vie.<br> Je me souviens doucement de toi<br> sans sourire<br> juste pour te sentir inonder à nouveau mes veines<br> et cette journée d'un coup s'illumine en moi.</p>C'est une bien longue nuit2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/c-est-une-bien-longue-nuit.html<p>C'est une bien longue nuit<br> pour s'en saoûler et s'en saturer les veines.<br> Car avec toi<br> sur les bords du Rhône<br> j'ai appris que grandir<br> c'est aussi savoir se renfermer<br> sentir l'effluve après qu'elle ait été.<br> C'est qu'avec toi sur les bords du Rhône<br> si l'entendement n'avait pas rattrapé ma …</p><p>C'est une bien longue nuit<br> pour s'en saoûler et s'en saturer les veines.<br> Car avec toi<br> sur les bords du Rhône<br> j'ai appris que grandir<br> c'est aussi savoir se renfermer<br> sentir l'effluve après qu'elle ait été.<br> C'est qu'avec toi sur les bords du Rhône<br> si l'entendement n'avait pas rattrapé ma main<br> je t'aurais sûrement prise car un cyclone<br> traversait mon corps et me broyait les reins.<br> C'est une belle journée<br> aujourd'hui août me semble proche<br> et la lune me semble loin.<br> Aujourd'hui rien d'autre que ton rire<br> ne me fera sourire<br> et je n'aurais de cesse que de<br> te sentir t'agiter en moi.</p>Cordes de chanvre2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/cordes-de-chanvre.html<p>Cordes de chanvre tendues loin au-dessus du bastingage.<br> Je ressens à présent plus ce qui est au loin<br> ce qui ne luit même plus<br> les souvenirs recroquevillés<br> délaissés<br> je les ressens en moi car ils m'ont eu à leur botte.<br> Depuis<br> j'ai ficelé mes valises<br> je les ai jeté dans …</p><p>Cordes de chanvre tendues loin au-dessus du bastingage.<br> Je ressens à présent plus ce qui est au loin<br> ce qui ne luit même plus<br> les souvenirs recroquevillés<br> délaissés<br> je les ressens en moi car ils m'ont eu à leur botte.<br> Depuis<br> j'ai ficelé mes valises<br> je les ai jeté dans le premier<br> rafiot qui ne me semblait pas<br> trop sain<br> j'ai laissé la fumée acre des pétards<br> me poncer les bronches et les poumons<br> car je sentais<br> qu'il fallait que certaines forêts brûlent.<br> Rome a versé sur sel<br> sur les plaies de Carthage.<br> Et aujourd'hui je verse de l'encre -<br> puisse-tu ne jamais revivre.</p>Malléable2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/malleable.html<p>Je regarde le Rhône<br> j'écoute le lent bourdonnement de Lyon<br> et j'attend que tout se meuve en ce sourd<br> cet infime<br> ce profond<br> cette vibration de cosmos<br> j'attend d'enfin sentir la résonnance des choses<br> qu'elles me disent toutes à l'unisson<br> tu n'es rien<br> - je ne suis rien -<br> tu ne pèses …</p><p>Je regarde le Rhône<br> j'écoute le lent bourdonnement de Lyon<br> et j'attend que tout se meuve en ce sourd<br> cet infime<br> ce profond<br> cette vibration de cosmos<br> j'attend d'enfin sentir la résonnance des choses<br> qu'elles me disent toutes à l'unisson<br> tu n'es rien<br> - je ne suis rien -<br> tu ne pèses rien<br> - je ne pèse rien<br> si je marchais dans la neige, mes pas ne laisseraient pas de trace.<br> Je suis malléable, sais-tu<br> à quel point ?<br> Éminémment<br> malléable.</p>Viscéral2017-05-05T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-05-05:/visceral.html<p>Hier soir j'ai eu besoin de te demander si tu croyais.<br> Ce matin tu m'as répondu<br> que la meilleure manière<br> de malaxer une argile dure<br> est de garder ses paumes plaquées contre la terre en<br> enfonçant petit à petit les pouces ou plutôt<br> en laissant la terre épouser<br> la forme …</p><p>Hier soir j'ai eu besoin de te demander si tu croyais.<br> Ce matin tu m'as répondu<br> que la meilleure manière<br> de malaxer une argile dure<br> est de garder ses paumes plaquées contre la terre en<br> enfonçant petit à petit les pouces ou plutôt<br> en laissant la terre épouser<br> la forme de sa peau.<br> Que dois-je faire de cela ?<br> Ce midi je buvais mon café à la fenêtre<br> et le soleil brillait fort. Ce midi<br> le soleil brillait fort et les merdeux hurlaient<br> sous ma fenêtre. Ce midi<br> les merdeux hurlaient sous ma fenêtre et moi<br> je prenais mon café sous le grand soleil.<br> Mais - me croiras-tu ? - quand j'ai pris la<br> première gorgée, elle s'est transformée en sable<br> - j'ai hurlé de douleur.<br> Mon plombage à la molaire gauche s'était détaché.<br> J'ai craché du sang dans l'évier.<br> Et la douleur m'enveloppait de ses paumes moites<br> pendant que je suais en épousant les pores<br> de ses doigts.<br> Ce soir j'aimerais que tu saches :<br> j'ai entendu, mais ce que j'ai entendu<br> je ne l'ai pas compris.<br> Rien ne sera jamais plus beau que le distant<br> et tes mots sont les constellations du ciel.</p>On n'entend pas l'eau qui coule2017-02-13T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-13:/on-n-entend-pas-l-eau-qui-coule.html<p>L'autre fois quand tu me dévisageais<br> au travers de cent pas d'eau vive<br> tes lèvres auraient aussi bien pu être<br> mortes.<br> À un premier jet de pierre<br> je me serais noyé, mais un second<br> je pensais<br> m'aurait amené jusqu'à toi.<br> Mais on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule.<br> On n'entend que …</p><p>L'autre fois quand tu me dévisageais<br> au travers de cent pas d'eau vive<br> tes lèvres auraient aussi bien pu être<br> mortes.<br> À un premier jet de pierre<br> je me serais noyé, mais un second<br> je pensais<br> m'aurait amené jusqu'à toi.<br> Mais on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule.<br> On n'entend que les lourds pas des roches<br> la marche du monde<br> le bruissement animal<br> on n'entend<br> pas<br> l'eau qui coule<br> seulement ses millions de fissures qui saillent.<br> J'ai grandi - un peu.<br> Je n'aime plus parler si je ne peux parler au monde<br> je n'aime plus ce qu'on en tire<br> mais quand mes mots tout juste nés de ma gorge<br> me sont arrachés par le bruit ambiant<br> je ne sais plus si je suis<br> fasciné de te voir pourtant<br> ou attristé par mon propre vide.</p>||||2017-02-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-03:/bbbbb.html<p>les artéreux<br> les punks à rien<br> les cloche-tards<br> les sous-emplois<br> les inertants<br> le sel de la chair<br> l'horrchestre<br> les brains<br> la baise des grands jours<br> les tapis OCB<br> les désinistrés<br> les grapheurs de tombe<br> le dernier cercle des envers<br> l'alcool aspergée<br> l'ozone élue<br> les culs sur les Rembrandt </p> <p>en voulant …</p><p>les artéreux<br> les punks à rien<br> les cloche-tards<br> les sous-emplois<br> les inertants<br> le sel de la chair<br> l'horrchestre<br> les brains<br> la baise des grands jours<br> les tapis OCB<br> les désinistrés<br> les grapheurs de tombe<br> le dernier cercle des envers<br> l'alcool aspergée<br> l'ozone élue<br> les culs sur les Rembrandt </p> <p>en voulant taire la lie de la terre<br> je me suis senti bien seul</p>Pourrir2017-02-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-02-03:/pourrir.html<p>Faire de toi une boule de neige<br> que fondra au creux de mes mains.<br> Fléchir mes veines<br> m'étrangler avec plutôt que de t'avoir<br> vu<br> j'aime<br> le nu de ton corps<br> qui affûte mes sens<br> jusqu'à ce que je n'en dorme<br> plus j'aime<br> le gris du ciel qui pêse tant sur …</p><p>Faire de toi une boule de neige<br> que fondra au creux de mes mains.<br> Fléchir mes veines<br> m'étrangler avec plutôt que de t'avoir<br> vu<br> j'aime<br> le nu de ton corps<br> qui affûte mes sens<br> jusqu'à ce que je n'en dorme<br> plus j'aime<br> le gris du ciel qui pêse tant sur les yeux<br> qui m'emproie<br> me ponce à petit feu.<br> On m'a attaché à une chaise en bois<br> et quand l'impact des coups a quitté mon visage<br> ce qu'il restait n'était pas<br> un désert informe de sel et de chair<br> plutôt l'étrange ébullition d'un coeur<br> en froid<br> avec les siens.<br> On me jettera en pâture aux chiens<br> avant que je ne me taise.<br> Si j'aime la lumière<br> qui me vient d'étoiles mortes depuis des lustres<br> alors j'ouvrirai bien les bras<br> à une tiède étreinte.</p>La lumière du jour...2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/la-lumiere-du-jour.html<p>La lumière du jour<br> m'emplâtre<br> la lumière de la nuit<br> m'encastre<br> j'emmène avec moi quand je passe la porte<br> un petit peu de cet air<br> saoûlé<br> qui pulse dans mes tempes<br> je marche en mâchonnant dans les rues de Lyon.<br> Plus le temps passe<br> plus je me sens raccourci<br> plus …</p><p>La lumière du jour<br> m'emplâtre<br> la lumière de la nuit<br> m'encastre<br> j'emmène avec moi quand je passe la porte<br> un petit peu de cet air<br> saoûlé<br> qui pulse dans mes tempes<br> je marche en mâchonnant dans les rues de Lyon.<br> Plus le temps passe<br> plus je me sens raccourci<br> plus réticent<br> moins habité<br> je deviens un petit animal<br> le coeur à cent-soixante<br> jusqu'à ce que les crocs m'en poussent<br> et alors mes lèvres se fendent<br> je laisse perler le sang<br> il éclabousse le trottoir<br> qui s'en souciera<br> je retrousse les babines<br> et sur les bords du Rhône<br> j'ai franchi le pas de la léthargie<br> à la rage<br> montrez-moi un homme fort<br> je vous en brosserai le portrait<br> à la gouache et à la bile noire<br> et quand je rentrerai ce soir<br> puisse la nuit me porter conseil<br> sinon j'aurai vos têtes.</p>Obus sur la ville2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/obus-sur-la-ville.html<p>Il y eu un souffle<br> qui m'a empreint de toi<br> du tout-toi<br> et dans la courbe ultime de l'instant<br> j'ai enfin cru entendre<br> l'air ruisseler sur ta peau<br> entendre tes yeux<br> comprendre tes os<br> m'aspirer ta peur<br> m'envoyer ton oubli.<br> S'il y a une chance<br> une fois l'éclatante chaleur<br> passée …</p><p>Il y eu un souffle<br> qui m'a empreint de toi<br> du tout-toi<br> et dans la courbe ultime de l'instant<br> j'ai enfin cru entendre<br> l'air ruisseler sur ta peau<br> entendre tes yeux<br> comprendre tes os<br> m'aspirer ta peur<br> m'envoyer ton oubli.<br> S'il y a une chance<br> une fois l'éclatante chaleur<br> passée<br> qu'un éclat du maintenant<br> du ici<br> du toi<br> s'en aille ricocher dans le néant<br> réveiller ce qui y sommeille<br> je serais heureux.<br> J'aurais vécu parmi toi<br> et même dans cent ans<br> on retrouvera la même image gravée sur ma rétine :<br> celle de nous deux, volant,<br> marchant sur un souffle<br> qui nous aura été cher<br> ne fusse qu'un temps<br> n'ayant plus rien d'autre à savoir<br> que de se perdre.</p>Wak wak2017-01-27T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-27:/wak-wak.html<p>Une douleur me presse étrangement.<br> Dans le côté droit, dans mon cerveau.<br> Tellement ténue, tellement compacte<br> qu'à l'intérieur il pourrait y avoir un petit chien nerveux<br> ceux qui bavent plus qu'ils ne boivent.<br> Il est au bord de la folie.<br> Le pauvre.<br> Je suis malade<br> non ?<br> Je ne suis plus …</p><p>Une douleur me presse étrangement.<br> Dans le côté droit, dans mon cerveau.<br> Tellement ténue, tellement compacte<br> qu'à l'intérieur il pourrait y avoir un petit chien nerveux<br> ceux qui bavent plus qu'ils ne boivent.<br> Il est au bord de la folie.<br> Le pauvre.<br> Je suis malade<br> non ?<br> Je ne suis plus<br> temporairement<br> que l'arrière-boutique d'un ancien rêve.</p>Andréa (1)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-1.html<p>Je l'ai enfin devant moi, je la tiens.<br> Oh, tu peux garder tes beaux yeux rivés sur le sol<br> tu peux me fuir<br> mais nous savons tous deux que tu échoueras<br> Andréa<br> n'est-ce pas ?<br> Dans tes doigts qui tremblent<br> qui trahissent<br> tes membres qui s'agitent<br> ton coeur qui bât la …</p><p>Je l'ai enfin devant moi, je la tiens.<br> Oh, tu peux garder tes beaux yeux rivés sur le sol<br> tu peux me fuir<br> mais nous savons tous deux que tu échoueras<br> Andréa<br> n'est-ce pas ?<br> Dans tes doigts qui tremblent<br> qui trahissent<br> tes membres qui s'agitent<br> ton coeur qui bât la chamade<br> ton esprit qui hurle<br> Andréa<br> il y a une Camel qui se consume<br> et j'aime comment la fumée embrasse la nuit noire<br> pour annoncer l'heure où les Apaches<br> sortent<br> de leurs huttes<br> soudain pris<br> du désir<br> de<br> te<br> tuer.</p>Andréa (2)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-2.html<p>Trois nuits que j'attend<br> le jour je dors<br> je pense aux montagnes<br> aux volcans<br> aux crevasses<br> et en haut de la plus haute cîme<br> celle que la lumière de Dieu n'atteint pas<br> il y a Andréa<br> mais la voilà<br> - non, ce n'est pas elle<br> - mais je la vois déjà glissant …</p><p>Trois nuits que j'attend<br> le jour je dors<br> je pense aux montagnes<br> aux volcans<br> aux crevasses<br> et en haut de la plus haute cîme<br> celle que la lumière de Dieu n'atteint pas<br> il y a Andréa<br> mais la voilà<br> - non, ce n'est pas elle<br> - mais je la vois déjà glissant dans l'espace comme un gant<br> une ombre parmis les ombres<br> sans odeur<br> mais les lèvres tremblantes comme si des<br> larmes<br> y tombaient<br> et des yeux rougis par la<br> honte<br> qui y a élu domicile<br> c'est elle<br> elle traverse le couloir<br> l'heure est au drame, ne penses-tu pas ?<br> Elle se retourne<br> à grand peine.<br> Elle est enfin devant moi.<br> Je la tiens.</p>Andréa (3)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-3.html<p>Andréa me fait mourir<br> Andréa m'enflamme et m'attise<br> je vogue sans voile sans elle<br> sans sud sans nord<br> sans cesse pourtant<br> Andréa me flingue<br> Andréa me donne et me rend<br> au monde<br> j'ai vu Andréa par la serrure<br> je me suis immiscé<br> j'en oubliai mon corps pataud<br> - Andréa me manque …</p><p>Andréa me fait mourir<br> Andréa m'enflamme et m'attise<br> je vogue sans voile sans elle<br> sans sud sans nord<br> sans cesse pourtant<br> Andréa me flingue<br> Andréa me donne et me rend<br> au monde<br> j'ai vu Andréa par la serrure<br> je me suis immiscé<br> j'en oubliai mon corps pataud<br> - Andréa me manque<br> Andréa jamais assez toujours trop peu -<br> elle fume sur le balcon<br> un homme lui fait face<br> - Andréa me fuit<br> Andréa Andréa<br> elle le pousse il tombe<br> oh il tombe<br> elle fume sur le balcon<br> ses lèvres tremblotent je crois<br> Andréa<br> je suis pris du désir<br> de tout revivre avec elle<br> et d'enfin sentir<br> qu'en mes entrailles<br> Andréa est là<br> et que jamais elle ne s'en ira.</p>Andréa (4)2017-01-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2017-01-03:/andrea-4.html<dl> <dt>il</dt> <dt>essaie</dt> <dt>désespérément</dt> <dt>de</dt> <dt>se</dt> <dt>raccrocher</dt> <dt>aux</dt> <dt>murs</dt> <dt>mais</dt> <dt>les</dt> <dt>briques</dt> <dt>sont</dt> <dt>trop</dt> <dt>lisses</dt> <dt>le</dt> <dt>crépis</dt> <dt>lui</dt> <dt>ronge</dt> <dt>les</dt> <dt>doigts</dt> <dt>phalange</dt> <dt>par</dt> <dt>phalange</dt> <dt>sa</dt> <dt>bouche</dt> <dt>s'</dt> <dt>ouvre</dt> <dt>en</dt> <dt>désespoir</dt> <dt>de</dt> <dt>cause</dt> <dt>il</dt> <dt>hurle</dt> <dt>il</dt> <dt>s'</dt> <dt>étrangle</dt> <dt>il</dt> <dt>n'</dt> <dt>est</dt> <dt>plus</dt> <dt>déjà</dt> <dt>je</dt> <dt>crois</dt> <dt>il</dt> <dt>ne</dt> <dt>reste</dt> <dt>plus</dt> <dt>de</dt> <dt>sa</dt> <dt>chute …</dt></dl><dl> <dt>il</dt> <dt>essaie</dt> <dt>désespérément</dt> <dt>de</dt> <dt>se</dt> <dt>raccrocher</dt> <dt>aux</dt> <dt>murs</dt> <dt>mais</dt> <dt>les</dt> <dt>briques</dt> <dt>sont</dt> <dt>trop</dt> <dt>lisses</dt> <dt>le</dt> <dt>crépis</dt> <dt>lui</dt> <dt>ronge</dt> <dt>les</dt> <dt>doigts</dt> <dt>phalange</dt> <dt>par</dt> <dt>phalange</dt> <dt>sa</dt> <dt>bouche</dt> <dt>s'</dt> <dt>ouvre</dt> <dt>en</dt> <dt>désespoir</dt> <dt>de</dt> <dt>cause</dt> <dt>il</dt> <dt>hurle</dt> <dt>il</dt> <dt>s'</dt> <dt>étrangle</dt> <dt>il</dt> <dt>n'</dt> <dt>est</dt> <dt>plus</dt> <dt>déjà</dt> <dt>je</dt> <dt>crois</dt> <dt>il</dt> <dt>ne</dt> <dt>reste</dt> <dt>plus</dt> <dt>de</dt> <dt>sa</dt> <dt>chute</dt> <dt>qu'</dt> <dt>un</dt> <dt>mot</dt> <dt>strié</dt> <dt>de</dt> <dt>son</dt> <dt>sang</dt> <dd>"<br> Andréa<br> "<br> .</dd> </dl>Chat noir, ours blanc2016-12-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-12-28:/chat-noir-ours-blanc.html<p>Chat noir, ours blanc<br> sans prise au vent<br> dis-moi l'enfant<br> si je suis grand<br> ou bien sinon<br> lêve-toi d'un bond<br> va de l'avant<br> et pour de bon </p> <p>Ours blanc, chat noir<br> il se fait tard<br> mais pas encore<br> vraiment assez<br> tard pour rester<br> là à ton bord<br> j'en ai assez …</p><p>Chat noir, ours blanc<br> sans prise au vent<br> dis-moi l'enfant<br> si je suis grand<br> ou bien sinon<br> lêve-toi d'un bond<br> va de l'avant<br> et pour de bon </p> <p>Ours blanc, chat noir<br> il se fait tard<br> mais pas encore<br> vraiment assez<br> tard pour rester<br> là à ton bord<br> j'en ai assez<br> j'en ai assez<br> chat noir ours blanc<br> j'ai pris le temps<br> d'écrire l'histoire<br> et maintenant<br> chat noir ours blanc<br> me laissera-t-on<br> prendre mon temps</p>Eternel, immortel2016-11-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-11-28:/eternel-immortel.html<p>il fait si sombre<br> qu'il marche en silence<br> pour ne pas froisser<br> le froid qui le berce. </p> <p>il est si sombre<br> cet os qui ne veut pas mourir.<br> Il m'enterrera, il enterrera mes enfants.<br> On a voulu lui arracher son secret<br> et il a parlé<br> non, tout juste soufflé<br> sa …</p><p>il fait si sombre<br> qu'il marche en silence<br> pour ne pas froisser<br> le froid qui le berce. </p> <p>il est si sombre<br> cet os qui ne veut pas mourir.<br> Il m'enterrera, il enterrera mes enfants.<br> On a voulu lui arracher son secret<br> et il a parlé<br> non, tout juste soufflé<br> sa réponse<br> sous la forme d'une phrase<br> si longue<br> si fine<br> que le temps que sa langue la déroule<br> nous étions tous trop vieux<br> pour nous rappeler de comment elle avait commencé. </p> <p>J'aurais pensé que si - moi -<br> j'avais vécu tant<br> alors mon sang aurait quitté mes vaisseaux<br> et m'aurait gonflé comme une baudruche.<br> J'aurais<br> explosé<br> mais lui a su - je ne sais -<br> il eut été mélodie<br> que sa dernière note<br> aurais pour toujours résonné<br> mais les murs trop éloignés<br> pour jamais ricocher. </p> <p>il est si vieux maintenant<br> que le temps l'a perdu.<br> il est flou même aux yeux<br> des hommes<br> il aurait pu être cinq hommes<br> que je ne le saurais pas.</p>Une nuit sur la route2016-11-28T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-11-28:/une-nuit-sur-la-route.html<p>et vient l'entrain d'aimer en somme.<br> Où va-t-on donc ? Qui sait au fond<br> s'il fallait prendre vers l'horizon<br> ou si l'homme blanc aux doigts de chrome </p> <p>juché devant le volant sombre<br> un oeil sur moi, l'autre sur la mort<br> laissant faire tous les autres à bord<br> goûtait tout seul à …</p><p>et vient l'entrain d'aimer en somme.<br> Où va-t-on donc ? Qui sait au fond<br> s'il fallait prendre vers l'horizon<br> ou si l'homme blanc aux doigts de chrome </p> <p>juché devant le volant sombre<br> un oeil sur moi, l'autre sur la mort<br> laissant faire tous les autres à bord<br> goûtait tout seul à cette encombre </p> <p>de pointer de l'oeil aiguisé<br> la gauche la droite ou l'au-delà<br> l'envers l'endroit où je ne sais quoi<br> barrer l'emphase posée par l'homme ^</p>Mer de la tranquilité2016-09-20T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-09-20:/mer-de-la-tranquilite.html<p>Personne ne veut de moi, et je ne veux pas d'eux. </p> <p>J'ai un jour fuis</p> <p>j'ai écarté des rideaux comme des paupières</p> <p>et j'ai fuis</p> <p>si vite que les grêlons m'ont fait mal</p> <p>en passant par les nuages</p> <p>puis j'ai fuis par les astres</p> <p>si tristes que leurs roches rageuses …</p><p>Personne ne veut de moi, et je ne veux pas d'eux. </p> <p>J'ai un jour fuis</p> <p>j'ai écarté des rideaux comme des paupières</p> <p>et j'ai fuis</p> <p>si vite que les grêlons m'ont fait mal</p> <p>en passant par les nuages</p> <p>puis j'ai fuis par les astres</p> <p>si tristes que leurs roches rageuses</p> <p>comme de grands visages stupides</p> <p>m'ont brûlé</p> <p>- ils m'en voulaient</p> <p>de rendre mes clés</p> <p>à l'hôtel des rêves.</p> <p>J'ai atteins les limites du monde connu.</p> <p>L'univers observable se termine à mes pieds.</p> <p>Encore un pas</p> <p>et je plongerai hors - hors -</p> <p>et ce sera comme un neurone cancéreux</p> <p>qui se débât dans la matière blanche visqueuse</p> <p>brise le crâne</p> <p>coupe le cuir chevelu</p> <p>et s'évapore.</p>Si tu pouvais...2016-03-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-03-02:/si-tu-pouvais.html<p>Si tu pouvais tourner à droite<br> pour me voir attendre<br> devant ta porte<br> me confondant avec l'extincteur sûrement<br> si seulement je ne savais pas<br> que tu bois ton café noir noir noir<br> noir, noir comme ta peau<br> quand tu lèves tes pattes sans y croire<br> - j'en ai gardé à jamais …</p><p>Si tu pouvais tourner à droite<br> pour me voir attendre<br> devant ta porte<br> me confondant avec l'extincteur sûrement<br> si seulement je ne savais pas<br> que tu bois ton café noir noir noir<br> noir, noir comme ta peau<br> quand tu lèves tes pattes sans y croire<br> - j'en ai gardé à jamais<br> l'image d'une masse éléphantesque<br> éclairé par la lumière d'une torche -<br> si j'oubliais encore que tu trembles<br> en t'endormant<br> car tu me dis que sommeil est pour toi<br> autant rèves que remords<br> remords envers ta meute que tu déçois<br> remords envers les tiens<br> s'il n'étais pas vrai que<br> quand tu te prends la tête entre les mains<br> cela veut dire arrête<br> de parler<br> d'agir même<br> arrête de m'écouter<br> ta simple présence est pour moi<br> un épieu qui me broie les côtes </p> <p>si si<br> si je me taisais je te jure<br> que je prendrais le premier taxi<br> que je lui dirai va, va<br> si jamais je reviens j'aurais ta tête<br> si jamais il me tombe du ciel<br> une rage qui ne saurait s'appaiser<br> tu ne saurais au mieux<br> qu'y faire face les sourcils hauts<br> la bouche dans les paumes -<br> non bien sûr<br> tu rirai, comme tu ris tout le temps<br> méchamment, sans coeur </p> <p>si si si ton périple t'ammène<br> en dernier recours<br> à moi<br> il faudra encore qu'on me retienne<br> de t'étrangler à pleines mains.</p>Visite2016-02-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-02-02:/visite.html<p>J'aime croire qu'une chose parmi les autres<br> pourtant<br> reste et s'attarde. Hier soir j'ai vu mon amour<br> pour la dernière fois.<br> J'aurais pu trébucher et me perdre<br> dans les pores de sa peau<br> tant son toucher semblait fin et sans borne.<br> J'ai senti couler sur moi tout à la fois …</p><p>J'aime croire qu'une chose parmi les autres<br> pourtant<br> reste et s'attarde. Hier soir j'ai vu mon amour<br> pour la dernière fois.<br> J'aurais pu trébucher et me perdre<br> dans les pores de sa peau<br> tant son toucher semblait fin et sans borne.<br> J'ai senti couler sur moi tout à la fois<br> l'envie sans appel<br> les ongles dans la chair de mon dos<br> un regard perdu<br> et j'ai pu apercevoir enfin<br> dans la fumée de sa bouche après l'amour<br> le plissement de ses lèvres. </p> <p>Pendant que je la regardai se grandir<br> et étirer ses maigres ras<br> l'image s'est fondue dans mon iris, a coulé<br> dans mon cerveau et en hante maintenant<br> les canaux et je sais qu'une fine<br> couche<br> de<br> dentelle m'enserrera jusqu'au jour où<br> je me payerai un avion pour plus haut encore.</p>Les échassiers2016-01-26T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2016-01-26:/les-echassiers.html<p>Les échassiers sortent en grande pompe ce matin.<br> On leur a à peine<br> tiré les plis de leurs grands manteaux couleur brune<br> qu'on les presse déjà à la porte<br> dans leur somnolence du petit matin.<br> Ils sont une tâche d'encre<br> appliquée devant chaque maison<br> avec application<br> et tous se détachent …</p><p>Les échassiers sortent en grande pompe ce matin.<br> On leur a à peine<br> tiré les plis de leurs grands manteaux couleur brune<br> qu'on les presse déjà à la porte<br> dans leur somnolence du petit matin.<br> Ils sont une tâche d'encre<br> appliquée devant chaque maison<br> avec application<br> et tous se détachent dans les hautes brumes<br> lents comme des cafards<br> hauts comme des pylônes<br> apportant grâce plutôt que pitié quand peut-être<br> le bon sens leur interdirait. </p> <p>j'aimerai un jour courir<br> courir courir et hop -<br> grimper aux échasses de l'échassier<br> m'agripper comme un enfant aux cols de plumes éparses<br> et monter plus haut encore<br> franchir des monts des homoplates<br> des lombaires et des cervicales<br> un lobe occipital<br> et m'emparer des mâchoires et des lèvres<br> pour moi ! - comprenez vous<br> POUR MOI<br> et alors quand je sauterai dans le vide<br> des miles au-dessus de moi, des miles tout autour<br> avant que je ne touche le sol<br> voir mes fémurs s'élancer gaiement<br> voir mes tibias lêcher le sol<br> mes lombaires mes cervicales se voûter afin<br> de mieux scruter en bas<br> et si je n'attrape pas d'étoile du moins puis-je leur sourire.</p>Que celui...2015-09-26T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2015-09-26:/que-celui.html<p>Que celui qui n'a jamais entendu à sa fenêtre<br> la pluie au matin froid<br> pour ouvrir les yeux sur du béton sec<br> enveloppé d'une brume de lumière aux limites du songe<br> me jette la première pierre.<br> Sais-tu qu'il existe un froid mordant que j'aime<br> où je me sens aimé<br> où …</p><p>Que celui qui n'a jamais entendu à sa fenêtre<br> la pluie au matin froid<br> pour ouvrir les yeux sur du béton sec<br> enveloppé d'une brume de lumière aux limites du songe<br> me jette la première pierre.<br> Sais-tu qu'il existe un froid mordant que j'aime<br> où je me sens aimé<br> où les secrets qu'on me chuchote se boivent sans sucre<br> hors des torrents d'alcool en eau vive<br> ancré et doux<br> joint aux deux bouts<br> qui mendie du matin au soir par pauvreté d'ambition<br> et qui tombe en longue et belles cascades<br> jusqu'au jour où -<br> où quoi ? Après toi après tout<br> quel esprit mesquin pourrait aveuglément m'enlever<br> remplacer mes bancs de pierre par des douches fraiches ?<br> Ce que je veux c'est simplement ce pli dans la terre<br> et que tous ceux qui n'ont jamais entendu la pluie<br> à la fenêtre me jettent la première pierre.</p>Perrine2015-02-16T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2015-02-16:/perrine.html<p>Pour toutes ces langoureuses mais câlines<br> enjambées qui m'épinent<br> Perrine<br> puis-je être toi puis-je avoir vent des cimes ? </p> <p>Toi comme une pierre qui roule mais jamais ne dîne<br> du moins j'aime à le croire - car qui<br> au bouts des doigts<br> ne préfère pas<br> un léger signe ?<br> peux-tu me dire pourquoi …</p><p>Pour toutes ces langoureuses mais câlines<br> enjambées qui m'épinent<br> Perrine<br> puis-je être toi puis-je avoir vent des cimes ? </p> <p>Toi comme une pierre qui roule mais jamais ne dîne<br> du moins j'aime à le croire - car qui<br> au bouts des doigts<br> ne préfère pas<br> un léger signe ?<br> peux-tu me dire pourquoi je m'échine<br> à croître en toi<br> je suis un bois<br> tentant de prendre<br> racine Perrine au creux d'un jour<br> je t'ai trouvé là lovée contre mon bras<br> mais voilà que tu te défiles<br> pour danser sur les charbons chauds<br> pour te refléter dans l'océan<br> pour battre un monde que toi seule dessine<br> et peut-être même pleurer la bruine.</p>A un ami (2)2014-12-30T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-30:/a-un-ami-2.html<p>4. Il est charnel</p> <p>que de s'en satisfaire.</p> <p>Ami, je ressens tes dents enfoncées dans mon échine</p> <p>quand je vois tes doigts de fée</p> <p>est-ce un blâme qu'on me jette alors</p> <p>à fleur de peau dégarnie ?</p> <p>5. Un homme en bois de femme</p> <p>qui brûle au moindre encens sans se …</p><p>4. Il est charnel</p> <p>que de s'en satisfaire.</p> <p>Ami, je ressens tes dents enfoncées dans mon échine</p> <p>quand je vois tes doigts de fée</p> <p>est-ce un blâme qu'on me jette alors</p> <p>à fleur de peau dégarnie ?</p> <p>5. Un homme en bois de femme</p> <p>qui brûle au moindre encens sans se pétrir de peur</p> <p>mais qui ne fait que poser ses orbites creuses comme une statue sans bras sur</p> <p>un creux vague de mon cou</p> <p>ou alors un homme de plume</p> <p>enfoui au fond d'un nid de débris de fonte.</p> <p>Le choix n'est pas large – hélas.</p> <p>6. Qui vogue fredonne,</p> <p>qui délire sue,</p> <p>qui mord et grogne,</p> <p>qui meurt détonne</p> <p>son étendue.</p>Léa2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/lea.html<p>Léa si je meurs un jour<br> apporte moi dans un bol de terre noire<br> un peu de cette eau qui ruisselle<br> sur tes joues sur ton menton<br> Léa apporte-moi l'idée de la Lune<br> et le soupir du soir en hiver. </p> <p>Léa toi qui prend l'azote<br> de l'air je t'en supplie …</p><p>Léa si je meurs un jour<br> apporte moi dans un bol de terre noire<br> un peu de cette eau qui ruisselle<br> sur tes joues sur ton menton<br> Léa apporte-moi l'idée de la Lune<br> et le soupir du soir en hiver. </p> <p>Léa toi qui prend l'azote<br> de l'air je t'en supplie<br> étend étend vers moi ta main tes doigts<br> de songe de manège de carroussel<br> que j'y place dans le plus grand secret<br> une poignée de terreau sombre<br> qui est mon sang<br> et qui fait ton rire. </p> <p>Oh Léa toi qui flâne encore<br> toi que seuls les nimbus narguent encore<br> toi qui me manque, toi qui m'assiège<br> oserai-je jamais soulever ton corps ?<br> Toi qui me rompt, toi qui me brise<br> toi qui me casse, toi qui m'arrache<br> saurais-je jamais que tu m'hypnotise - </p> <p>Léa dis moi si je meurs un jour<br> puis-je peut-être t'envoyer quérir,<br> et partir avant ta venue</p>Quatre astres2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/quatre-astres.html<p>Je me souviens de Mercure,<br> noire à mes yeux mais au coeur chatoyant.<br> Tu croîs dans mes entrailles<br> en glissant tes bras dans les miens<br> tes doigts dans les miens<br> Mercure qui m'atteint<br> m'attise et me murmure,<br> oui, nous nous souvenons de Mercure. </p> <p>Je me souviens de Io,<br> qui se …</p><p>Je me souviens de Mercure,<br> noire à mes yeux mais au coeur chatoyant.<br> Tu croîs dans mes entrailles<br> en glissant tes bras dans les miens<br> tes doigts dans les miens<br> Mercure qui m'atteint<br> m'attise et me murmure,<br> oui, nous nous souvenons de Mercure. </p> <p>Je me souviens de Io,<br> qui se jette aux regards en rivant son ombre au sol.<br> Io la recroquevillée<br> aux yeux si écarquillés<br> qu'ils voient la nuit percer dans le noir.<br> Io qui se hurle à elle-même<br> en se frappant les côtes<br> d'un coup d'oeil tordu<br> comme des rides sur la peau.<br> Je me souviens de Io. </p> <p>Puis je me souviens de Neptune<br> celui ou celle qui m'appelle encore<br> toujours<br> un appel comme une scie qui vibre contre l'archer<br> une longue note qui se tord<br> s'érige et se plie lorsqu'un songe apparaît<br> mais jamais ne se coupe, comme nous<br> du moins le fûmes<br> et souviens-toi encore, Neptune. </p> <p>Et je me souviens de Saturne<br> qui m'ignore<br> à la manière d'un sage.<br> Je passe ma main sur son front<br> anguleux et râpé, mais calme<br> et tente de l'embrasser pour mieux<br> traverser<br> mais je ne puis qu'en conclure<br> que nous nous souviendrons de Saturne.</p>Une petite pièce à l'encre rouge2014-12-14T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-12-14:/une-petite-piece-a-l-encre-rouge.html<p>C'est une petite pièce<br> à l'encre rouge<br> habitées par un chêne et un tilleul.<br> Les feuilles ont été balayées et oubliées<br> balayées<br> puis oubliées<br> le vent et les marées<br> l'étang de ses pensées<br> les racines s'enroulent autour des briques de grès<br> puis s'étendent<br> s'enroulent et se détendent<br> le chêne ravi …</p><p>C'est une petite pièce<br> à l'encre rouge<br> habitées par un chêne et un tilleul.<br> Les feuilles ont été balayées et oubliées<br> balayées<br> puis oubliées<br> le vent et les marées<br> l'étang de ses pensées<br> les racines s'enroulent autour des briques de grès<br> puis s'étendent<br> s'enroulent et se détendent<br> le chêne ravi<br> le tilleul en ruine,<br> l'étang de ses pensées se vide. </p> <p>C'est une petite pièce à quatre murs<br> à l'encre rouge<br> où le sol est haut et le plafond est bas.<br> L'odeur d'écorce pèse sur la peau<br> comme un hurlement de rage qui te<br> prendrais aux os<br> dans le lointain. </p> <p>C'est une petite pièce chaude à quatre murs<br> à l'encre rouge<br> terrée au fond d'un étage<br> où l'Homme est grand<br> et les portes sont bleues.<br> Tu y viens dans mes rêves<br> et tes yeux bleu sale engrangent la lumière<br> tes bras sont croisés<br> ta forme est repliée<br> l'étang de tes pensées<br> la brume vers les nuées<br> dans mes dans<br> mes rêves<br> ton âme s'irise et traverse la<br> porte, et derrière tu y vois </p> <p>une petite pièce à l'encre rouge.</p>PØLÅIR2014-11-03T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-03:/polair.html<p>Comme une bribe</p> <p>de corsage de nacre pourpre</p> <p>effleurée d'un doigt</p> <p>comme parcourue d'un champ si</p> <p>enrobant si sibérien si</p> <p>si claquant si</p> <p>si PØLÅIR – voyez</p> <p>elle s'ouvre enfin le torse</p> <p>(cheveux rouge, lèvres pâles) et</p> <p>déverse (seins ronds, ventre plein)</p> <p>déverse (longues cuisses, mollets fins et laiteux)</p> <p>je les …</p><p>Comme une bribe</p> <p>de corsage de nacre pourpre</p> <p>effleurée d'un doigt</p> <p>comme parcourue d'un champ si</p> <p>enrobant si sibérien si</p> <p>si claquant si</p> <p>si PØLÅIR – voyez</p> <p>elle s'ouvre enfin le torse</p> <p>(cheveux rouge, lèvres pâles) et</p> <p>déverse (seins ronds, ventre plein)</p> <p>déverse (longues cuisses, mollets fins et laiteux)</p> <p>je les vois :</p> <p>ils remontent à loin, ces airs impériaux</p> <p>et hauts comme un aigle</p> <p>ils remontent à loin ces airs de pianiste</p> <p>dressés comme des tentures aux murs</p> <p>je les vois et les aime</p> <p>je les ai aimé.</p> <p>can I call you mine ? ma belle ortie</p> <p>d'encre sentant le lait et</p> <p>l'ennui</p> <p>toujours les deux yeux vers la gloire</p> <p>haute dans la stratosphère</p> <p>là où les particules de glace te projetteront au nuages,</p> <p>je t'aime et je te décline.</p> <p>sous ton armature de libellule aux mille côtes</p> <p>sous ta peau où le cuir doux et tanné se</p> <p>mêle à la soie d'araignée</p> <p>et ta joue ( PØLÅIR, PØLÅIR ! ma nordique, ma Scandinave !)</p> <p>se trouve et je le sais un</p> <p>milliard d'yeux et un million d'oreilles fous et</p> <p>avides de crainte.</p> <p>ou alors – je le sais bien -</p> <p>c'est la veillée des nuits froides à se</p> <p>pelotonner dans le vent, à hurler aux steppes</p> <p>les pires gémissements.</p> <p>je ne sais plus.</p> <p>did you call me yours ?</p> <p>si nous séparons les hémisphères</p> <p>tu gardera le Nord – moi, le Sud.</p>A un ami (1)2014-11-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-02:/a-un-ami-1.html<p>1. S'il est seulement de bonne constitution d'âme</p> <p>que de s'insinuer ainsi en l'autre,</p> <p>j'aime à me savoir seul – sans toi ni personne</p> <p>alors que tous les étaux se resserrent</p> <p>alors que le marteau file à l'enclume</p> <p>et que mes pavillons se hérissent déjà au grondement.</p> <p>2. Ami, qu'es-tu ? Ainsi …</p><p>1. S'il est seulement de bonne constitution d'âme</p> <p>que de s'insinuer ainsi en l'autre,</p> <p>j'aime à me savoir seul – sans toi ni personne</p> <p>alors que tous les étaux se resserrent</p> <p>alors que le marteau file à l'enclume</p> <p>et que mes pavillons se hérissent déjà au grondement.</p> <p>2. Ami, qu'es-tu ? Ainsi prélassé aux portes</p> <p>de mon irritable peau à vif, de mes</p> <p>yeux rougis pas le sable ardent, pourtant,</p> <p>pourtant tu ne semble être qu'un, pourtant</p> <p>tu m'attise sans larme, tu me vise sans lame et</p> <p>aussi – tu dors au cœur des contradictions</p> <p>comme un sourire sur la face hargneuse du monde.</p> <p>3. Le temps viendra où les yeux se baisseront.</p> <p>Le temps viendra où tous les Icares brûleront leurs ailes.</p> <p>Le temps viendra, et les joubarbes me recouvreront,</p> <p>mais je pense que toi, vénérable et infantile,</p> <p>jamais tu ne te vaporisera.</p>je perdurerai2014-11-02T00:00:00+01:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-11-02:/je-perdurerai.html<p>si c'est ainsi je perdurerai</p> <p>à la verticale de l'horizon</p> <blockquote> <p>« Homme et de grande taille </p> <p>quoique si petit vu de loin »,</p> </blockquote> <p>je résiderai en l'espace.</p> <p>si je suis un parasite mural en devenir</p> <p>alors je perdurerai</p> <p>soit un déchet plastique gluant</p> <p>soit un lampadaire de fonte,</p> <p>indélébile</p> <blockquote> <p>: « le moule de …</p></blockquote><p>si c'est ainsi je perdurerai</p> <p>à la verticale de l'horizon</p> <blockquote> <p>« Homme et de grande taille </p> <p>quoique si petit vu de loin »,</p> </blockquote> <p>je résiderai en l'espace.</p> <p>si je suis un parasite mural en devenir</p> <p>alors je perdurerai</p> <p>soit un déchet plastique gluant</p> <p>soit un lampadaire de fonte,</p> <p>indélébile</p> <blockquote> <p>: « le moule de la vie intriqué enchevêtré se délace... lentement... »</p> </blockquote> <p>mon amour au bord des certitudes</p> <p>je reste sûr : je perdurerai.</p>te verrais-je alors ?2014-10-22T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-22:/te-verrais-je-alors.html<p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je m'exile en longues quêtes</p> <p>si je ramasse et j'époussette les dix mille morceaux de ton horizon</p> <p>et si je les recoud patiemment</p> <p>et m'ouvrant les pouces sur les bords coupants</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si jamais je culbute par-dessus la Terre en écartant les bras</p> <p>si …</p><p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je m'exile en longues quêtes</p> <p>si je ramasse et j'époussette les dix mille morceaux de ton horizon</p> <p>et si je les recoud patiemment</p> <p>et m'ouvrant les pouces sur les bords coupants</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si jamais je culbute par-dessus la Terre en écartant les bras</p> <p>si j'englobe le monde et si je t'enveloppe toi</p> <p>si je tapisse tes murs et t'écoute enfin</p> <p>comme une méduse invisible et vaseuse</p> <p>si je te dévore sans que tu y penses</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>cas si je m'accroche à la corniche sous la plante de mes pieds</p> <p>et que je balance mes orteils loin vers le bas</p> <p>si je hurle jusqu'à la foulure de mes tympans</p> <p>et tambourine mon torse de chair noire</p> <p>n'entendra-tu que les nuages, dis</p> <p>te verrai-je alors ?</p> <p>si je roule sur moi-même en descendant la pente</p> <p>et je roule jusqu'aux eaux profondes comme un galet</p> <p>et je roule plus bas encore</p> <p>si j'en perd le sud du nord – alors</p> <p>te verrai-je alors, te verrais-je alors ?</p> <p>j'irai jusqu'aux fumées noires blanches et grisées</p> <p>et me fondrai dans les feu-follets</p>Coltrane sharp2014-10-16T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-16:/coltrane-sharp.html<p>Si c'est ce que j'étudie mon frère</p> <p>c'est que l'âme elle-même faiblit vacille</p> <p>hors du CHAMP</p> <p>CHANTE pour moi mon frère en gris</p> <p>des temps meilleurs et qui traquaient la tumeur</p> <p>de temps tombés en désuétude</p> <p>toujours sont MUETS</p> <p>MUÉS</p> <p>MURÉS claustrés cloîtrés</p> <p>mon frère en noir mon frère en …</p><p>Si c'est ce que j'étudie mon frère</p> <p>c'est que l'âme elle-même faiblit vacille</p> <p>hors du CHAMP</p> <p>CHANTE pour moi mon frère en gris</p> <p>des temps meilleurs et qui traquaient la tumeur</p> <p>de temps tombés en désuétude</p> <p>toujours sont MUETS</p> <p>MUÉS</p> <p>MURÉS claustrés cloîtrés</p> <p>mon frère en noir mon frère en sombre</p> <p>étrangle moi mon frère et là seulement</p> <p>je pourrais finalement</p> <p>endurer les armes (plutôt que les miasmes)</p> <p>cracher à terre et te serrer</p> <p>plutôt que FÉROCE</p> <p>FAIT ROCK</p> <p>FAIT ERRONÉd'une mode crasse</p>Dans la plaine les moai dansent2014-10-09T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-10-09:/dans-la-plaine-les-moai-dansent.html<p>Dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent<br> crispés ils tombes<br> sans cadence s'élèvent<br> sous le levant enfin<br> tombent en masses mortes<br> virevoltent sous les traits émaciés<br> puis chancèlent encore<br> en leur ether-rève fièvre<br> vendredi saint qui jète les os<br> samedi froid qui survole …</p><p>Dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent<br> crispés ils tombes<br> sans cadence s'élèvent<br> sous le levant enfin<br> tombent en masses mortes<br> virevoltent sous les traits émaciés<br> puis chancèlent encore<br> en leur ether-rève fièvre<br> vendredi saint qui jète les os<br> samedi froid qui survole les corps<br> les eaux chargées aux aurores<br> vendredi dans la plaine les moai dansent<br> se lèvent se tordent se fendent et tombent. </p>The woods2014-08-28T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-08-28:/the-woods.html<p>Deep inside the dark vault<br> amongst and beneath the crumbs of last Autumn<br> lies a dreaming human stump<br> as if he were deceased<br> as if he were faulted </p> <p>over his tanned wrinkled skin<br> victim of winds and feasting dragonflies<br> rolls the residues of the last<br> thousand evenings' fogs<br> as if …</p><p>Deep inside the dark vault<br> amongst and beneath the crumbs of last Autumn<br> lies a dreaming human stump<br> as if he were deceased<br> as if he were faulted </p> <p>over his tanned wrinkled skin<br> victim of winds and feasting dragonflies<br> rolls the residues of the last<br> thousand evenings' fogs<br> as if he had been dreaming </p> <p>here with the drops of melting ice<br> circling his lips as the years slided by<br> perhaps conveying an inch of a thought<br> in the canyons of his torturous brains<br> on New Year's Eve, sometimes. </p> <p>the muddy factory of souls that lies<br> underneath his legs and arms<br> for that while has worked him<br> with the tools nature provides<br> with the time it saw running. </p> <p>Now as soon as the morning light<br> pierces through the misty heights of the Atlas mounts<br> finally the mandibles will cut and slice<br> and tear for the grinning to become<br> a house for a thousand souls. </p>Ants2014-08-11T00:00:00+02:002020-05-07T00:00:00+02:00theotag:theo-lem.org,2014-08-11:/ants.html<p>i like the ants<br> so silk- so clay<br> tipping toes<br> take away<br> softly nose<br> and as they stroll<br> terribly small<br> forget no smell<br> clinging walls<br> fast flurrying<br> the stones<br> the moss<br> the hay<br> forever around<br> i see them fall<br> the sun under<br> the stones above<br> terribly wall<br> tipping on wells …</p><p>i like the ants<br> so silk- so clay<br> tipping toes<br> take away<br> softly nose<br> and as they stroll<br> terribly small<br> forget no smell<br> clinging walls<br> fast flurrying<br> the stones<br> the moss<br> the hay<br> forever around<br> i see them fall<br> the sun under<br> the stones above<br> terribly wall<br> tipping on wells<br> take away </p> <p>oh ants, take me away</p>